Voix du peuple
Le gérant des bars-restaurants No Scrum No Win plaide pour une utilisation proactive des certificats de tests sécurisés et infalsifiables pour favoriser la reprise économique. Il propose de conduire une expérimentation pour une généralisation à compter du 20 janvier 2021.
La conférence de presse de Jean Castex, Premier Ministre, jeudi 10 décembre, a suscité une profonde inquiétude des responsables de bars, restaurants, discothèques et de tous les lieux de convivialité, alors que, paradoxalement, ils n’étaient pas le sujet principal de cet état de la situation. En décidant de ne pas rouvrir les cinémas, musées, théâtres, ou encore les enceintes sportives au motif que la France n’était pas repassée en dessous des 5000 cas nouveaux par jour, le gouvernement a fait prendre conscience au secteur CHR, Cafés-Hôtels-Restaurants, que la date de réouverture fixée au 20 janvier 2021, déjà beaucoup trop tardive au regard de la santé financière d’un nombre croissant d’établissement, était en réalité plus qu’hypothétique. La déclaration de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, lundi 14 décembre n’a fait que renforcer cette inquiétude.
Pour Frédéric Licois, gérant des établissements « No Scrum No Win (NSNW) », bars-restaurants parisiens aux couleurs du rugby situés dans le fourmillant 9e arrondissement, aux 32 rue de Londres et 21 rue Godot de Mauroy, il n’est plus question d’attendre les bras ballants une décision en forme de couperet. C’est désormais une question de survie. La persistance de la fermeture des cinémas, alors qu’aucun cas de transmission du virus n’y a été détecté, est la goutte d’eau de trop pour Frédéric Licois. Car on maintient leur fermeture pour éviter un débat sur les exceptions, sur des réouvertures de secteur d’activité fondées sur des choix raisonnés et objectifs.
« Aujourd’hui, les bars et restaurants sont en train de mourir, et il est faux et trompeur de dire que les aides de l’État couvrent tous nos frais. Chaque jour qui passe nous fait perdre de l’argent, et fragilise l’existence même de nos établissements. Beaucoup sont déjà morts, et la date du 20 janvier 2021 ne peut en aucun cas être remise en cause. C’est une question de survie absolue. Des solutions technologiques nouvelles apparaissent, comme le certificat santé infalsifiable, mettons-les en œuvre immédiatement. Je propose d’expérimenter cette solution dans mes établissements pour montrer au gouvernement que cela fonctionne », affirme Frédéric Licois.
Le gérant de No Scrum No Win demande à ce que le gouvernement autorise la réouverture des établissements accueillant du public contre la présentation d’un certificat de test et infalsifiable prouvant que la personne concernée a été testée négative dans les 3 jours précédents. C’est l’annonce de cet outil technologique nouveau faite par les sociétés BioSpeedia et SICPA qui a donné cette idée à Frédéric Licois.
Concrètement, toute personne faisant un test PCR ou antigénique qui s’avérerait négatif se verrait remettre ce résultat par le laboratoire ou le pharmacien qui l’aura réalisé sous forme d’un QR code sécurisé et infalsifiable, qui lui permettrait de fréquenter tous les lieux accueillant du public pendant les 3 jours suivants la réalisation du test, le délai d’incubation de la COVID-19 étant de 3 à 5 jours. Le délai de 3 jours proposé par le gérant de No Scrum No Win est donc très conservateur pour s’assurer que ni consommateur ni personnel ne soit mis en risque. La lecture et la vérification du QR code, imprimé sur un support papier ou digitalisé, peut se faire aisément via tout smartphone. Et par souci de respect de la confidentialité, aucune information personnelle n’est stockée dans une base de données, conformément au Règlement Général de Protection des Données (RGPD).
Pour les établissements accueillant du public, qu’ils soient bars, restaurants, discothèques, parcs d’attractions, station de ski, salles de concert, stades de football ou de rugby, ce serait la garantie que les personnes, clients, consommateurs, spectateurs qu’ils accueillent sont tous négatifs, à ce moment précis. « Le gouvernement incite à l’utilisation des nouvelles technologies dans un sens défensif, comme il le fait avec l’application Tous Anti Covid. Je préconise qu’on utilise ces nouvelles technologies dans un sens proactif pour faire reprendre la vie économique et sociale », ajoute Frédéric Licois, qui balaie immédiatement les deux seuls arguments contraires qu’on pourrait lui opposer, d’une part celui de l’ostracisation des personnes déclarées positives à la Covid-19 : « ce sont les gouvernements et l’OMS qui exigent que les personnes qui ont contracté le virus s’isolent », et d’autre part celui du manque de fiabilité des tests antigéniques et donc le risque de « certifier » des faux négatifs. « BioSpeedia affirme que ses tests antigéniques sont fiables à 97%, comme les tests PCR donc. Sinon, soyons logiques, arrêtons les tests s’ils ne sont pas fiables ».
Selon Licois, l’application Tous Anti Covid pourrait ajouter une fonctionnalité permettant aux gérants et personnel de CHR de stocker momentanément les certificats de santé des clients pour s’assurer que toutes les personnes sur place ont bien un statut sanitaire conforme et vérifié. Non seulement la sécurité sanitaire serait assurée, mais la combinaison des capacités de vérification de l’application Tous Anti Covid avec les tests sécurisés et infalsifiables permettrait d’assurer une sécurité optimale aux clients et au personnel.
Alors que les vaccins tardent à arriver en France, les gérants de CHR ne voient plus le bout du tunnel. Certains estiment d’ailleurs que ce test sécurisé permettrait aussi de contrôler les personnes vaccinées et de libérer les commerces de bouche qui en ont tant souffert. Ces espoirs sont teintés d’inquiétudes, alors que le Royaume-Uni vient d’identifier une nouvelle souche de virus, mettant en doute l’efficacité de la réponse vaccinale face à la Covid-19, il serait intolérable de se retrouver dans la même situation qu’après l’été, ou à peine la tête sortie de l’eau pour quelques mois, les restaurateurs avaient dû la replonger.
Frédéric Licois et son associé Denis Reynaud vont désormais solliciter Emmanuel Macron, président de la République et le gouvernement pour faire part de leur proposition, ainsi que les organisations professionnelles concernées, Roland Héguy, président de l’UMIH, Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF ou François Asselin, président de la CPME. Ils veulent ainsi faire évoluer la stratégie TAP du gouvernement « tester, alerter, protéger » en stratégie TAPRE « tester, alerter, protéger, rouvrir l’économie ».
« Rouvrir l’économie pour rouvrir nos bars et restaurants, rouvrir nos cinémas et salles de spectacle, rouvrir nos stades de rugby et de football… » déclare Licois, en toute sécurité grâce aux certificats de tests sécurisés et infalsifiables. Frédéric Licois va de même proposer que son idée fasse l’objet d’une expérimentation, notamment dans ses deux établissements parisiens d’ici la mi-janvier, pour une généralisation à compter du 20 janvier 2021.