Le 8 mars dernier, un habitant de la ville balnéaire de Naples en Floride a vu s’écraser sur le toit de sa maison un objet mystérieux. Récemment, la NASA a pu confirmer l’origine de l’objet semi-cylindrique. Il s’agit d’un débris d’un équipement de la Station spatiale internationale (ISS), qui aurait dû être détruit dans l’atmosphère. D’après la NASA, ce n’est pas la première fois que ce genre d’incident a lieu. En 2022, un débris spatial carbonisé d’un appareil de SpaceX était tombé dans un enclos à moutons, selon un rapport des autorités australiennes.
Le mois dernier, Alejandro Otero a vu son toit se fissurer suite à la chute d’un objet. Peu de temps après l’incident, Otero a déclaré : « je pensais que l’objet était un composant de support utilisé pour monter les batteries sur une palette de 5800 livres (2630 kilogrammes) et qui avait été libéré de la station spatiale internationale en 2021 ».
Et il avait entièrement raison, selon les résultats de l’analyse récemment réalisée par la NASA au Kennedy Space Center. « Sur la base de l’examen, l’agence a déterminé que le débris provient d’un support de l’équipement d’assistance au vol de la NASA utilisé pour monter les batteries sur la palette de fret », ont affirmé les responsables de l’agence.
La palette de fret et les batteries usagées étaient censées se consumer entièrement lors de l’entrée dans l’atmosphère terrestre
La NASA a précisé que ce composant, fabriqué avec de l’Inconel (un alliage métallique doté d’une grande résistance à la pression, aux températures élevées et à de fortes contraintes mécaniques), pèse 700 grammes et mesure 10 cm de long pour 4 cm de large. « Les batteries nickel-hydrure ont été abandonnées après la livraison de nouvelles versions lithium-ion à l’ISS pour une mise à niveau de l’alimentation électrique. On s’attendait à ce que la palette et les batteries brûlent complètement dans l’atmosphère terrestre, mais cela ne s’est pas produit », ont déclaré des responsables de la NASA lors d’une mise à jour officielle. Maintenant, ces experts font face à un dilemme : trouver les raisons expliquant l’incident.
Selon les responsables de la NASA, l’équipe de l’ISS effectuera prochainement une enquête approfondie concernant le largage et la rentrée des équipements de ce genre, afin de déterminer la raison expliquant pourquoi certaines pièces ne se sont pas consumées. Cela permettra ensuite aux ingénieurs de mettre à jour les composants. « La NASA utilise des modèles d’ingénierie pour estimer la manière dont les objets se réchauffent et se désagrègent lors de leur rentrée atmosphérique », déclare l’agence.
Des fragments dangereux ou inoffensifs ?
L’orbite terrestre est jonchée de débris spatiaux. Selon les données de l’ESA, environ 36 500 débris spatiaux de 10 cm de large et 130 millions d’objets d’un millimètre de diamètre s’y trouvent actuellement. Toujours d’après l’ESA, compte tenu de la vitesse à laquelle ces débris se déplacent, ils représentent un réel danger non seulement pour les satellites, mais aussi pour les équipages en orbite. Et comme l’atteste l’incident récent en Floride, une partie de ces fragments finit inévitablement sur Terre si l’atmosphère ne les consume pas entièrement.
« J’attends avec impatience la communication des agences responsables, car leur aide est cruciale pour réparer les dommages causés par ce largage délibéré », a déclaré Otero peu après que sa maison a été touchée. Fait intéressant : il s’agit à ce jour de l’objet rejeté le plus grand provenant de l’ISS à atteindre la Terre en plus de 25 ans.