La déforestation de la forêt amazonienne a atteint des records le mois passé (juillet 2019), par rapport au même mois de l’année précédente. Selon de nouvelles données satellitaires publiées par l’Institut national brésilien pour la recherche spatiale (INPE), 2253 kilomètres carrés de végétation ont été détruits.
Bien que la forêt s’étende encore sur environ 5.5 millions de kilomètres carrés (soit un peu plus que la superficie du Mexique), cette perte de végétation conséquente et continue est une tendance dangereuse. Au total, la surface perdue (2253 kilomètres carrés) en juillet 2019 équivaut à deux fois la superficie de Los Angeles.
Depuis le début du suivi de la déforestation par l’INPE avec sa méthodologie actuelle (2014), il s’agit de la plus importante augmentation de la destruction des forêts tropicales humides, selon The Associated Press.
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Ces données proviennent du programme de surveillance par satellite de l’INPE nommé « Détection de la déforestation en temps réel » (DETER). Un projet entamé en 2004 dans le but d’aider les scientifiques de l’INPE à détecter et prévenir la déforestation illégale en Amazonie.
Cette publication s’inscrit dans une querelle persistante entre des scientifiques de l’INPE et le président brésilien Jair Bolsonaro, un sceptique du changement climatique qui s’est engagé à ouvrir davantage l’Amazonie à divers intérêts miniers, forestiers et agricoles, malgré la protection de l’environnement sur le territoire.
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Vendredi 2 août, Bolsonaro a limogé Ricardo Galvão, alors président de l’INPE, après que l’agence eut publié des données satellitaires montrant une augmentation de 88% de la déforestation en juin 2019 (par rapport à juin 2018).
Bolsonaro a qualifié les données rapportées de « mensongères » et a accusé Galvão de servir « certaines ONG » (organisations non gouvernementales). L’administration présidentielle a également annoncé que le gouvernement engagerait une société privée pour prendre en charge la surveillance de la déforestation de la forêt amazonienne.
Dans un déclaration annonçant sa destitution, Galvão a défendu le travail de l’INPE et a qualifié la décision du président de « scandaleuse ». L’attaque de Bolsonaro contre l’INPE fait suite à sept mois de décisions politiques qui affaiblissent la législation environnementale et les agences scientifiques, tout en renforçant les intérêts des entreprises, a rapporté l’AP.
La protection de l’Amazonie et d’autres forêts tropicales est l’un des moyens les plus rentables pour lutter contre la crise climatique actuelle. En tant que plus grande forêt humide restante sur la planète, l’Amazonie est également l’un des plus importants absorbeurs de carbone de la planète, emmagasinant chaque année jusqu’à 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone et libérant environ 20% de l’oxygène terrestre.