Alors qu’il a récemment suscité la controverse par rapport à sa politique de confidentialité, Google passe à la vitesse supérieure en relançant son chatbot alimenté par l’intelligence artificielle, Bard, avec désormais la prise en charge de plus de 40 langues. Bard est désormais disponible dans plus de 230 pays, y compris ceux de l’Union européenne. Le rival de ChatGPT compte rattraper son retard en affinant ses réponses aux invites et en introduisant une gamme de nouvelles fonctionnalités.
En début d’année, Google a lancé Bard précipitamment, probablement en réaction au succès fulgurant de ChatGPT, le système de chatbot d’OpenAI basé sur ses modèles d’IA GPT. Sans compter la menace de Bing Chat de Microsoft, alimenté par les modèles GPT.
Le déploiement a commencé aux États-Unis et au Royaume-Uni avec une version anglophone, puis s’est étendu dans environ 180 pays — avec notamment un support du japonais et du coréen. Cependant, le lancement a été retardé dans l’UE en raison de problèmes liés à la confidentialité des données. Certains des régulateurs de l’UE ont notamment exprimé leur inquiétude en révélant que l’entreprise n’a pas fourni suffisamment d’informations concernant les mesures de protection des données.
Mais Google a depuis pu réviser sa politique de confidentialité de sorte à trouver un terrain d’entente avec l’UE, permettant cette nouvelle expansion de Bard à travers 230 pays. « Dans le cadre de notre approche audacieuse et responsable de l’IA, nous avons collaboré de manière proactive avec des experts, des décideurs et des régulateurs de la confidentialité sur cette expansion », expliquent dans un article blog Jack Krawczyk et Amarnag Subramanya, respectivement chef de produit et vice-président de l’ingénierie chez Bard.
Mise à part l’UE, Bard est également disponible au Brésil ainsi que dans différents États africains tels que le Mali et l’Ouganda. Devenant 30 fois plus puissante que son modèle précédent selon Google, l’IA prend actuellement en charge plus de 40 langues, dont l’allemand et l’espagnol, ainsi que les dialectes et langues à alphabets spécifiques tels que le hindi, le farsi, le chinois, le thaï, ou encore le russe.
De nouvelles fonctionnalités affinant les réponses
Bard a également intégré de nouvelles fonctionnalités permettant d’affiner ses réponses aux invites. Ces dernières gagnent en personnalisation grâce à la reconnaissance vocale, qui permet non seulement de passer des commandes par la voix, mais également d’écouter les réponses. Après avoir généré un texte, il suffit de cliquer sur le bouton « son » pour l’écouter. Cette commande, disponible dans plus de 40 langues, pourrait aussi être particulièrement utile pour entendre la prononciation exacte d’un mot, dans une autre langue.
L’option « épingler » et « renommer » les conversations avec le chatbot permet d’y revenir plus tard, comme dans ChatGPT. Lorsqu’on démarre une nouvelle conversation, on peut reprendre à partir des précédentes. Après avoir écrit du code informatique en langage Python à l’aide de Bard, une nouvelle fonctionnalité permet aussi de l’exporter vers Replit et Google Colab (des applications d’écriture et d’exécution de code Python). Les réponses d’invites peuvent être partiellement ou intégralement partagées avec des amis, par le biais de liens partageables.
Par ailleurs, le style des réponses générées peut également être modifié selon cinq options : simple, long, court, professionnel et décontracté. Si l’on demande par exemple à l’IA de fournir une liste de magasins pour un objet spécifique, la réponse peut être raccourcie et simplifiée grâce à un menu déroulant.
Grâce à l’intégration de Google Lens (une application de reconnaissance d’image), on peut intégrer des images dans les invites de commande afin qu’elles puissent être analysées par Bard. L’IA peut ainsi donner toutes sortes d’informations basées sur sa compréhension de l’image. Pour le moment, ces deux dernières fonctionnalités sont uniquement disponibles en anglais.
Il est important de noter que le parcours menant à l’expansion actuelle de Bard a été semé d’embûches. Au départ, le chatbot ne parvenait pas à générer des réponses cohérentes et factuellement correctes. Ainsi, il était encore loin d’égaler son principal rival (ChatGPT), qui, lui, est capable de générer des réponses de grande qualité dont la cohérence rivalise presque avec celle d’un humain. Ce manque de performance a fait que lors de son premier lancement, les actions de la société ont brièvement chuté de 8%. Ces problèmes étaient probablement liés à des processus de conception bâclés.
Néanmoins, Google assure avoir redressé la barre en améliorant les performances de l’IA dans des domaines complexes, tels que les mathématiques et la programmation informatique. Bard a également gagné en extensions et en performances grâce aux différents services et applications de son entreprise mère, mais également grâce au soutien de partenaires précieux tels qu’Adobe.