L’Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) a publié la semaine dernière plusieurs nouvelles images haute définition capturées par sa sonde Tianwen-1, qui se trouve actuellement en orbite autour de la planète rouge. Ces nouveaux clichés révèlent de nouveaux détails extraordinaires de la surface de la planète.
La sonde Tianwen-1, lancée au juillet 2020, est entrée en orbite martienne le 24 février. Depuis lors, elle observe la surface de Mars à l’aide des différents instruments qu’elle embarque — caméras haute définition, spectromètre infrarouge et détecteurs de particules — qui lui permettent d’étudier la topographie et la structure géologique de la planète, ainsi que la composition chimique de la surface. Cette mission d’observation orbitale doit durer deux ou trois mois, avant que l’atterrisseur et le rover ne soient largués sur la planète au mois de mai ou juin.
L’agence chinoise a publié deux images panchromatiques (sensibles à toutes les longueurs d’onde de la lumière visible, telle la vision humaine), prises à une distance d’environ 330 kilomètres au-dessus de la surface de Mars, à une résolution de 70 centimètres environ. Cette résolution exceptionnellement élevée permet d’observer en détail les dunes, cratères et crêtes montagneuses qui parsèment le sol martien.
Bientôt un nouveau rover sur Mars !
Le porte-parole de la mission chinoise, Liu Tongjie, a déclaré à la télévision d’État que deux des images de l’orbiteur avaient été prises à une altitude d’environ 330 km, à une résolution inférieure à 70 cm, révélant de petits détails du paysage martien. « Ces deux images montrent clairement des cratères, des crêtes de montagne et des dunes. Une image montre un cratère d’un diamètre d’environ 620 mètres et affiche clairement les lignes au fond du cratère », précise Tongjie.
Une troisième image en couleurs, prise à 5000 kilomètres d’altitude, nous permet d’admirer le pôle septentrional tourbillonnant de la planète rouge. Li Chunlai, un concepteur en chef adjoint de la mission, explique que ce type de cliché peut véritablement aider les scientifiques à étudier et à mieux comprendre la formation des tempêtes de sable sur cette planète.
L’atterrissage du rover chinois est prévu pour le mois de mai ou juin de cette année. Il rejoindra alors son homologue américain, Perseverance, qui a posé ses roues sur le sol martien il y a un peu plus de deux semaines maintenant. Cependant, aucune chance que les deux robots se rencontrent : alors que Perseverance évolue au niveau du cratère Jezero, situé sur le bord occidental d’Isidis Planitia, le rover chinois doit atterrir dans la partie sud d’Utopia Planitia, une vaste plaine qui pourrait abriter de grandes quantités de glace souterraine, selon les scientifiques. Sa mission d’exploration devrait durer 90 jours.
La station spatiale chinoise au cœur des priorités
La Chine, les États-Unis et les Émirats arabes unis ont chacun lancé une mission sur Mars en juillet de l’année dernière ; toutes les trois sont arrivées à destination le mois dernier. Contrairement aux deux autres, la mission des Émirats n’inclut pas d’atterrissage sur la planète rouge. Son principal objectif est d’étudier pendant deux ans l’atmosphère et le climat martiens, depuis une orbite relativement haute, qui lui permet de réaliser une surveillance météorologique 24/24 et 7/7. C’est la première mission spatiale lancée vers une autre planète par un pays arabe.
La semaine dernière, la NASA a publié un cliché panoramique, à 360 degrés, créé à partir de 142 images individuelles capturées par la caméra principale de Perseverance, la Mastcam-Z. À son tour, la CNSA publie ses images alors que la Chine s’apprête à dévoiler son nouveau plan quinquennal centré sur la science et l’innovation de haute technologie, où l’aérospatial constituera l’une des priorités. Pour commencer, le Bureau chinois d’ingénierie spatiale habitée a annoncé qu’il lancerait plusieurs missions cette année, dans le but de construire la station spatiale chinoise, qui devrait être achevée vers 2022.
Le Bureau a précisé que le module de base de la station spatiale, nommé Tianhe, et sa fusée porteuse Longue Marche 5B devaient être lancés au cours du premier semestre de cette année depuis Wenchang, dans la province du Hainan. Ce module central servira de lieu de vie et de travail ; la station inclura également deux laboratoires embarqués, baptisés Wentian et Mengtian. Le programme spatial dédié à la construction de la station prévoit 11 vols au total, dont les lancements des trois modules composant la station, de quatre vaisseaux de fret et de quatre vaisseaux habités.
La Chine est déterminée à faire de la station spatiale une plateforme ouverte pour les échanges internationaux scientifiques et technologiques. « La station spatiale jouera un rôle primordial dans les explorations scientifiques d’avant-garde et le développement des technologies aérospatiales », a déclaré Zhou Jianping, concepteur en chef du programme spatial habité de la Chine. Un premier lot d’expériences à mener sur cette future station a d’ores et déjà été présélectionné conjointement avec les Nations Unies.