La comète C/2023 A3, récemment découverte, se rapproche peu à peu du Soleil, devenant progressivement plus lumineuse. Selon les experts, lorsqu’elle sera visible dans notre ciel nocturne, elle pourrait briller plus intensément que de nombreuses étoiles : les astronomes prévoient une luminosité de magnitude 0,7 au périhélie, le point de son orbite le plus proche du Soleil, que la comète atteindra le 28 septembre 2024.
La comète C/2023 A3 (Tsuchinshan-ATLAS) a été découverte tout récemment, le 22 février 2023, par le télescope ATLAS, situé en Afrique du Sud. Elle se trouvait alors à environ 7,3 unités astronomiques du Soleil (soit un peu plus d’un milliard de kilomètres) ; sa magnitude était estimée à 18,1. De son côté, l’Observatoire de la montagne pourpre (Tsuchinshan), en Chine, avait signalé au Centre des planètes mineures la détection d’un objet de magnitude 18,7 dans des images prises plusieurs jours auparavant, le 9 janvier 2023. Il s’agissait de la même comète ; l’objet a donc été baptisé du nom des deux observatoires.
Par la suite, la comète a été retrouvée sur d’anciennes images prises par le Zwicky Transient Facility, à l’Observatoire de Palomar en Californie, le 22 décembre 2022. Elle affichait alors une magnitude comprise entre 19,2 à 19,6. Il s’agit d’une comète à longue période (par définition, supérieure à 200 ans), dont l’orbite et très excentrique ; elle atteindra son périhélie à la fin du mois de septembre 2024 et sera au plus proche de la Terre quelques jours plus tard, le 12 octobre 2024 (± 2 jours). Elle se trouvera alors à 0,47 UA de la Terre.
Une magnitude apparente exceptionnelle
Les estimations des astronomes concernant la luminosité de l’objet sont provisoires. Mais nous pouvons dans tous les cas nous attendre à de très belles observations. L’astronome amateur Gideon van Buiten a estimé que la comète atteindrait une magnitude de 1 au périhélie et de 0 au point le plus proche de la Terre ; d’autres prévoient des valeurs encore plus faibles, jusqu’à -0,2.
Pour rappel, plus la valeur de la magnitude est faible, plus l’objet est lumineux. Pour comparaison, le Soleil a une magnitude apparente de -27, et celle de Sirius, qui est l’étoile visible la plus brillante du ciel nocturne, est de -1,46. Bételgeuse et Antarès, affichent une magnitude apparente de 0,42 et 1,06 respectivement. Celle de la planète Vénus varie entre -4,6 et -3,7. Toujours à titre de comparaison, la célèbre comète C/2020 F3 (NEOWISE), visible dans notre ciel en 2020, a atteint la magnitude de 0,9 lors de son dernier passage.
Ainsi, la comète C/2023 A3 deviendra l’an prochain l’un des objets les plus brillants du ciel nocturne. Selon les calculs de Gideon van Buiten, sa magnitude pourrait même atteindre -3,5 sous l’effet de la diffusion vers l’avant, qui se produit lorsque la comète se trouve entre la Terre et le Soleil : à l’approche du Soleil, la queue de la comète et sa chevelure (ou « coma ») – un nuage de poussière et de gaz qui l’entoure – peuvent diffuser la lumière du Soleil, ce qui augmente sa luminosité. Il se pourrait cependant qu’à l’approche du Soleil, la comète se désagrège avant de repartir en direction du système solaire externe.
Rendez-vous en octobre 2024 pour les observations !
Outre son extrême luminosité, C/2023 A3 se distingue également par sa vitesse : elle se déplace à environ 290 664 km/h (soit près de 81 km/s). Elle effectue un tour complet du système solaire en 80 660 ans environ. Actuellement, elle se trouve quelque part entre les orbites de Saturne et de Jupiter ; elle peut être observée, via l’équipement adéquat, dans la constellation du Serpent, dans la seconde moitié de la nuit.
Elle devrait commencer à être bien visible à partir du mois de juillet 2024. Les comètes demeurent néanmoins relativement imprévisibles, tant en matière de trajectoire que de magnitude apparente. Impossible non plus de déterminer si elle restera intacte d’ici sa rencontre avec le Soleil.
Les meilleurs moments pour observer C/2023 A3 depuis l’hémisphère nord devraient se situer aux alentours du 13 octobre ; elle sera alors visible à l’œil nu. Elle apparaîtra dans le ciel de l’aube, près des constellations de l’Hydre et de la Coupe. Son observation risque néanmoins d’être gênée par le lever du Soleil, qui éclipsera rapidement sa lumière. À partir de la mi-novembre 2024, elle ne deviendra visible qu’avec des instruments d’observation.