Alors que le bois monte en puissance tant dans la construction qu’en matière de chauffage, le Douglas apparaît comme un matériau particulièrement indiqué pour décarboner le secteur du bâtiment. Forte de ce constat, l’association France Douglas accompagne le développement durable de cette ressource, en pilotant des recherches pour l’adapter aux nouvelles exigences environnementales ainsi qu’aux besoins du marché de la construction.
Des forêts à la fois fragilisées par le changement climatique et plus nécessaires que jamais pour lutter… contre le changement climatique. C’est tout le paradoxe de nos forêts françaises. Celles-ci sont, en effet, confrontées à un contexte très incertain : à cause du réchauffement du climat, les sécheresses et les parasites se multiplient. Conséquence : la mortalité des arbres a, en dix ans seulement, augmenté de 80 %, selon l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) – et ce, bien que la surface boisée française n’ait eu de cesse de progresser depuis le début du XXe siècle.
Le bois, incontournable pour l’énergie et la construction
Une bonne nouvelle, car le bois s’impose de plus en plus comme l’un des matériaux phares dans la transition écologique. Notamment, mais pas uniquement, dans son utilisation en tant qu’énergie. L’année dernière déjà, le bois énergie avait connu un regain d’intérêt en réaction à la hausse spectaculaire des prix de l’électricité (+45 %) et du gaz (+107 %). Aujourd’hui, quelque 9,5 millions de foyers français se chaufferaient ainsi au bois, d’après les estimations du gouvernement.
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Incontournable pour se chauffer, le bois se taille également de nouvelles parts de marché dans la construction. Il y a urgence, là aussi, le secteur du BTP contribuant à lui seul à 37 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Raison pour laquelle les Nations Unies (ONU) avaient, en septembre dernier, appelé le secteur à entamer sa « révolution », celle-ci ne pouvant se traduire que par une réduction « spectaculaire » – bien que « graduelle » – de la part du béton, un matériau ô combien polluant. Et l’ONU d’inviter l’industrie de la construction à « coopérer avec le secteur forestier » afin de construire « plus léger », mais surtout plus durable.
Le Douglas, un allié pour la transition écologique
Dans ce contexte, assurer la résilience des forêts est impératif. Le célèbre Douglas (Pseudotsuga menziesii) apparaît, à ce titre, comme l’une des ressources forestières permettant de relever les défis de la transition écologique. Présent sur le territoire métropolitain depuis 1842, le Douglas couvre de nos jours 420 000 hectares en France, soit 3% de la surface forestière. Ce résineux emblématique est particulièrement implanté dans le Massif Central, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Nouvelle-Aquitaine, en Bourgogne-Franche-Comté et en Occitanie, ces régions représentant plus des trois quarts de la surface plantée en France. En 2021, la récolte de Douglas s’était élevée à 3,2 millions de mètres cubes, un volume qui pourrait doubler d’ici à 2035.
Véritable star des forêts, le Douglas ne manque pas d’atouts pour la construction bois. Plus solide et résistant que la majorité des résineux occidentaux (pin, sapin, épicéas, etc.), le Douglas apparaît comme un matériau particulièrement adapté aux utilisations en structures (charpente, ossature…). De plus, il se prête facilement à la fabrication de produits d’ingénierie (bois lamellé-collé, CLT…) qui permettent de répondre à des sollicitations exigeantes, comme des bâtiments de grande hauteur ou d’importants équipements. Par ailleurs, la partie centrale du Douglas, de couleur rosée, appelée le duramen, est naturellement durable. Cela signifie qu’elle est résistante aux attaques biologiques susceptibles de dégrader le bois (insectes xylophages et champignons). Ses qualités de durabilité et de résistance mécanique se conjuguent : autant d’atouts qui font du Douglas un bois idéal pour la construction en extérieur, à condition bien sûr d’en disposer en quantité suffisante.
Une association pour développer le Douglas
Développer le Douglas, assurer sa pérennité et structurer la filière, c’est justement le triple objectif poursuivi par l’association France Douglas. Fondée en 1993, la structure, qui bénéficie depuis dix ans du soutien de France Bois Forêt, fédère deux cents adhérents forestiers, actifs dans la gestion de la ressource, la transformation du bois ou la construction. Elle réunit également des organisations professionnelles et des organismes de recherche. France Douglas décline ses actions autour de plusieurs axes, parmi lesquels le renouvellement de la ressource, le développement de nouveaux produits et la communication autour de ce matériau.
Consciente des enjeux posés par le réchauffement climatique comme par l’évolution constante des réglementations environnementales, l’association participe également un programme de recherches baptisé « Douglas Avenir ». En partenariat avec l’INRAE, l’ONF et FCBA, ce programme ambitionne de renouveler les vergers à graines de Douglas, afin de produire des semences mieux adaptées aussi bien aux nouvelles contraintes climatiques qu’aux besoins d’un marché en pleine expansion.