L’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques apporte de nombreux avantages à la fois en matière d’efficacité, d’économie et d’impacts environnementaux. Parmi les options les plus utilisées à cet effet figurent par exemple les chaudières à granulés, qui exploitent l’énergie de la biomasse de manière optimale pour chauffer l’intérieur des bâtiments. Cependant, étant donné la large gamme de dispositifs disponibles, quels sont les différents critères pour choisir la chaudière à granulés la mieux adaptée à ses besoins ?
Afin de réduire la dépendance aux énergies fossiles, le chauffage à la biomasse est encouragé dans plusieurs régions en Europe. Il permet également de valoriser les déchets agricoles, forestiers, urbains et industriels. Ces déchets sont par exemple transformés en granulés pour alimenter les chaudières. Cependant, avant d’investir dans une chaudière à granulés, il est essentiel de bien comprendre son fonctionnement, ainsi que les avantages des différents modèles disponibles sur marché. Cela permettra de choisir les modèles les mieux adaptés à son lieu de résidence.
Fabriqués par broyage, séchage et compactage, ces granulés possèdent une valeur calorifique nettement supérieure à la matière première d’origine, en plus d’être faciles à transporter, à stocker et à allumer. En vue des avantages, le marché européen des chaudières à granulés est en pleine croissance, sans compter la fluctuation du prix des combustibles fossiles. Une enquête a par exemple révélé que le nombre de chaudières à granulés en France a presque doublé en 4 ans, passant de 100 000 à environ 200 000 en 2022. Les chiffres avoisinent les 400 000 en Allemagne, le principal utilisateur de ces dispositifs en Europe.
Évaluer la puissance et la capacité de la chaudière à granulés
Pour produire de la chaleur par le biais d’une chaudière, les granulés sont acheminés manuellement ou automatiquement depuis un silo vers un foyer de combustion. Bien que les modèles varient en taille et en design, leur fonctionnement est basé sur le même principe. Pour déclencher la combustion des granulés, une résistance électrique se met automatiquement en marche et les allume. La chaleur générée par la combustion des granulés est transférée à un conteneur d’eau (ballon tampon), par le biais d’un circuit d’échange thermique.
Cette chaleur est ensuite transférée vers le système de chauffage central du bâtiment, où elle peut chauffer l’eau des robinets et de divers types de radiateurs pour le chauffage des locaux. Lorsqu’il n’y a plus besoin de chaleur, un système automatique module, éteint et débarrasse la chaudière des cendres de combustion.
La capacité de chauffe d’une chaudière à granulés se situe généralement entre 5 et 30 kWh. En principe, une puissance de 1 kWh suffit pour chauffer correctement un espace de 10 m2. Cependant, cela peut varier selon l’espace à chauffer (dimensions, niveau d’isolation, types de matériaux pour les murs, …) et d’autres conditions telles que le climat. Un chauffage de 10 kWh est par exemple suffisant pour un grand logement avec un bon système d’isolation et situé dans une région où le climat est relativement doux. En revanche, une maison de taille modeste, peu isolée et située en région froide, pourrait nécessiter une puissance de 25 kWh.
Comparaison des rendements énergétiques des différents modèles
Il existe différents modèles de chaudières à granulés adaptés à chaque besoin et à tous les budgets. La chaudière à combustion manuelle, la plus simple et la plus abordable dispose d’un rendement énergétique d’environ 70%. Comme son nom l’indique, l’approvisionnement en granulés est réalisé manuellement, ce qui implique une surveillance régulière. Son autonomie énergétique est également relativement limitée.
Les chaudières à granulés à combustion automatique sont les plus utilisées et offrent un meilleur rendement énergétique, pouvant aller jusqu’à 90%. Elles sont plus faciles à utiliser, mais sont aussi un peu plus chères que les précédentes. Les chaudières à granulés mixtes offrent un rendement plus ou moins similaire, mais disposent d’une plus grande flexibilité en pouvant fonctionner avec d’autres types de combustibles (bûches, mazout, …). Le rendement dépend entre autres du combustible utilisé.
Les chaudières à granulés à condensation offrent le meilleur rendement, en récupérant l’excédent de chaleur contenu dans les gaz de combustion pour générer plus d’énergie thermique. Cela permet d’obtenir des rendements parfois supérieurs à 100 %, tout en permettant de réaliser environ 15% d’économies d’énergie par rapport aux autres modèles – ce qui en fait également les plus écologiques.
Les chaudières à granulés à basse température offrent en outre un rendement comparable, mais conviennent davantage aux logements bénéficiant d’une bonne isolation. Elles sont conçues pour réduire les pertes de chaleur et l’émission de particules en suspension, ce qui implique qu’elles ne chauffent qu’entre 35 et 50 °C. Elles peuvent être soit automatiques, soit à condensation, permettant ainsi de disposer d’une gamme de rendements à partir d’un minimum de 86%.
Les options de stockage et d’alimentation en granulés
Comme mentionné précédemment, l’alimentation des chaudières à granulés peut s’effectuer soit de manière manuelle, soit de façon automatique. La première nécessite une intervention régulière, tandis que la seconde ne nécessite aucune intervention, ce qui est idéal si on n’est pas souvent chez soi.
Des dispositifs de stockage pour les granulés peuvent être raccordés et adaptés pour chaque système d’alimentation. Parmi les plus populaires figurent par exemple les bacs de stockage en tissu fabriqués en usine. Pouvant contenir entre 3 et 8 tonnes de combustible, ils reposent sur des plateformes en bois ou en acier et sont étanches à la poussière et à l’humidité. L’ensemble de la structure est suspendu au-dessus du sol, offrant ainsi une protection supplémentaire contre l’humidité.
Ces bacs disposent d’un côté incliné et/ou de systèmes de vibratoires ou encore de dispositifs d’aspiration, leur permettant de se vider complètement et de transférer facilement les granulés dans le silo de la chaudière. Ils s’installent en outre rapidement et peuvent être utilisés pendant de nombreuses années. Les grands modèles de stockage sont recommandés pour les chaudières à granulés à alimentation automatique, afin de ne pas avoir à les remplir trop souvent.
Des dispositifs de stockage en bois sont également disponibles et permettent une utilisation d’espace plus optimisée, si l’espace disponible ne suffit pas pour accueillir les bacs en tissu. À l’instar de ces derniers, les bacs en bois peuvent contenir au moins 3 tonnes de granulés et sont complètement hermétiques. Ils sont généralement construits en forme de V pour que les granulés glissent facilement vers le silo de la chaudière et disposent d’une évacuation au fond et d’une trappe au-dessus pour ajouter les granulés.
Chaudière à granulés : les coûts d’installation et de maintenance
Mis à part le coût d’achat initial, il est important de considérer les coûts d’installation et de maintenance des chaudières à granulés. Ces coûts varient en fonction de différents facteurs tels que le type d’habitation, la complexité de l’installation, le raccord ou non avec un système de stockage, etc. Il faut compter entre 1 000 et 3 000 euros en fonction des artisans pour la pose seule et 500 à 1 000 euros supplémentaires pour la pose avec un système de stockage.
Les coûts des chaudières à granulés (pose comprise) peuvent ainsi se situer entre 9 000 et 15 000 euros pour une chaudière à granulés classique avec alimentation manuelle, et entre 10 100 et 20 600 euros pour un système classique avec silo automatique. Cela peut aller jusqu’à 22 600 euros pour une chaudière à condensation avec une alimentation automatique. Bien que ces investissements soient non négligeables, ils peuvent techniquement être amortis par les économies d’énergie réalisées à long terme.
Quant aux coûts d’entretien, ils varient également selon la région géographique, la complexité du dispositif, les exigences spécifiques du fabricant, etc. Le coût moyen de l’entretien d’une chaudière à granulés revient en moyenne entre 150 et 300 euros par intervention. Le ramonage (nettoyage des conduits et récupération des suies) est estimé entre 40 et 100 euros.
Le choix des marques et des certifications reconnues pour leur fiabilité
Afin de s’assurer de faire le meilleur choix en matière de chaudières à granulés, il faut privilégier les marques reconnues pour leur qualité et leur fiabilité, telles que Ökofen, Fröling, Hargassner, … Sinon, l’astuce la plus simple est de consulter les avis des utilisateurs. L’installation du dispositif doit aussi être confiée à un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour garantir son bon fonctionnement et sa sécurité. Cela permet en outre de bénéficier des aides financières publiques en cas de besoin.
Il est également essentiel d’utiliser des granulés de bonne qualité afin de profiter d’un bon rendement thermique, tout en minimisant les coûts de combustion et par extension, les impacts environnementaux. Pour cela, il existe par exemple plusieurs certifications telles que le ENPLUS A1 et le DINplus. Ces labels concernent non seulement la qualité des granulés vendus en vrac, mais également ceux conditionnés en sacs.