C’est le premier du genre : un robot de manucure, qui exploite des technologies d’intelligence artificielle et l’imagerie 3D pour vernir les ongles de l’utilisatrice, de façon uniforme et sans bavures. Développée par la société Clockwork, qui vise à « libérer les gens des tâches quotidiennes banales », cette machine peut offrir une prestation de pose de vernis en moins de 10 minutes, pour seulement 8 $.
« La première manucure robotisée pour les humains inarrêtables. Pas de faux pas. Pas de ralentissement. Pas de bavardage », annonce le site de la société. Le constat des fondateurs de Clockwork est le suivant : beaucoup de personnes se rendent chaque semaine en salon de beauté pour une manucure, ce qui nécessite d’y consacrer environ une heure de son temps. L’objectif de leur robot est de proposer le même service, mais en un temps record.
« Nous voulions créer une option accessible et abordable pour que les femmes obtiennent un service de qualité, sans avoir à dépenser beaucoup de temps et d’argent », a déclaré au magazine InStyle Renuka Apte, cofondatrice et PDG de Clockwork. Grâce à l’IA et une technologie de numérisation en 3D pour déterminer la taille et la forme exactes des ongles de l’utilisatrice, le Clockwork MiNiCURE applique parfaitement le vernis.
Un service rapide, mais minimum
Selon la société, l’IA peut identifier les bords de l’ongle avec une précision de 0,3 mm et indique au robot quelles sont les limites de la peau et de l’ongle. Ces données sont ensuite traitées par des algorithmes sophistiqués, qui déterminent comment la buse de l’appareil doit se déplacer pour déposer le vernis à ongles où cela est nécessaire.
Face à l’engin, il suffit de sélectionner une couleur, puis d’insérer les petites cartouches contenant le vernis dans la machine (à la manière d’une machine à café à dosettes). Une fois la main positionnée correctement dans l’emplacement prévu à cet effet, reste à donner le go (verbalement) à la machine et le tour est joué ! Avant la pose du vernis, le MiNiCURE rappelle quelques conseils de base pour une pose réussie, notamment sur la façon de positionner ses mains ; il faut bien entendu rester parfaitement immobile, car le moindre mouvement peut impacter le résultat final.
À noter que cela reste de la manucure « express » : les ongles ne sont pas préparés avant la pose comme en institut — donc pas de limage ni de soin des cuticules par exemple — et aucun top coat n’est appliqué à la fin. « Le Clockwork MiNiCURE ne fait que polir les ongles et ce n’est pas une manucure, c’est une application de vernis. […] Si vos ongles sont inégaux et vos cuticules déchiquetées, cela donnera un vernis uniforme, mais pas nécessairement une manucure impeccable », confirme Rita Remark, artiste des ongles chez Essie.
Il est donc recommandé aux utilisatrices d’ôter elles-mêmes leur ancien vernis et de limer les ongles avant de se trouver face à l’appareil — au besoin, des limes à ongles et des tampons imprégnés de dissolvant sont mis à disposition à tous les emplacements du MiNiCURE. En outre, il ne faut pas s’attendre à un travail très artistique : pas de jolis motifs, ni de strass ou de paillettes. Seules des teintes unies (nude, pastels ou vives) sont proposées.
Quid de la toxicité des vernis utilisés ? Le robot utilise des marques connues (OPI, Essie, Zoya, China Glaze, Salon Perfect), ainsi que des formules exclusives. Clockwork affirme qu’elles sont toutes au minimum « 5-free » — ce qui signifie qu’elles sont exemptes des cinq principaux composés toxiques, à savoir le toluène, le phtalate de dibutyle (DBP), le formaldéhyde, la résine de formaldéhyde et le camphre.
« Être là où les gens sont déjà »
Le robot a d’ores et déjà été adopté par Target — le deuxième plus gros distributeur discount des États-Unis. À ce jour, six des nombreux magasins de cette grande chaîne proposent à leurs clients de se faire faire les ongles en magasin (après réservation en ligne).
Selon Gerald Storch, ancien PDG de Toys ‘R’ Us et consultant en commerce de détail, il est crucial que les détaillants mettent davantage l’accent sur l’expérience client afin d’augmenter la fréquentation des magasins. « Plus l’environnement du magasin est amusant, mieux c’est », a-t-il déclaré à Yahoo Finance. Selon le Boston Consulting Group, tous les robots de services professionnels, y compris les robots manucures, vont connaître une croissance importante dans les années à venir, pour atteindre 170 milliards de dollars d’ici 2030.
Selon Renucka Apte, Clockwork répondrait aujourd’hui à des dizaines de milliers de demandes de partenariat, issus du monde entier et de nombreux MiNiCURE devraient être installés dès l’année prochaine (y compris dans des cabinets de dentistes !). « Notre règle d’or a toujours été d’être là où les gens sont déjà, et où ils passent la plupart de leur temps », souligne la PDG.
Ces robots menacent-ils le marché américain des salons de beauté, ainsi que les quelque 395 600 techniciens de manucure qu’il emploie ? Absolument pas, selon la dirigeante. « Tout comme [les distributeurs automatiques et les fast-foods] n’ont pas affecté les restaurants, nous ne nous considérons pas comme compétitifs par rapport aux salons traditionnels », explique-t-elle à InStyle. L’offre du MiNiCURE reste en effet très succincte par rapport aux services plus élaborés des salons de beauté.
Le fonctionnement du MiNiCURE est démontré dans la vidéo suivante :