« Apprendre à apprendre » : la nouvelle compétence qui façonnera la génération de demain face à l’IA, selon le PDG de Google DeepMind

Elle serait essentielle pour pouvoir s'adapter à la vitesse à laquelle l'IA évolue.

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Lors d’une récente conférence donnée dans un théâtre au pied de l’Acropole d’Athènes, Demis Hassabis, PDG de Google DeepMind, a affirmé que la compétence la plus déterminante pour les professionnels d’aujourd’hui et la génération à venir sera « d’apprendre à apprendre ». Cela sera notamment essentiel pour s’adapter à la rapidité avec laquelle l’intelligence artificielle (IA) transforme aussi bien le monde du travail que celui de l’éducation. Pour ce dernier domaine, ces « métacompétences » devraient, selon lui, compléter les disciplines traditionnelles comme les lettres et les mathématiques.

Alors que l’IA s’immisce désormais dans presque tous les aspects du quotidien, son utilisation dans les environnements professionnels bouleverse de nombreux secteurs. Elle permet d’automatiser une large part des opérations, offrant aux entreprises gains de productivité et rentabilité accrue. Les travailleurs, eux, doivent apprendre à intégrer ces outils afin de s’adapter à une organisation du travail en pleine redéfinition.

Pour ce faire, il leur faut acquérir de nouvelles compétences liées à l’IA. Ils doivent maîtriser les outils technologiques émergents pour demeurer compétitifs et employables. Une étude menée par Microsoft et LinkedIn a récemment montré que les compétences en IA sont désormais aussi essentielles que l’expérience professionnelle dans les processus de recrutement.

Se pose alors une série de questions : comment s’adapter dans un monde du travail en mutation rapide ? L’évolution ne requiert pas seulement la maîtrise ponctuelle de nouveaux outils. Quelles seront les compétences déterminantes pour la prochaine génération de salariés, alors que les applications de l’IA se multiplient et que certains chercheurs évoquent déjà la perspective d’une intelligence artificielle générale (AGI), encore largement hypothétique ?

Une mutation qui redéfinit l’apprentissage

Pour Demis Hassabis, éminent scientifique de Google et lauréat, avec John Jumper et David Baker, du prix Nobel de chimie 2024 pour leurs travaux sur une IA de prédiction du repliement des protéines, la clé réside dans la capacité « d’apprendre à apprendre », rapporte l’Associated Press. « Une chose est sûre : vous devrez apprendre continuellement… tout au long de votre carrière », a-t-il souligné lors de son discours à Athènes.

Alors que les inquiétudes liées aux impacts de l’IA sur l’emploi s’intensifient, de nombreux employeurs cherchent à former leurs équipes afin d’en garantir un usage efficace et d’éviter qu’elle ne soit perçue comme une menace. Si l’automatisation entraîne effectivement certaines suppressions de postes, l’objectif affiché reste d’assister les employés humains et d’améliorer leur productivité.

Les outils tels que ChatGPT servent déjà à des tâches variées — rédaction de courriels ou de rapports — mais leur champ d’application dépasse largement celui d’un simple agent conversationnel. Désormais, certaines solutions d’IA peuvent fonctionner comme de véritables employés virtuels, contribuant à la prise de décision stratégique, à l’analyse de données, au marketing et à la vente.

Selon Hassabis, cette évolution technologique rapide impose une approche renouvelée de l’apprentissage et du développement des compétences. Les bouleversements pourraient être encore plus profonds si l’AGI venait à se concrétiser, conceptuellement envisagée comme une intelligence capable d’apprendre et de généraliser sur une vaste gamme de tâches aujourd’hui réservées aux humains — même si sa réalisation demeure hautement spéculative.

« Il est déjà difficile de prédire l’avenir à dix ans en temps normal », a-t-il relevé. « Cela l’est encore plus aujourd’hui, compte tenu de la vitesse à laquelle l’IA progresse, semaine après semaine. La seule certitude est qu’un changement majeur se profile. »

En complément des formations organisées en interne, des ateliers et cursus en ligne se multiplient pour acquérir des compétences spécifiques en IA. Certains sont proposés sous la bannière d’initiatives comme l’OpenAI Academy. OpenAI a également annoncé le développement d’une plateforme professionnelle destinée à mettre en relation les entreprises et les talents spécialisés en IA.

Hassabis plaide toutefois pour que les métacompétences soient introduites dès l’éducation, parallèlement aux matières classiques telles que les mathématiques et les lettres. Cela inclut, par exemple, la maîtrise des meilleures techniques d’apprentissage et leur optimisation en fonction des nouvelles disciplines.

Mais apprendre à manier ces outils suppose aussi d’en connaître les limites. Dans son état actuel, l’IA reste sujette aux « hallucinations », et son usage dans les processus d’entreprise nécessite encore de rigoureuses vérifications. Pour l’heure, l’adoption de ces technologies suscite un certain scepticisme, au point qu’elle aurait enregistré une baisse auprès des grandes entreprises.

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