Au cours des dernières années, le volume de données transitant à travers les réseaux Internet a considérablement augmenté, forçant les opérateurs à perfectionner et optimiser leurs réseaux afin de conserver l’intégrité des données transportées tout en augmentant leur vitesse de transfert. Récemment, des chercheurs britanniques ont battu un nouveau record de vitesse de transfert : 178 térabits par seconde (178 Tb/s). Et cette technologie pourrait être directement intégrée aux réseaux de fibre déjà existants.
C’est environ un cinquième de fois plus rapide que le record précédent, établi par une équipe de chercheurs au Japon, et environ deux fois plus rapide que la meilleure vitesse Internet disponible aujourd’hui. En prenant l’exemple de films 4K d’une taille d’environ 15 Go, vous pourriez en télécharger environ 10’000 en une seule seconde grâce à cette nouvelle vitesse.
Une technologie directement intégrable aux réseaux de fibre optique actuels
Et cela pourrait être plus qu’une simple expérience de laboratoire ultrarapide — la technologie utilisée pour atteindre le record de 178 Tb/s peut être ajoutée relativement facilement aux gaines de fibre optique existantes, selon les ingénieurs à l’origine du projet.
L’Internet d’aujourd’hui est basé sur des circuits de fibre optique qui utilisent des amplificateurs pour empêcher les signaux lumineux de se dégrader. Ajouter cette nouvelle technologie aux amplificateurs existants, espacés d’environ 40 à 100 kilomètres, nécessiterait une fraction des dépenses qui seraient nécessaires pour remplacer la fibre actuelle.
« Alors que les interconnexions de centres de données en cloud actuelles sont capables de transporter jusqu’à 35 térabits par seconde, nous travaillons avec de nouvelles technologies qui utilisent plus efficacement l’infrastructure existante, en utilisant au mieux la bande passante de la fibre optique et en permettant un taux de transmission record du monde de 178 térabits par seconde », déclare Lidia Galdino, ingénieure en électronique à l’University College de Londres.
Multiplication des longueurs d’onde et amplification du signal
Pour atteindre cette vitesse record, l’équipe a utilisé une gamme de longueurs d’onde beaucoup plus large que celle normalement utilisée pour transmettre des données. Le système sur mesure utilise une bande passante de 16.8 térahertz (THz) dans un cœur à fibre unique, quatre fois les 4.5 THz utilisés par la plupart de nos infrastructures réseau actuelles.
Cette augmentation de la bande passante nécessite également une augmentation de la puissance du signal et plusieurs techniques d’amplification différentes sont combinées dans ce cas.
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Le système hybride gère soigneusement les propriétés de chaque longueur d’onde individuelle, en utilisant un processus appelé format de constellation pour optimiser les transmissions de signaux et éviter les interférences.
Un nombre plus élevé de données transportées au sein du même espace
La combinaison de ces techniques signifie que beaucoup plus d’informations peuvent être regroupées dans le même espace et transmises plus rapidement, sans que ces informations soient brouillées en cours de route. Le nouveau record de 178 Tb/s repousse les limites théoriques de ce qu’un réseau de transfert de données peut supporter.
Cette idée de transporter plus d’informations à travers les circuits existants est celle que de nombreux ingénieurs explorent, essayant de trouver un équilibre entre le transfert plus rapide des données sous forme de photons, sans que ces photons interfèrent les uns avec les autres.