C’est officiel, Facebook est devenu un réseau social « de vieux ». Du moins, du point de vue des adolescents vivant aux États-Unis. Une étude du Pew Research Center met en lumière un déclin spectaculaire de son utilisation chez les 13-17 ans.
La génération actuelle d’adolescents n’est pourtant pas en reste lorsqu’il s’agit d’utiliser internet et ses réseaux sociaux. Seulement, Facebook n’est plus au cœur de leur attention, loin de là. L’étude du Pew Research Center révèle que seuls 32% des adolescents américains de 13 à 17 ans utilisent Facebook. Le reste affirme ne pas l’utiliser du tout. 1316 personnes ont été interrogées dans le cadre de ce sondage.
Le phénomène n’est pas si nouveau, et cela fait déjà un moment que l’on entend dire que « les jeunes » sont davantage intéressés par d’autres réseaux sociaux, comme Instagram, ou encore TikTok. Pourtant, les chiffres du centre de recherche montrent que cette évolution s’est faite relativement rapidement aux États-Unis. En effet, en 2014-2015, la proportion d’adolescents qui utilisaient Facebook était encore de 71%.
Le média TechCrunch a interrogé Jules Terpak, une créatrice de contenu destiné à cette génération, à ce sujet. Elle couvre des sujets liés à la culture numérique. Selon elle, la multiplication des plateformes a poussé les adolescents à faire un choix : « Il existe maintenant bien plus de cinq plateformes de médias sociaux fortement positionnées à parcourir sans fin, et il n’est pas durable pour nos esprits de compartimenter ni de prioriser notre relation avec chacun d’eux », leur a-t-elle expliqué dans une interview menée par e-mail . « Pour des raisons de temps et de bon sens, les gens doivent éliminer les plateformes qui commencent à manquer d’incitation à valeur ajoutée ».
Le réseau social de leurs parents
Or, selon elle, Facebook est davantage associé à leurs parents pour les adolescents d’aujourd’hui. « La culture cultivée par l’utilisateur moyen de Facebook est très déconnectée de ce qui attire la génération Z sur une plateforme aujourd’hui, elle dégage plutôt l’énergie d’un spam », affirme-t-elle. Cependant, il est possible de nuancer cette chute drastique de l’utilisation en peu de temps en s’intéressant davantage au ressenti associé. En effet, même en 2013, alors qu’une forte majorité d’adolescents américains utilisaient encore Facebook (77%), ils n’avaient pas nécessairement une opinion positive de ce réseau social.
« Alors que Facebook est encore profondément intégré dans la vie quotidienne des adolescents, il est parfois considéré comme un utilitaire et une obligation plutôt qu’une nouvelle plateforme passionnante que les adolescents peuvent revendiquer comme ‘la leur’ », pouvait-on déjà lire dans une étude du Pew Research Center en 2013. Rien d’étonnant, donc, à ce que ces adolescents soient progressivement partis vers d’autres plateformes à mesure que des propositions plus attractives s’offraient à eux.
En interne, des analystes de Facebook en sont d’ailleurs aussi arrivés à cette conclusion. Dans un document obtenu par The Verge, l’un d’entre eux exprime que « la plupart des jeunes adultes perçoivent Facebook comme un endroit pour les personnes dans la quarantaine et la cinquantaine. Les jeunes adultes perçoivent le contenu comme ennuyeux, trompeur et négatif ». Un sujet d’inquiétude pour Meta ? Oui et non, puisque les adolescents continuent en revanche à s’intéresser à sa deuxième plateforme, Instagram.
La même étude du centre de recherche montre en effet que 62% des adolescents américains l’utilisent, contre 52% en 2014-2015. Ce pourcentage place la plateforme pas très loin derrière TikTok, qui rassemble 67% de ces 13-17 ans. La grande gagnante des plateformes, enfin, est YouTube, utilisée par 95% des adolescents interrogés. Ils en font toutefois un usage plus axé vers la consommation que vers l’échange. Les personnes qui l’utilisent simplement pour écouter de la musique sont, par exemple, incluses dans ces 95%.