À la question : combien de planètes est-il possible de voir sans télescope ? La réponse classique est généralement cinq (sans inclure la Terre) : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. Cependant, ce ne sont que les planètes les plus brillantes, car il existe en réalité une sixième planète qu’il est possible de voir à l’œil nu, sans jumelles ni télescope. Il s’agit de la géante glacée Uranus. Ce mois-ci, elle se trouve dans une configuration favorable pour être observée par temps clair. Il vous sera également possible de surprendre Neptune, mais, cette fois-ci, avec l’aide d’un télescope.
Les astronomes mesurent la luminosité des objets dans le ciel nocturne via la magnitude. Des nombres plus petits indiquent des objets plus lumineux, avec des nombres négatifs indiquant des objets exceptionnellement lumineux. Mais Uranus brille actuellement à une magnitude de +5.7, relativement faible sur l’échelle ; à peine visible à l’œil nu dans les nuits très sombres et claires.
Elle est actuellement située dans la constellation du Bélier, à environ une douzaine de degrés à l’est (à gauche) de la brillante planète Mars. En utilisant un grossissement x150 avec un télescope d’une ouverture d’au moins 7 cm, vous devriez être en mesure de la résoudre en un minuscule disque sans relief bleu-vert.
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Uranus : une planète à l’étrange inclinaison
Cette semaine, Uranus est à environ 2.851 milliards de kilomètres de la Terre (seule Neptune est plus éloignée). Il lui faut 84.4 ans pour orbiter autour du Soleil. La planète a un diamètre d’environ 50’724 km, ce qui en fait la troisième plus grande planète, et selon les données de survol de Voyager 2 en 1986, elle a une période de rotation de 17.23 heures. Au dernier décompte, Uranus a 27 lunes, toutes sur des orbites situées dans l’équateur de la planète dans lesquelles se trouve également un complexe de neuf anneaux étroits et presque opaques, découverts en 1978.
Uranus a probablement un noyau glacé et rocheux, entouré d’un manteau liquide d’eau, de méthane et d’ammoniac, enfermé dans une atmosphère d’hydrogène et d’hélium. En fait, Uranus a l’atmosphère la plus froide de toutes les planètes du Système solaire avec une température minimale de -224 degrés Celsius.
Animation montrant comment un impact aurait pu modifier l’inclinaison d’Uranus :
Une caractéristique étrange est l’inclinaison d’Uranus. Les autres planètes sont inclinées quelque part entre 3 degrés et 29 degrés, mais le pôle Nord d’Uranus se trouve à 98 degrés. De notre point de vue, cela signifie que parfois nous voyons Uranus avec son pôle Nord pointé vers nous. À d’autres moments, nous le voyons avec sa ceinture équatoriale orientée verticalement plutôt qu’horizontalement.
Du point de vue d’un astronaute hypothétique visitant Uranus, la lumière du jour et l’obscurité seraient tout simplement extraordinaires. Ses saisons sont extrêmes : lorsque le Soleil se lève (par exemple) au pôle Nord, il reste levé pendant 42 années terrestres ; puis il se couche et le pôle Nord est dans l’obscurité pendant 42 années terrestres.
De comète à planète : la découverte d’Uranus
À la fin de l’hiver 1781, l’astronome britannique Sir William Herschel venait de terminer la construction d’un nouveau télescope à réflexion de 16 centimètres, et commença à étudier les étoiles. Dans la nuit du 13 mars, il observa la constellation des Gémeaux. Là, à sa grande surprise, il tomba sur une étoile présente sur aucune de ses cartes stellaires. Astronome accompli, Herschel s’est vite rendu compte que ce qu’il avait trouvé ne pouvait pas être une étoile, car elle apparaissait dans son télescope sous la forme d’un disque brillant par opposition à une tache de lumière scintillante.
Poursuivant ses observations de cet objet inhabituel nuit après nuit, Herschel aperçut bientôt un mouvement ; il changeait lentement sa position parmi les étoiles de fond des Gémeaux. Finalement, il a décidé qu’il avait découvert une nouvelle comète et il a rédigé un rapport détaillé de ses observations, qui a été publié le 26 avril. Le rapport d’une nouvelle comète a enthousiasmé les astronomes de toute l’Europe, et ils pointèrent tous leur télescope sur le fameux objet.
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Bientôt, suffisamment d’observations ont été faites pour calculer une orbite pour la « comète » de Herschel. C’est alors qu’un nombre croissant d’astronomes ont commencé à douter que ce qu’ils regardaient était vraiment une comète. D’une part, elle semblait suivre une orbite presque circulaire au-delà de Saturne.
Finalement, il fut déterminé que la comète de Herschel était en fait une nouvelle planète. Pendant un certain temps, elle porta le nom de Herschel, bien que Herschel lui-même ait proposé le nom de Georgium Sidus ; « L’étoile de George », en l’honneur de son généreux bienfaiteur Georges III. Cependant, la coutume d’un nom mythologique a finalement prévalu et la nouvelle planète a finalement été baptisée Uranus.
Observer Neptune, la sœur géante et glacée d’Uranus
Neptune est légèrement plus petite qu’Uranus, mesurant 49’244 km de diamètre. Comme Uranus, Neptune est un monde glacial, avec des températures au sommet des nuages de -218 °C. Parce qu’elles sont similaires à la fois en taille et en températures, Uranus et Neptune sont appelées « géantes de glace ». Voyager 2 a dépassé Neptune en 1989 et a montré qu’elle possédait une atmosphère d’un bleu profond, principalement composée d’hydrogène, d’hélium et de méthane avec des volutes de nuages blancs se déplaçant rapidement ainsi qu’une grande tache sombre, de nature assez similaire à la célèbre grande tache rouge de Jupiter.
En raison de sa composition gazeuse, sa vitesse de rotation varie de 18 heures à l’équateur à seulement 12 heures aux pôles. Cette rotation différentielle est la plus prononcée de toutes les autres planètes et entraîne des vents extrêmement forts atteignant des vitesses allant jusqu’à 2200 km/h. La plupart des vents sur Neptune se déplacent dans une direction opposée à la rotation de la planète. Voyager 2 a également révélé l’existence d’au moins trois anneaux autour de Neptune, composés de particules très fines. Neptune a 14 lunes, dont une, Triton, a une atmosphère ténue d’azote et, avec près de 2700 km de diamètre, est plus grande que Pluton.
Contrairement à Uranus, Neptune est beaucoup trop faible pour être vue à l’œil nu, se trouvant à une distance moyenne du Soleil de 4.5 milliards de km ; la planète la plus éloignée. Elle est environ sept fois plus sombre qu’Uranus, mais si vous avez accès à un ciel sombre et clair, vous ne devriez avoir aucun mal à la trouver avec une bonne paire de jumelles.
Septembre est le mois de Neptune. Elle était en opposition avec le Soleil le 11 septembre. Neptune se trouve actuellement parmi les étoiles du Verseau, le porteur d’eau. Avec un télescope, essayer de résoudre Neptune en disque sera plus difficile qu’avec Uranus. Vous aurez besoin d’au moins un télescope de 10 cm avec un grossissement d’au moins x200, juste pour transformer Neptune en un minuscule point de lumière bleu.