Si la pratique des bateaux funéraires chez les vikings est connue de longue date par les archéologues, peu d’exemplaires ont été retrouvés, et encore moins en relativement bon état de conservation. La récente découverte d’un bateau funéraire contenant les restes d’un homme et de plusieurs animaux dans un spectaculaire état de conservation, constitue ainsi une trouvaille capitale permettant aux archéologues d’en apprendre plus sur ces anciennes pratiques.
Les archéologues ont récemment déterré deux bateaux funéraires vikings à Uppsala, en Suède. L’un d’entre eux a été exceptionnellement préservé et contient les restes d’un chien, d’un homme et d’un cheval. Les Vikings ont envoyé une poignée de leurs puissants guerriers dans « l’au-delà », dans des bateaux chargés d’animaux sacrifiés, d’armes et de trésors ; cette pratique funéraire remonte à l’âge du fer (550 à 800 ap. J.-C.), mais a été utilisée tout au long de l’âge viking (800 à 1050 ap. J.-C.).
Ces tombes richement aménagées ont été découvertes en Scandinavie. Par exemple, des archéologues avaient précédemment trouvé un tel bateau funéraire en Norvège, portant des traces de restes humains. Un autre avait été découvert dans l’ouest de l’Écosse, et contenait une multitude d’objets funéraires tels qu’une hache, un bouclier, une épingle annelée, un marteau et une pince. Les élites qui ont reçu des funérailles aussi élaborées ont souvent été enterrés avec des animaux, tels que des étalons.
Ces bateaux funéraires étaient généralement construits avec des planches de bois se chevauchant, avaient des extrémités symétriques et une véritable quille, déclare Johan Anund, directeur régional de The Archaeologists, une organisation archéologique travaillant avec le Centre historique national des Musées en Suède. Les archéologues ont également trouvé d’autres structures de bateau plus simples, telles que des grumes, qui ressemblent à celles de pirogues.
Les restes du chien et du cheval étaient nichés dans la proue du bateau, bien conservée, tandis que les restes de l’homme ont été retrouvés à l’arrière. « Nous ne savons pas grand chose à propos de cet homme » explique Anund. Mais l’analyse du squelette révélera son âge, sa taille et ses blessures ou maladies. Le groupe d’Anund pourrait même déterminer où l’homme a grandi et où il a passé la majeure partie de sa vie.
Quant aux animaux enterrés avec lui, ils auraient pu être sacrifiés pour aider la personne décédée dans la mort, mais ils pourraient également être là pour montrer le statut et le rang de l’homme. Il est fréquent de trouver des chevaux et des chiens dans de telles sépultures, mais aussi de gros oiseaux comme des faucons.
Les archéologues ont également trouvé d’autres objets sur le bateau, tels qu’une épée, une lance, un bouclier, un peigne orné et des restes de clous en bois et en fer, vraisemblablement utilisés lors de sa construction.
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L’autre bateau a été gravement endommagé, probablement à cause de la construction d’une cave médiévale du XVIe siècle au dessus de celui-ci. Certains os humains et d’animaux étaient encore conservés sur le navire endommagé, mais ils semblent avoir été déplacés, ce qui empêche les archéologues de recueillir de plus amples informations.
Les archéologues ont découvert les navires, le puits et la cave après la création d’un nouveau terrain pour le presbytère de la paroisse de Gamla Uppsala. Ils ont fouillé les bateaux le mois dernier et certaines des découvertes seront exposées au musée Gamla Uppsala ainsi qu’au musée historique de Stockholm.