Afin de répondre à la demande énergétique de ses centres de données, Microsoft semble se tourner vers le nucléaire en misant particulièrement sur les petits réacteurs modulaires (SMR). Bien que l’entreprise n’ait pas annoncé officiellement cette orientation stratégique, une offre d’emploi récemment publiée donne un aperçu de cette nouvelle initiative.
À mesure que les technologies évoluent, la demande énergétique augmente, en particulier avec l’usage croissant des centres de données et le déploiement massif de l’IA. Selon des estimations actuelles, les data centers (centres de données) et les réseaux de transmission de données seraient responsables de 2 à 3% de la consommation électrique mondiale. Avec l’évolution constante de la technologie, il est certain que cette part aura tendance à croître.
Face à cette réalité et aux fluctuations constantes du prix de l’énergie, les géants technologiques sont contraints de revoir leur approche. C’est notamment le cas pour Microsoft, comme en témoigne une offre d’emploi récemment mise en ligne par l’entreprise. Cette dernière vise à recruter un spécialiste en énergie nucléaire. Si pour certains cette décision peut sembler surprenante, elle l’est moins pour ceux qui connaissent déjà l’intérêt de Bill Gates pour le nucléaire. D’ailleurs, plus tôt cette année, Microsoft a signé un accord avec une entreprise spécialisée dans la production d’énergie par fusion nucléaire, alors que cette technologie est encore loin de la commercialisation.
Un nouveau gestionnaire du programme de technologie nucléaire chez Microsoft
Dans l’optique d’explorer le nucléaire, Microsoft est donc en quête d’un gestionnaire de programme de technologie nucléaire. Selon l’annonce publiée par la société, la future recrue élaborera une stratégie centrée sur l’adoption de cette source d’énergie. Cela impliquera la sélection minutieuse de partenaires, l’évaluation des implications commerciales et la supervision de l’intégration de microréacteurs et de petits réacteurs modulaires ou SMR (pour « Small Modular Reactor » en anglais). Ces SMR et microréacteurs auront la mission essentielle d’alimenter les centres de données de Microsoft, qui hébergent notamment le cloud de l’entreprise et ses modèles d’intelligence artificielle.
Le futur gestionnaire aura ainsi la tâche de superviser cette initiative. Il sera en collaboration étroite avec les équipes d’ingénierie et de conception afin d’assurer que les solutions envisagées soient techniquement viables.
Les SMR : futur pilier énergétique de Microsoft ?
Les SMR sont une nouvelle génération de technologies nucléaires à fission. Les unités sont fabriquées en usine avant d’être déployées sur le site de production. Même si cette technologie n’a pas encore été mise sur le marché et ne le sera pas avant plusieurs années, ses avantages sont déjà reconnus. En raison de leur taille réduite, ces réacteurs sont plus faciles à construire par rapport aux réacteurs conventionnels. Ils sont également moins coûteux, constituant ainsi des alternatives plus économiques et plus rentables.
Si le projet de déploiement de réacteurs modulaires de Microsoft se concrétise, cela pourrait marquer un grand pas vers la réduction de son empreinte carbone. Cependant, l’adoption des SMR n’est pas sans défis. L’approvisionnement en combustible est un obstacle majeur. En effet, les SMR utilisent un type d’uranium (le HALEU) principalement fourni par la Russie. Dans le contexte actuel de tensions politiques liées à l’Ukraine, la chaîne d’approvisionnement pourrait être menacée. De plus, la question de la gestion des déchets radioactifs reste également une préoccupation majeure. Reste à découvrir comment Microsoft envisage de contourner ces obstacles.