À ce jour, plus de 4200 exoplanètes ont été détectées et ajoutées aux catalogues des planètes existantes en dehors de notre système solaire. L’étude des exoplanètes est un domaine de recherche important, car elle permet de mieux comprendre la formation des planètes, leur dynamique et leur évolution, et offre également un terrain de recherche pour les biosignatures. Jusqu’à présent, toutes les exoplanètes détectées l’ont été dans la Voie lactée. Mais il se pourrait qu’un objet récemment observé dans la galaxie M51 soit la toute première planète identifiée hors de notre galaxie. Cependant, des données supplémentaires doivent encore être acquises pour savoir s’il s’agit bien d’une planète ou d’un autre objet cosmique.
Une équipe de chercheurs dirigée par Rosanne Di Stefano du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics a repéré une planète potentielle, appelée M51-ULS-1b. Elle réside dans une galaxie appelée M51, connue sous le nom de galaxie du Tourbillon, située à 28 millions d’années-lumière. Les chercheurs ont découvert la planète en analysant les données de 2624 observations effectuées par le télescope spatial Chandra X-ray Observatory.
Ils ont scanné les données à la recherche de signes de transits, qui se produisent lorsqu’une planète bloque la lumière lorsqu’elle passe devant une étoile ou un autre objet brillant. Pour s’assurer qu’ils n’ont trouvé que des transits réels et pas seulement des fluctuations des objets brillants eux-mêmes, les astronomes n’ont recherché que des cas dans lesquels toute la lumière était bloquée. Ils ont ainsi trouvé une potentielle exoplanète.
« C’est excitant, mais pas inattendu. Il n’y a absolument aucune raison de penser qu’il n’y aurait pas de planètes dans d’autres galaxies », déclare Angelle Tanner de la Mississippi State University. Cette planète particulière semble être en orbite autour d’un système binaire dans lequel une étoile tourne autour d’une étoile à neutrons ou d’un trou noir.
Des résultats de transit encore incertains
Les chercheurs suggèrent que la meilleure explication du transit est une planète, mais ce n’est pas tout à fait certain. « C’est difficile de statuer lorsqu’il n’y a qu’un seul transit. L’étalon-or, ce sont trois transits également espacés les uns des autres, car alors on sait que ça se répète », déclare Matthew Kenworthy de l’université de Leiden aux Pays-Bas.
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Les mesures de Chandra indiquent que s’il s’agit bien d’une planète, il s’agit probablement d’une géante gazeuse un peu plus petite que Saturne, en orbite à quelques dizaines d’unités astronomiques (UA) du centre du système binaire. La distance entre la Terre et le Soleil est de 1 UA, ce qui place la planète au moins aussi loin du système autour duquel elle tourne que Saturne du soleil.
Cette distance est potentiellement un problème pour confirmer que la planète existe, selon Kenworthy. « S’il y a plus de quelques UA, il faudra des décennies avant que cela ne se produise et ne provoque à nouveau un transit. Il y a eu très peu d’autres planètes candidates en dehors de notre galaxie, et aucune n’a jamais été confirmée ».