Au-delà de l’objectif initial visant à réduire les cas de contamination de COVID-19 à travers le monde, les mesures de confinement ont également eu d’autres conséquences bénéfiques pour la planète, notamment une diminution des taux de pollution atmosphérique. Récemment, des chercheurs ont montré qu’en 2020, ces mesures ont permis de réduire de 95 000 les décès liés à la pollution de l’air dans le monde.
Les fermetures d’entreprises et les confinements visant à endiguer la propagation de la COVID-19 ont réduit les décès causés par la pollution de l’air d’environ 95 000 décès dans le monde en 2020, selon une analyse publiée dans la revue Science Advances. Les mesures de confinement imposées par intermittence dans de nombreux pays depuis le début de la pandémie en mars 2020 ont entraîné une réduction de 50% des concentrations de dioxyde d’azote, une émission directe des véhicules et des centrales électriques au charbon, dans l’air du monde entier.
Cependant, alors que les confinements peuvent avoir conduit à une baisse de plus de 30% des particules microscopiques rejetées dans l’air à la suite de la combustion de carburant, ainsi qu’à une baisse allant jusqu’à 28% de l’ozone dans certaines parties d’Asie, leurs effets en Europe et les États-Unis étaient négligeables.
Arborez un message climatique percutant 🌍
Baisse des niveaux de pollution et diminution des décès associés
Bien que les réductions de la pollution atmosphérique varient d’un pays à l’autre, elles étaient suffisamment importantes dans les zones densément peuplées pour avoir un effet positif, bien que dans la plupart des cas modeste sur les décès liés. « Les baisses de pollution de l’air que nous avons calculées sont principalement dues à une activité économique réduite pendant le confinement, à cause de la COVID-19. Notre étude a contrôlé les tendances saisonnières et interannuelles et a révélé que la rigueur des confinements était un facteur statistiquement significatif des baisses », déclare le chercheur du MIT Guillaume Chossiere à UPI.
Les résultats sont basés sur une évaluation de la qualité de l’air dans 36 pays sur trois continents — Amérique du Nord, Asie et Europe — à l’aide d’images satellitaires et de mesures sur le terrain. Les États-Unis ont vu une baisse de plus de 4% des niveaux d’oxyde d’azote dans l’air, mais une baisse de moins de 1% de l’ozone, selon les données. Les niveaux de particules en suspension dans l’air sont également restés relativement stables à l’échelle nationale.
En conséquence, les États-Unis ont représenté une fraction de la réduction des « décès prématurés » — ou des décès survenant plus tôt que l’espérance de vie — causés par des maladies respiratoires liées à l’exposition à la pollution de l’air. À l’inverse, la Chine, qui, avec les États-Unis, fait partie des plus gros pollueurs du monde, a probablement représenté près de 80% de la réduction mondiale des décès prématurés attribués à la pollution de l’air, selon les chercheurs.
Des chiffres plus bas que précédemment estimé
Les résultats suggèrent que les confinements ont exercé un effet limité sur la qualité de l’air dans le monde, bien que certaines régions d’Asie de l’Est aient connu des améliorations marquées. « Bien que les confinements liés à la COVID-19 aient entraîné des réductions significatives des activités économiques, les niveaux de pollution de l’air n’ont pas diminué autant qu’on l’avait supposé au début ».
« La pollution primaire due au dioxyde d’azote a eu les plus fortes baisses et les bienfaits associés pour la santé, mais, à l’exception notable de la Chine, la pollution atmosphérique secondaire due aux particules fines et à l’ozone n’a pas apporté d’avantages significatifs », conclut Chossiere.