Avec l’amélioration de la précision de détection des systèmes d’observation, de plus en plus d’astéroïdes géocroiseurs sont découverts et surveillés par les agences spatiales. Si dans la grande majorité des cas aucun ne représente une véritable menace, le scénario d’un impact avec la Terre reste probable. C’est pourquoi les différentes agences spatiales mondiales ont lancé cette semaine un grand exercice visant à simuler un tel scénario, pour en évaluer les véritables conséquences et élaborer des contre-mesures.
Tout d’abord, l’astéroïde est détecté par différents observatoires. Les risques de collision sont initialement estimés à 1 sur 50’000, mais en quelques jours seulement ils passent à 1 sur 100. La menace est maintenant plus sérieuse que jamais. Fort heureusement, dans ce scénario, l’astéroïde géocroiseur 2019 PDC est fictif. Mais cette situation pourrait devenir réelle à tout moment.
Pour cette raison, la NASA, l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) et des partenaires internationaux, dont l’Agence spatiale européenne (ESA), effectuent cette semaine un exercice : une simulation visant à simuler le déroulement en temps réel d’une situation d’urgence provoquée par l’impact d’un astéroïde géocroiseur.
La NASA effectue ce genre de simulation depuis plusieurs années. Bien que les outils d’observation et les systèmes de détection aient évolué au fil du temps, certains astéroïdes ne sont repérés que quelques jours, voire quelques heures avant leur passage. C’est pourquoi la NASA travaille continuellement à développer des plans visant à améliorer ses capacités de détection et de détournement des géocroiseurs.
Une partie de ces efforts a consisté en la formation, en 2016, d’un nouveau bureau de coordination de défense planétaire (PDCO), qui facilitera la conduite de l’exercice de la simulation cette semaine, conçu par des chercheurs du centre d’études sur les géocroiseurs (CNEOS) du JPL.
« Pour protéger notre planète, il faut avant tout savoir ce qui se passe » déclare Rüdiger Jehn, responsable de la défense planétaire à l’ESA. « Ce n’est qu’ainsi, avec suffisamment d’avertissement, que nous pourrons prendre les mesures nécessaires pour empêcher les impacts d’astéroïdes ou pour minimiser les dommages qu’ils provoqueraient au sol ».
Dans le scénario 2019 PDC — organisé dans le cadre de la Conférence de défense planétaire 2019 tenue à Washington — l’objet est d’abord détecté le 26 mars 2019. Contrairement aux quelque 150 géocroiseurs découverts chaque mois par les scientifiques, les calculs initiaux suggèrent que 2019 PDC est un astéroïde potentiellement dangereux, dont la taille peut atteindre 300 mètres et qui serait potentiellement sur une trajectoire de collision avec la Terre.
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Une analyse plus poussée révèle que la date d’impact la plus probable sera le 29 avril 2027 et prévoit un « corridor de risque » : une ligne rouge de danger couvrant le monde entier, là où l’astéroïde heurtera la surface. Cette ligne rouge traverse le centre des États-Unis, en plus d’autres zones continentales dont l’Afrique. Les dernières informations disponibles suggèrent que 2019 PDC a environ 1% de chances de toucher la Terre.
La simulation, qui commence aujourd’hui, durera jusqu’à la fin de la semaine. Les chercheurs de la NASA, de la FEMA, de l’ESA, etc., reçoivent tous les jours des informations et des mises à jour sur la trajectoire de l’astéroïde.
In a few hours we'll share the first press release on hypothetical asteroid #2019PDC. This impact scenario provides a unique opportunity for the #PlanetaryDefense community to understand what disaster management teams needs to know.
What we know so far: https://t.co/RF2of5JmpY pic.twitter.com/wqRAooTXpE— ESA Operations (@esaoperations) April 29, 2019
Dans le cadre de l’exercice, les participants discuteront de sujets tels que les possibilités de déviation des astéroïdes, résoudront les problèmes de financement, examineront comment gérer la réaction du public face à un tel impact, et élaboreront des plans de secours post-catastrophe.
Pour la première fois dans l’un de ces exercices de simulation sur les astéroïdes, vous pourrez suivre l’évolution de la situation hypothétique, avec des mises à jour quotidiennes directement ci-dessous sur notre site, sur le compte Twitter de @esaoperations ou encore sur le blog Rocket Science de l’ESA. Vous pouvez également garder un œil sur la trajectoire orbitale de 2019 PDC sur le site Web du CNEOS.