Ce qui n’était au départ qu’une crainte semble se concrétiser concernant l’un des quelques vaccins disponibles pour lutter contre la pandémie, celui d’AstraZeneca, développé par l’Université d’Oxford. En effet, selon les données d’un essai visant à déterminer si oui ou non la variante sud-africaine a un impact sur l’efficacité dudit vaccin, le fabricant a déclaré samedi qu’il semblait n’offrir qu’une protection limitée contre les formes bénignes de COVID-19 causées par la tant redoutée variante du SARS-CoV-2.
L’étude, réalisée par l’Université du Witwatersrand et l’Université d’Oxford en Afrique du Sud, révèle que le vaccin a une efficacité significativement réduite contre la variante sud-africaine, selon un rapport du Financial Times publié hier. Parmi les variantes du coronavirus qui préoccupent aujourd’hui le plus les scientifiques et les experts de la santé publique, on trouve les variantes britannique (dont la nouvelle mutation du Kent), sud-africaine et brésilienne, qui semblent se propager plus rapidement que les autres.
« Dans ce petit essai de phase I/II, les premières données ont montré une efficacité limitée contre les maladies bénignes, principalement en raison du variant sud-africain B.1.351 », a déclaré un porte-parole d’AstraZeneca en réponse au rapport du Financial Times. Cependant, aucun des plus de 2000 participants à l’essai n’aurait été hospitalisé ou n’est décédé. « Mais nous n’avons pas été en mesure de vérifier correctement son effet contre les maladies graves et l’hospitalisation, étant donné que les sujets étaient principalement de jeunes adultes en bonne santé », ajoute-t-il.
La société précise qu’elle pense que son vaccin peut toujours protéger contre les formes graves de COVID-19, étant donné que l’activité des anticorps neutralisants était équivalente à celle des autres vaccins COVID-19, qui ont démontré une protection contre les formes graves. L’essai, qui a impliqué 2026 personnes (dont la moitié a formé le groupe placebo), n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs.
Alors que des milliers de changements individuels apparaissent au fur et à mesure que le virus mute en de nouvelles variantes, seule une infime minorité est susceptible d’être importante ou de modifier le virus de manière à affecter l’efficacité des vaccins, selon le British Medical Journal.
« L’université d’Oxford et AstraZeneca ont commencé à adapter le vaccin contre cette variante et vont progresser rapidement dans le développement clinique, afin qu’il soit prêt à être livré à l’automne si nécessaire », conclut le porte-parole d’AstraZeneca. Vendredi, l’université d’Oxford a déclaré que son vaccin avait une efficacité similaire contre la variante britannique du coronavirus à celle des variantes en circulation auparavant.