Le ciel est sous haute surveillance par les institutions spatiales, afin de prévoir tout risque de collision de tout objet céleste avec notre planète. Récemment, la NASA a informé que l’astéroïde 2023 FM, plus grand qu’un immeuble de 40 étages, s’est fortement rapproché de la Terre jeudi 6 avril 2023, le classant comme potentiellement dangereux. L’agence américaine n’est pas inquiète, et un plan d’action pour la défense terrestre est établi en cas d’éventuels risques.
Un astéroïde est un corps relativement petit et inactif en orbite autour du Soleil, généralement composé de matériaux rocheux, poussiéreux et métalliques. La plupart des astéroïdes orbitent dans la ceinture principale d’astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter. Néanmoins, certains suivent des chemins plus directs dans le système solaire interne (y compris les astéroïdes proches de la Terre), tandis que d’autres restent en dehors de l’orbite de Neptune.
Géré pour la NASA au Jet Propulsion Laboratory, le Center for Near Earth Object Studies (CNEOS) caractérise avec précision les orbites de tous les objets géocroiseurs connus, prédit leurs approches de la Terre et effectue des évaluations complètes des risques d’impact, car même une légère modification inattendue de l’orbite d’un astéroïde pourrait l’envoyer sur une trajectoire de collision avec la Terre.
Récemment, un astéroïde nommé 2023 FM, de la taille d’un gratte-ciel et traversant l’univers à 56 000 km/h, a effectué un passage relativement proche de la Terre jeudi 6 avril, passant devant notre planète à environ 7,5 fois la distance moyenne entre la Terre et la Lune, selon la NASA.
Un astéroïde potentiellement dangereux, mais toujours à distance
Il faut savoir que la majorité des objets géocroiseurs ont des orbites qui ne les amènent pas très près de la Terre et ne présentent donc aucun risque d’impact, mais une petite fraction d’entre eux — appelés astéroïdes potentiellement dangereux — nécessitent plus d’attention.
Ces objets sont définis comme des astéroïdes d’une taille supérieure à 140 mètres environ, avec des orbites qui les rapprochent à moins de 7,5 millions de kilomètres de l’orbite terrestre (autour du Soleil). C’est pourquoi l’astéroïde 2023 FM est classé parmi ces derniers.
En effet, les astronomes estiment qu’il mesure entre 120 à 260 mètres de diamètre, soit à peu près la hauteur d’un immeuble de 40 à 60 étages, selon une description de la NASA. Lors de son approche la plus intime avec notre planète, jeudi après-midi, l’astéroïde nous a « survolé » à environ 2,9 millions de kilomètres, bien au-delà de l’orbite de la pleine lune.
En mars, les astronomes ont détecté un astéroïde de la taille d’une piscine olympique nommé 2023 DW, qui semblait initialement avoir 1 chance sur 600 d’entrer en collision avec la Terre le jour de la Saint-Valentin 2046 — un niveau de risque beaucoup plus élevé que la moyenne rappelle Space.com. Cependant, des chercheurs de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont depuis recalculé le risque d’impact à 1 sur 1584, ce qui signifie que l’astéroïde est presque assuré de manquer notre planète et que les scientifiques ne s’en inquiètent plus.
Une simulation inédite pour se préparer à un éventuel impact
Lors de la 8e conférence sur la défense planétaire qui s’est déroulée à Vienne (Autriche) ce mardi 4 avril, l’équipe dirigée par Paul Chodas, responsable du bureau du programme Near Earth Object (NEO) de la NAS, a présenté un exercice dans lequel un hypothétique astéroïde nommé 2023 PDC frappe la Terre, simulant entre autres le type de dévastation qui pourrait résulter d’un tel impact. La date d’impact potentiel est calculée comme étant le 22 octobre 2036, et malgré ce temps de préparation de plus d’une décennie, le responsable du programme NEO explique que des décisions importantes doivent être prises maintenant.
L’étendue des dégâts dépend de la taille de l’objet, de sa composition, de la vitesse et de l’angle avec lesquels il entre en collision avec notre planète. Toute collision crée une onde de choc. Pour les petits objets, cela brise les vitres à quelques kilomètres du lieu de l’impact ; pour les gros objets, cela entraîne généralement une destruction complète sur une distance de plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres.
Pour les experts présents à la conférence, il est primordial d’augmenter les capacités d’observation et d’alerte afin de permettre la détection plusieurs années avant l’impact potentiel. En effet, les mesures d’atténuation comme celles menées avec la mission DART (déviation d’un astéroïde) nécessitent plusieurs années de préparation, entre la conception du vaisseau et la mise en orbite sur la bonne trajectoire de ce dernier. Néanmoins, il est important de noter que selon les dernières estimations des scientifiques et compte tenu de nos données actuelles, aucun grand astéroïde ne devrait frapper la Terre au cours des 100 prochaines années.