Une galaxie lilliputienne récemment découverte remet en question les modèles établis de formation galactique. Dénommée Andromède XXXV, cette minuscule galaxie, située à environ trois millions d’années-lumière, gravite autour de la majestueuse galaxie d’Andromède. Sa découverte, selon les chercheurs, constitue une opportunité inédite pour affiner notre compréhension de l’évolution des galaxies satellites et de leurs interactions avec des structures galactiques plus imposantes, telles que la Voie lactée (notre galaxie).
Les galaxies naines, peu lumineuses et souvent dissimulées dans l’immensité céleste, jouent pourtant un rôle capital dans la reconstitution de l’histoire de l’Univers. Constituées de quelques millions à quelques milliards d’étoiles, elles sont dominées par la matière noire, cet ingrédient énigmatique qui représente environ 27 % de la masse cosmique. Parmi les plus célèbres figurent le Grand et le Petit Nuage de Magellan, perceptibles à l’œil nu depuis l’hémisphère Sud.
Cependant, Andromède XXXV s’inscrit dans une catégorie encore plus restreinte. Elle ne représente qu’un millionième de la taille de la Voie lactée, mais possède une masse équivalente à environ 20 000 fois celle du Soleil. « Ces galaxies sont pleinement fonctionnelles, mais à l’échelle d’un grain de riz comparé à un être humain », explique dans un communiqué Eric Bell, professeur à l’Université du Michigan et membre de l’équipe de recherche.
Une découverte qui pourrait remettre en question certaines hypothèses sur l’évolution galactique
Pour identifier cette galaxie, Marcos Arias, chercheur à l’Université du Michigan, et son équipe ont méticuleusement exploré des catalogues d’objets célestes dans l’environnement d’Andromède, s’appuyant notamment sur les précieuses données recueillies par le télescope Hubble. Leur analyse a non seulement permis de confirmer l’existence d’Andromède XXXV, mais elle laisse entrevoir des implications profondes pour notre compréhension de l’évolution des galaxies satellites.
Selon les modèles dominants, les premières galaxies de l’Univers ont émergé dans des conditions extrêmes — un cosmos dense et brûlant, peu propice à la survie des structures les plus fragiles. Dans un tel environnement, le gaz nécessaire à la formation stellaire aurait dû être expulsé des plus petites galaxies, empêchant leur développement. En théorie, une entité de la taille d’Andromède XXXV aurait donc dû être balayée.
Pourtant, cette galaxie défie ces prédictions. « Nous pensions que ces minuscules galaxies allaient toutes être grillées. Visiblement, ce n’est pas le cas », observe Bell. Non seulement Andromède XXXV a survécu, mais elle a continué à produire des étoiles bien après l’extinction de ses semblables.
« Nous avons constaté que certains satellites d’Andromède poursuivaient leur activité stellaire il y a encore six milliards d’années », ajoute Arias. Cette persistance laisse entendre que certaines conditions locales ont pu favoriser la longévité de ces micro-galaxies.
La découverte d’Andromède XXXV ouvre ainsi un nouveau chapitre dans l’exploration de l’évolution des galaxies naines. Les prochaines missions spatiales, orchestrées par la NASA ou d’autres agences internationales, pourraient lever davantage le voile sur ces structures ténues, mais essentielles au récit cosmique.