L’exploration spatiale a franchi une étape majeure la semaine dernière avec un nombre record de 17 personnes en orbite terrestre simultanément. Ce jalon historique a été atteint grâce à quatre missions spatiales distinctes, menées par des équipes internationales et privées. Le record, bien que de courte durée, souligne l’augmentation du nombre de missions spatiales, la diversité croissante des participants et l’importance du secteur privé dans l’exploration spatiale. Il marque également l’engagement continu envers la recherche et la découverte scientifiques, préparant le terrain pour des missions spatiales plus ambitieuses à l’avenir.
L’exploration spatiale est devenue de plus en plus internationale au fil des ans. Au début de l’ère spatiale, elle était principalement dominée par deux superpuissances, les États-Unis et l’Union soviétique. Cependant, avec le temps, de nombreux autres pays ont développé leurs propres capacités spatiales et ont commencé à participer à l’exploration spatiale. Aujourd’hui, des pays comme la Chine, l’Inde, le Japon, l’Union européenne, et même les Émirats arabes unis, ont leurs propres programmes spatiaux.
En outre, l’exploration spatiale n’est plus limitée aux agences spatiales nationales. De plus en plus d’entreprises privées, comme SpaceX, Blue Origin et Axiom Space, jouent un rôle d’importance croissante dans ce domaine, travaillant non seulement avec les agences spatiales nationales, mais aussi avec des clients internationaux.
Le 30 mai 2023, la mission chinoise Shenzhou 16 a décollé à 9h31, heure de Pékin, ajoutant trois personnes à la population en orbite et portant le total à 17. Ce chiffre dépasse le précédent record établi en septembre 2021, lorsque 14 personnes se trouvaient simultanément en orbite.
Multiplicité des nationalités pour un record mondial
Les 17 voyageurs spatiaux provenaient de cinq pays différents, reflétant la nature de plus en plus internationale de l’exploration spatiale. Les quatre équipes en orbite comprenaient la mission Shenzhou 16 (3 personnes), la mission Shenzhou 15 (3 personnes), l’Expédition 69 (7 personnes) et l’Axiom-2 (4 personnes).
L’Expédition 69 était la plus diversifiée, composée de cosmonautes de Roscosmos, l’agence spatiale russe, et d’astronautes de la NASA, ainsi que d’un astronaute émirati, Sultan al Neyadi. L’équipe d’Axiom-2 comprenait l’astronaute d’Axiom Space Peggy Whitson, l’astronaute privé John Shoffner, et les astronautes saoudiens Ali al Qarni et Rayyanah Barnawi.
Ce record n’a pas été planifié, mais est le résultat de quatre équipes travaillant indépendamment. Il est important de noter que le record n’a été atteint que brièvement. En effet, l’équipe d’Axiom-2 a quitté la Station spatiale internationale (ISS) pour retourner sur Terre le 30 mai, réduisant ainsi le nombre de personnes en orbite à 13.
Ce record met en évidence l’importance croissante du secteur privé dans l’exploration spatiale. L’équipe d’Axiom-2, par exemple, était la deuxième équipe privée à visiter l’ISS. Cela montre que l’exploration spatiale n’est plus seulement l’apanage des agences spatiales nationales, mais est de plus en plus ouverte aux entreprises privées et au « public ».
Enfin, c’est aussi un rappel de l’importance de la coopération internationale dans l’exploration spatiale : les 17 personnes en orbite provenaient de cinq pays différents. Cela souligne que, bien que l’espace soit un environnement difficile et potentiellement dangereux, il est aussi un lieu de collaboration et de coopération entre les nations.
Une étape importante pour l’humanité ?
Même si ce record a été de courte durée, il marque une étape importante dans l’histoire de l’exploration spatiale. Les astronautes ne sont plus uniquement des citoyens des États-Unis ou de la Russie, mais viennent de plus en plus de pays à travers le monde.
De quoi préparer le terrain pour des missions spatiales plus ambitieuses à l’avenir. Avec de plus en plus de personnes capables de vivre et de travailler en orbite simultanément, nous nous rapprochons de la possibilité d’établir une présence humaine permanente dans l’espace, que ce soit sur la Lune, sur Mars ou sur des stations spatiales en orbite.
Nous ne pouvons que constater aussi une augmentation significative de la capacité humaine à maintenir une présence en orbite terrestre et les progrès technologiques et opérationnels réalisés dans le domaine de l’exploration spatiale.
Sans compter qu’un autre jalon important a été atteint. Rayyanah Barnawi, membre de l’équipe Axiom-2, est devenue la 600e personne à voyager dans l’espace. Elle est également la première femme saoudienne et la première femme arabe à atteindre l’orbite terrestre.
Une envolée chinoise
La mission chinoise Shenzhou 16 a été un élément clé de ce record. Avec le lancement de cette mission, la Chine a démontré sa capacité croissante en matière d’exploration spatiale. La mission a également marqué la cinquième mission vers la station spatiale chinoise Tiangong depuis 2021, soulignant l’engagement de la Chine envers son programme spatial.
La station spatiale Tiangong, dont l’assemblage a été achevé fin 2022, est un élément important de l’infrastructure spatiale de la Chine. Elle est souvent considérée comme l’équivalent chinois de l’ISS. Tout comme cette dernière, Tiangong est conçue pour être un laboratoire en orbite où les astronautes peuvent mener des recherches scientifiques et technologiques. Cependant, alors que l’ISS est un projet international impliquant plusieurs nations, Tiangong est un projet entièrement chinois. De plus, Tiangong est actuellement plus petite que l’ISS, bien que la Chine prévoie de l’agrandir avec le temps.
Certes, compter 17 personnes en orbite simultanément est un jalon important, mais il est probable qu’il sera dépassé dans un avenir proche, avec l’augmentation du nombre de missions spatiales, tant publiques que privées, l’élargissement de la participation et de la coopération internationale à l’exploration spatiale et l’engagement continu envers la recherche et la découverte scientifiques.