Les résultats de nouvelles recherches ont nécessité des mises à jour de l’Organisation mondiale de la santé quant au port du masque : les masques en tissu, qu’ils soient faits maison ou achetés en magasin, peuvent aider à prévenir la propagation du nouveau coronavirus dans des environnements où la distance physique est difficile à maintenir, mais afin qu’ils soient efficaces, au moins 3 couches de tissu seraient nécessaires.
Les directives mises à jour de l’OMS détaillent le type de masques en tissu qui sont efficaces. Ces derniers devraient avoir trois couches : une couche intérieure qui absorbe, une couche intermédiaire qui agit comme un filtre et une dernière couche extérieure faite d’un matériau non absorbant, comme le polyester.
Ces couches, placées dans cet ordre, peuvent « fournir une barrière mécanique », a déclaré l’épidémiologiste Maria D. Van Kerkhove, responsable technique de l’OMS en ce qui concerne le COVID-19, lors d’une conférence de presse à Genève vendredi dernier. « Cette directive est basée sur de nouvelles recherches demandées par l’OMS », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, les masques en tissu doivent également « être nettoyés et portés correctement, car les mains contaminées peuvent infecter une personne qui ajuste son masque ou qui l’enlève fréquemment », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les détails sur la manière de porter et de nettoyer les masques en tissu sont inclus dans les directives de l’OMS que vous pouvez retrouver ici.
Les lignes directrices mises à jour encouragent également les personnes travaillant en milieu clinique, dans les régions où la transmission du coronavirus est répandue, à porter des masques médicaux et ce même si elles ne travaillent pas directement avec des patients atteints de COVID-19. « Cela signifie par exemple que lorsqu’un médecin se promène dans les unités de cardiologie ou de soins palliatifs, où il n’y a pas de patients confirmés COVID-19, il doit toujours porter un masque médical », a déclaré Tedros.
Les directives stipulent également que, dans les zones de transmission communautaire et dans les endroits où la distance physique est difficile à appliquer, comme dans les transports publics ou dans une épicerie, les gouvernements devraient encourager les membres de la communauté à porter des masques. « Les personnes de plus de 60 ans et souffrant d’affections sous-jacentes devraient porter des masques médicaux dans de telles situations », a déclaré le directeur général.
L’OMS a bien souligné que les masques seuls ne peuvent pas vaincre le virus
Ce qui n’a pas changé dans les lignes directrices de l’OMS quant au port du masque, c’est que les personnes atteintes de COVID-19 doivent rester à la maison, consulter leurs prestataires de soins et demander des soins si nécessaire, s’isoler et avertir les personnes avec lesquelles elles ont été en contact afin que ces dernières puissent se mettre en quarantaine. « Et s’il est absolument nécessaire qu’une personne malade ou un contact d’une personne malade quitte la maison, elle doit porter un masque médical », a expliqué Tedros.
Sur le même thème : COVID-19; le coronavirus peut atteindre le cerveau. Quelles sont les implications à long terme ?
L’OMS recommande toujours aux personnes qui s’occupent de malades COVID-19 de porter un masque lorsqu’elles se trouvent dans la même pièce, et aux professionnels de la santé de porter des masques médicaux et d’autres équipements de protection individuelle (EPI) lorsqu’ils travaillent avec des patients suspects ou confirmés de COVID-19.
Par ailleurs, l’OMS continue de souligner que les masques seuls ne peuvent pas vaincre le coronavirus, et peuvent donc conduire à un faux sentiment de sécurité, conduisant les gens à se relâcher sur d’autres mesures de prévention importantes.
« Je ne peux pas le dire assez clairement : les masques seuls ne vous protégeront pas du COVID-19. Les masques ne remplacent pas la distanciation physique, l’hygiène des mains et d’autres mesures de santé publique », a déclaré Tedros. « Les masques ne sont utiles que dans le cadre d’une approche globale de la lutte contre le COVID-19. La pierre angulaire de la réponse dans chaque pays doit être de trouver, isoler, tester et prendre soin de chaque cas, et de suivre et de mettre en quarantaine chaque contact. Voilà ce qui est efficace », a-t-il poursuivi.