Les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la santé persistent, notamment avec le COVID long. Récemment, des chercheurs ont découvert que l’inflammation causée par le virus peut persister jusqu’à deux ans après l’infection initiale. Cette inflammation prolongée, observée même chez les individus rétablis, pourrait avoir des implications graves pour la santé à long terme. Notamment une dysfonction de divers organes, qui ne se manifeste pas immédiatement par des symptômes cliniques. Ces résultats soulignent l’importance d’un suivi à long terme des patients atteints de COVID-19 et le rôle potentiellement crucial de la vaccination.
Les scientifiques ont accumulé des connaissances significatives sur les effets à long terme de la COVID-19. Au-delà des symptômes aigus, il est maintenant établi que la maladie peut avoir des conséquences persistantes, connues sous le nom de « COVID long ». Ces symptômes à long terme peuvent inclure la fatigue, l’essoufflement, des troubles cognitifs et neurologiques variés ainsi que des douleurs chroniques. Des études ont montré des impacts sur le système cardiovasculaire et le système nerveux central. Cependant, de nombreuses études visant à comprendre la portée de ces effets ainsi que les facteurs de risque associés sont en cours.
Dans ce contexte, une étude récente, menée par une équipe internationale de chercheurs des laboratoires de maladies infectieuses ASTAR (ASTAR ID Labs) à Singapour et du Centre national pour les maladies infectieuses (NCID), a apporté des informations précieuses sur la durée de cette inflammation et ses implications pour la santé à long terme. Elle a révélé des niveaux d’inflammation persistants et leurs effets sur divers organes deux ans après l’infection initiale. Ces découvertes, publiées dans la revue Journal of Medical Virology, pourraient avoir des implications majeures pour la prise en charge des patients atteints de COVID-19 à l’avenir.
Symptômes post-COVID : un indicateur d’une inflammation persistante
Pour mener leur recherche, l’équipe a suivi un groupe de patients atteints de COVID-19 pendant une période de deux ans après leur infection initiale. Ils ont recueilli des données sur les symptômes de ces patients, ainsi que sur divers indicateurs de santé, y compris les marqueurs d’inflammation dans le sang.
Les patients ont été régulièrement évalués pour les symptômes de COVID long et des échantillons de sang ont été prélevés pour mesurer les niveaux d’inflammation. Ces données ont ensuite été analysées afin de déterminer la proportion de patients présentant des symptômes de COVID long et une inflammation persistante à 12 et 24 mois après l’infection initiale.
Environ 37% des patients ont signalé des symptômes persistants de COVID long à 12 mois après l’infection initiale. Ce chiffre est passé à 39% à 24 mois, suggérant que ces symptômes peuvent persister pendant deux ans ou plus après l’infection initiale.
Ces symptômes de COVID long sont associés à une inflammation persistante dans le corps. L’inflammation est une réponse normale du système immunitaire à l’infection, mais lorsque cette inflammation ne se résorbe pas comme prévu, elle peut entraîner des dommages tissulaires et des symptômes persistants. Cette inflammation prolongée pourrait donc être un facteur clé de la persistance des symptômes chez certains patients.
Et la vaccination dans tout cela ?
De plus, les chercheurs ont également examiné l’impact de la vaccination sur l’inflammation et les symptômes de COVID long. Ils ont comparé les données des patients qui avaient reçu un vaccin à ARNm à celles des patients non vaccinés pour déterminer si la vaccination avait un effet sur la durée de l’inflammation et des symptômes.
La vaccination a montré qu’elle pouvait réduire les séquelles de l’inflammation prolongée. Les patients qui ont reçu une dose de vaccin à ARNm ont montré une amélioration de leur profil immunitaire à 24 mois, même si certains symptômes persistaient. Cela induit que la vaccination pourrait jouer un rôle crucial dans la gestion de l’inflammation prolongée chez les patients.
Les implications pour la santé à long terme
L’inflammation prolongée peut avoir des implications graves pour la santé à long terme. En effet, elle peut entraîner ce que l’on appelle une dysfonction multiorganique subclinique. Cela signifie que plusieurs organes du corps peuvent commencer à fonctionner de manière moins efficace, même si les symptômes ne sont pas immédiatement apparents.
L’inflammation peut affecter le cœur, les poumons, le système nerveux, les reins et d’autres organes, ce qui peut entraîner des maladies cardiovasculaires, des troubles respiratoires, des problèmes rénaux, des troubles neurologiques et d’autres conditions de santé graves. Dans certains cas, ces problèmes peuvent ne pas se manifester plusieurs années après l’infection initiale par le SARS-CoV-2.
Une nécessité de recherche et de suivi continus
Les découvertes récentes sur l’inflammation prolongée chez les patients atteints de COVID-19 soulignent la nécessité d’une recherche et d’un suivi continus. Il est crucial de comprendre pleinement les implications à long terme de cette inflammation pour pouvoir développer des stratégies de gestion efficaces.
De fait, en surveillant régulièrement ces patients, les médecins peuvent détecter les signes précoces de dysfonction organique et intervenir pour prévenir ou traiter les problèmes de santé à long terme. Cela pourrait inclure des interventions telles que des modifications du mode de vie, des médicaments ou d’autres traitements pour gérer l’inflammation et prévenir les dommages aux organes.