Dans la course technologique entre les géants de l’industrie, les limites semblent constamment repoussées. Après l’apparition des smartphones pliables de Samsung et de Google, c’est au tour d’Apple de breveter son concept de téléphone enroulable tel un parchemin. La société a soumis le brevet pour cette conception en octobre 2022, lequel a été rendu public par l’Office des brevets et des marques des États-Unis jeudi dernier.
Bien que ce concept de smartphone enroulable signé Apple paraisse révolutionnaire, il ne s’agit pas d’une nouveauté absolue dans l’univers technologique. D’autres acteurs de l’industrie ont précédemment exploré et même mis en œuvre des technologies similaires. LG, par exemple, a déjà introduit sur le marché un téléviseur dont l’écran peut s’enrouler. Le fabricant TCL a même déjà dévoilé un concept de téléphone enroulable au début de cette décennie, montrant que le concept d’écran enroulable a déjà été exploré dans diverses applications.
Un écran multicouche
Dans l’idée de concevoir un smartphone qui s’enroule, la conception de l’écran, composant le plus fragile de l’appareil, est sûrement le plus grand défi. La marque propose ainsi un écran flexible et multicouche. Cette dernière caractéristique joue un rôle clé dans la protection et la durabilité de l’appareil. Selon le document de brevet, la couche la plus externe serait composée d’un polymère robuste, assurant une bonne isolation électrique et thermique, ce qui est essentiel pour prévenir d’éventuels dommages. Juste en dessous, une autre couche probablement en polyimide, un type de plastique connu pour sa grande résistance et flexibilité. Le brevet suggère également l’utilisation de revêtements spécifiques sur la couche extérieure. Il s’agit probablement de protections antisalissures, antibuées, antireflets et antistatiques.
D’après le brevet d’Apple, l’écran serait capable de passer d’un état plat à un état enroulé. Et lorsqu’il n’est pas utilisé, une partie peut être habilement enroulée pour un rangement compact. Un des aspects cruciaux de cette technologie réside dans l’application d’une contrainte de compression à la surface externe de l’écran. Cette pression garantit que l’élément conserve sa structure intacte, même lorsqu’il est enroulé.
Bien que le brevet d’Apple stipule clairement que cette technologie pourrait s’appliquer à d’autres types d’appareils électroniques, il est précisé qu’elle serait particulièrement utilisée pour les smartphones.
L’écran enroulable d’Apple : bientôt une réalité ou simple stratégie ?
Il est important de souligner que la publication d’un brevet par Apple ne garantit en aucun cas l’arrivée imminente de cette technologie sur le marché. La marque à la pomme a un historique notable de brevets qui n’ont jamais vu le jour en tant que produits commercialisables, nombre d’entre eux ayant été publiés pour des raisons stratégiques, afin d’empêcher ou freiner d’éventuels concurrents dans la mise en œuvre d’une idée similaire par exemple.
En 2017, par exemple, elle a déposé une demande de brevet pour un écran qui pouvait être plié dans les deux sens, vers l’avant et vers l’arrière. L’année dernière, un autre brevet a été déposé pour un téléphone pliable qui aurait la capacité de se fermer automatiquement lorsqu’il est en chute libre. Pourtant, malgré ces étapes, aucun de ces produits n’a vu le jour.
Il semble donc que pour Apple, un brevet n’indique pas nécessairement la sortie d’un nouveau type de produit ou d’une nouvelle technologie. D’autant plus qu’un dépôt de demande de brevet n’aboutit pas forcément à son acceptation, même pour Apple.
D’ailleurs, même si cette technologie devait se concrétiser, il est peu probable qu’elle sorte cette année. En effet, le lancement de l’iPhone 15 est déjà prévu pour septembre prochain, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour l’introduction d’un nouveau produit. Ainsi, nous attendons avec impatience de voir si Apple décide de concrétiser ce concept audacieux ou non.