Depuis l’émergence de la pandémie de COVID-19, les campagnes de vaccination se sont multipliées dans le monde pour atteindre un pic entre 2021 et 2022. Avec l’apparition de nouveaux variants, les rappels vaccinaux se sont succédés jusqu’à ce jour. Dernière avancée en date : un vaccin sous forme de spray nasal, présenté comme aussi efficace que ses prédécesseurs. Ce nano-vaccin, conçu pour entraîner le système immunitaire à reconnaître divers variants du virus, pourrait constituer un allié stratégique dans la lutte contre la maladie.
En avril dernier, la start-up française Lovaltech, basée à Tours, a annoncé avoir levé 6,8 millions d’euros, ouvrant ainsi la voie au lancement des essais cliniques pour son vaccin nasal anti-SARS-CoV-2. Après des résultats précliniques encourageants, l’entreprise s’apprête à entamer des tests sur l’humain avant la fin de l’année. Toutefois, un concurrent sérieux émerge déjà sur ce créneau prometteur.
Une innovation issue d’années de recherche sur le cancer
Ce concurrent est un nano-vaccin développé conjointement par le professeur Ronit Satchi-Fainaro, de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, et le professeur Helena Florindo, de l’Université de Lisbonne. Leur innovation repose sur une décennie de recherches consacrées à des vaccins contre le cancer. Dès le début de la pandémie, les chercheurs ont adapté leurs plateformes de recherche oncologique pour cibler le SARS-CoV-2.
Contrairement aux vaccins à ARN messager, comme ceux de Moderna et Pfizer, ce nano-vaccin ne repose pas sur l’expression intégrale des protéines virales. L’équipe a choisi de se focaliser sur des séquences courtes d’acides aminés identifiées grâce à des outils de biologie numérique. « Nous les avons synthétisées et encapsulées dans des nanoparticules », précise le professeur Satchi-Fainaro dans un communiqué.
Ces nanoparticules, d’une taille d’environ 200 nanomètres, ont démontré leur efficacité face aux variants majeurs du virus, notamment Beta, Delta et Omicron. Ces échantillons, transmis au laboratoire de l’INSERM en France, ont confirmé des résultats comparables à ceux du vaccin Pfizer.
Efficacité et simplicité : un vaccin aux multiples atouts
L’un des arguments majeurs en faveur de ce nano-vaccin est sa facilité d’utilisation et de conservation. Contrairement aux vaccins à ARN messager, qui nécessitent des chaînes logistiques complexes et une conservation à très basse température, le nano-vaccin peut être stocké sous forme de poudre à température ambiante. « Il ne nécessite ni congélation ni manipulation particulière », insiste Satchi-Fainaro.
Autre avantage : son mode d’administration. Conçu sous forme de spray nasal, il peut être utilisé sans l’intervention d’un professionnel de santé. « N’importe qui peut utiliser un spray nasal sans formation préalable », explique la chercheuse, ajoutant qu’il suffit de mélanger la poudre à une solution saline pour obtenir le produit prêt à l’emploi.
Les ambitions des chercheurs ne s’arrêtent pas à la lutte contre la COVID-19. « Nous élargissons actuellement l’utilisation de cette plateforme pour cibler d’autres maladies, afin de permettre le développement rapide de vaccins adaptés à de nouvelles menaces », conclut Satchi-Fainaro.