Les cyborgs ne relèvent pas que de la science-fiction… Récemment, des chercheurs ont conçu un véritable mini-cyborg en utilisant un cafard. Équipé d’un micro-ordinateur placé sur son dos et d’une caméra infrarouge, et contrôlé par des électrodes, il pourrait par exemple aider à localiser des corps dans les décombres de bâtiments ravagés par des tremblements de terre.
Hirotaka Sato, de la Nanyang Technological University de Singapour, et ses collègues, ont équipé des blattes de Madagascar (Gromphadorhina portentosa) de minuscules ordinateurs reliés à des électrodes implantées dans leurs organes sensoriels, appelés cerques, situés sur les côtés gauche et droit de chaque insecte. Lorsqu’un courant est appliqué à l’organe, l’insecte tourne dans la même direction, et il s’arrête lorsque le courant est supprimé.
Bien que la blatte puisse être dirigée, elle peut contrôler ses propres pattes. Les insectes cyborgs ont obtenu un taux de réussite de 94% lorsqu’ils ont été dirigés vers des points de repère dans une scène de catastrophe simulée dans un laboratoire. Grâce à la caméra infrarouge, l’équipe a pu distinguer les humains des objets non humains avec une précision moyenne de 87%.
Avantage principal : une autonomie nettement supérieure aux robots
L’équipe affirme que l’appareil peut fonctionner pendant 2,2 heures grâce à une batterie suffisamment légère pour être portée par l’insecte. Comme c’est la blatte qui alimente le mouvement, l’autonomie est nettement supérieure à celle d’un appareil robotique standard.
Les chercheurs pensent que les robots hybrides ordinateur-insecte pourraient être idéaux pour les missions de recherche et de sauvetage à la suite de catastrophes telles que les tremblements de terre, où la découverte rapide de survivants est essentielle mais où les lieux peuvent être inaccessibles. Ils espèrent pouvoir ajouter à l’avenir un système de suivi de la position en temps réel afin que les sauveteurs humains puissent être alertés lorsque le cyborg trouve un survivant.
« Tout outil pouvant être utilisé pour mettre les sauveteurs humains hors de danger ou pour accélérer le processus de recherche serait très utile », déclare Alex Rogers, de l’organisation britannique de recherche et de sauvetage SARAID. « Bien que l’idée soit peu conventionnelle, il ne serait pas exclu d’utiliser des cafards. Ils ne seraient très probablement pas utilisés de manière isolée, mais pourraient certainement constituer une option supplémentaire dans la boîte à outils du sauveteur ».