Une structure géologique d’une envergure sans précédent a été identifiée près de la ville de Deniliquin, en Nouvelle-Galles du Sud (Australie). Les chercheurs estiment qu’il pourrait s’agir du plus grand cratère d’impact d’astéroïde jamais découvert, trois fois plus grand que celui associé à la disparition des dinosaures. Si confirmée, cette structure pourrait offrir des indices sur des événements climatiques et biologiques majeurs d’il y a 420 millions d’années.
Des scientifiques australiens pensent avoir découvert un cratère d’impact en Nouvelle-Galles du Sud trois fois plus grand que celui laissé par l’astéroïde qui aurait éradiqué les dinosaures. Situé près de la ville de Deniliquin, ce cratère potentiel est enfoui sous des millions d’années de sédiments. L’étude est publiée dans la revue Tectonophysics.
Cette potentielle structure suscite actuellement un vif débat au sein de la communauté scientifique. Si elle est confirmée, elle pourrait influer sur notre compréhension des événements cataclysmiques du passé et de leur impact sur la vie terrestre.
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Des conséquences dévastatrices
La structure souterraine est d’une ampleur sans précédent. Si elle est validée comme étant un cratère d’impact, elle aurait un diamètre de 520 kilomètres. Ces dimensions seraient sans égal, surpassant de loin tous les cratères connus à ce jour. Pour mettre cela en perspective, le célèbre cratère de Chicxulub, largement reconnu comme le point d’impact de l’astéroïde responsable de l’extinction des dinosaures, a un diamètre de 150 kilomètres.
Le professeur Andrew Glikson de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud apporte des éclaircissements sur la possible origine de cette structure géologique. Selon lui, l’impact d’un astéroïde d’une telle envergure aurait eu lieu il y a approximativement 420 millions d’années. Les conséquences d’un tel événement auraient été catastrophiques pour la vie sur Terre.
En effet, l’énergie dégagée par cet impact aurait été suffisante pour perturber le climat global, plongeant la planète dans une période glaciaire prolongée. Cette transition climatique brutale, associée aux effets directs de l’impact, aurait entraîné la disparition de la majorité des formes de vie existantes, avec une estimation de 85% des espèces éradiquées.
Des avis divergeants
Bien que la découverte ait suscité un vif intérêt dans la communauté scientifique, elle n’a pas fait l’unanimité parmi les experts du domaine. Louis Moresi, éminent chercheur de l’Université nationale australienne, exprime des réserves quant à l’interprétation de cette structure comme étant un cratère d’impact, dans un article d’ABC.
Selon lui, une autre explication pourrait être tout aussi plausible. Il avance l’idée que cette formation pourrait résulter de la collision de deux plaques tectoniques, un phénomène géologique qui conduit à la création de chaînes montagneuses. Ce processus, bien connu des géologues, a donné naissance à des formations telles que l’Himalaya. Moresi suggère donc que la structure observée pourrait être le vestige d’un tel événement tectonique plutôt que le résultat d’un impact d’astéroïde.
Tony Yeates, co-auteur de l’étude, met en avant la portée significative de cette découverte pour la science. Selon lui, comprendre les cratères d’impact, en particulier ceux de grande envergure, est essentiel pour appréhender les chapitres majeurs de l’histoire de la Terre. Ces formations géologiques sont de véritables archives.
En effet, chaque cratère renferme des informations sur les conditions environnementales, climatiques et biologiques de l’époque de sa formation. En étudiant ces structures, les chercheurs peuvent ainsi reconstituer les réactions en chaîne qu’un tel impact a déclenchées, allant des bouleversements climatiques aux extinctions massives. Yeates affirme que les traces géologiques sont essentielles pour comprendre la dynamique terrestre et ses interactions environnementales.
La véritable origine de cette structure géologique demeure incertaine en l’absence d’analyses concrètes. Il est impératif de procéder à des prélèvements directs du noyau de cette formation. Cependant, le professeur Moresi met en lumière la complexité inhérente à l’étude de telles structures. La géologie souterraine, contrairement à celle en surface, est moins accessible et souvent masquée par des millénaires de sédimentation et de mouvements tectoniques.
Ces difficultés techniques, associées à l’interprétation des données recueillies, peuvent conduire à des conclusions variées, voire contradictoires, parmi les experts. Ainsi, tant que des analyses plus poussées n’auront pas été réalisées, la nature exacte de cette structure demeurera un sujet de débat au sein de la communauté scientifique.
VIDÉO : présentation du cratère de Deniliquin, potentiellement le plus grand cratère d’impact. © GeologyHub YouTube Channel