L’รฉtude des premiers instants de l’Univers aprรจs le Big Bang n’est possible que par la combinaison de trois รฉlรฉments : l’observation de l’espace lointain, les modรจles thรฉories/mathรฉmatiques et la simulation (dรฉpendante du deuxiรจme รฉlรฉment). Ces derniรจres annรฉes, les avancรฉes en matiรจre d’observation et en informatique ont permis diverses amรฉliorations majeures des modรจles et des simulations. Dans cette lancรฉe, des physiciens nรฉo-zรฉlandais ont ร nouveau considรฉrablement amรฉliorรฉ la capacitรฉ des simulations informatiques complexes dรฉcrivant les premiers instants de l’Univers. Ils ont alors dรฉcouvert qu’un rรฉseau complexe de petites structures, probablement des ยซย halos d’inflatonsย ยป, aurait pu se former dรจs les premiรจres fractions de seconde aprรจs le Big Bang.
Selon les chercheurs, le comportement de ces halos d’inflatons (une forme de matiรจre hypothรฉtique qui serait responsable de l’inflation cosmique) imite la distribution des galaxies dans l’Univers actuel. Cependant, contrairement ร aujourd’hui, ces structures primordiales sont microscopiques.
Les amas gรฉnรฉrรฉs dans la simulation ont une masse de quelques grammes seulement sont bien plus petits que les particules รฉlรฉmentaires actuelles. Les chercheurs, des universitรฉs de Gรถttingen et d’Auckland (Nouvelle-Zรฉlande), ont publiรฉ leurs rรฉsultats dans la revue Physical Review D. ยซ L’Univers primitif a peut-รชtre traversรฉ une pรฉriode prolongรฉe d’expansion dominรฉe par la matiรจre aprรจs l’inflation et avant le dรฉbut de la domination par le rayonnement ยป, รฉcrivent les chercheurs dans le document.
La plus grande simulation de la plus petite zone de l’Univers jamais rรฉalisรฉe
Toujours ร cette petite รฉchelle, ils ont pu observer le dรฉveloppement de rรฉgions de plus forte densitรฉ, maintenues ensemble par leur propre gravitรฉ. ยซ L’espace physique reprรฉsentรฉ par notre simulation tiendrait dans un seul proton un million de fois ยป, explique le professeur Jens Niemeyer, chef du groupe de cosmologie astrophysique de l’universitรฉ de Gรถttingen. ยซ C’est probablement la plus grande simulation de la plus petite zone de l’Univers qui ait รฉtรฉ rรฉalisรฉe jusqu’ร prรฉsent ยป. Selon lui, ces simulations permettent d’obtenir des prรฉdictions plus prรฉcises sur les vestiges des tout dรฉbuts de l’Univers.

Bien que les structures simulรฉes par ordinateur seraient en rรฉalitรฉ de trรจs courte durรฉe et finiraient par se ยซย vaporiserย ยป en particules รฉlรฉmentaires standard, des traces de cette phase extrรชmement prรฉcoce pourraient รชtre dรฉtectables dans de futures expรฉriences. ยซ La formation de telles structures, ainsi que leurs mouvements et interactions, ont dรป gรฉnรฉrer un bruit de fond d’ondes gravitationnelles ยป, explique Benedikt Eggemeier, doctorant et auteur principal de l’รฉtude. ยซ ร l’aide de nos simulations, nous pouvons calculer la force de ce signal d’ondes gravitationnelles, qui pourrait รชtre mesurable ร l’avenir ยป.
Il est รฉgalement concevable que de minuscules trous noirs se forment si ces structures subissent un effondrement incontrรดlรฉ. Si cela se produit, ces derniers pourraient avoir des consรฉquences observables aujourd’hui, ou faire partie de la mystรฉrieuse matiรจre noire de l’Univers. ยซ D’un autre cรดtรฉ, si les simulations prรฉvoient la formation de trous noirs et que nous ne les voyons pas, alors nous aurons trouvรฉ une nouvelle faรงon de tester les modรจles de l’Univers naissant ยป, conclut Richard Easther, co-auteur de l’รฉtude.




