Des scientifiques prévoient de remplacer définitivement l’énergie issue des combustibles fossiles par la fusion nucléaire d’ici 2030 : une équipe de scientifiques canadienne a publié Fusion 2030, un rapport dans lequel ils demandent au gouvernement un investissement de 125 millions de dollars afin de construire un prototype de centrale à fusion nucléaire.
Concernant l’énergie renouvelable, la fusion nucléaire pourrait être l’option la plus précieuse, car cette dernière possède la densité énergétique la plus élevée, le meilleur taux de récupération de l’énergie et l’empreinte carbone la plus faible.
La fusion nucléaire se base sur une technologie qui reproduirait la réaction qui alimente naturellement notre Soleil, deux atomes légers (dans ce cas l’hydrogène), sont fusionnés sous des températures extrêmes pour produire un autre élément, l’hélium. Ce processus libérerait de grandes quantités d’énergie propre, tirées d’une source de carburant presque illimitée, avec des émissions de carbone presque nulles.
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Cependant, il faut encore que cette technologie puisse être réalisée à une échelle qui la rendrait exploitable, ce qui n’est pas encore le cas. Mais les scientifiques canadiens espèrent bien changer cela. C’est pour cette raison qu’ils ont annoncé leurs plans pour exploiter et développer la technologie de fusion nucléaire, afin qu’ils puissent livrer un prototype de centrale fonctionnelle d’ici 2030.
Pour réaliser cette tâche, l’équipe aura besoin d’environ 125 millions de dollars, c’est pourquoi ils espèrent que le gouvernement investira dans leur projet et vision. Selon Fusion 2030, le rapport préparé par l’Université de l’Alberta, l’Université de la Saskatchewan ainsi que plusieurs entreprises, cet investissement reste relativement mineur si l’on prend en compte l’objectif de la mission, qui pourrait bientôt permettre de remplacer le pétrole et le gaz.
« Il y a une réelle opportunité… nous devons voir un investissement dans la capacité de recherche et dans le milieu universitaire au sens large afin de nous assurer que nous « produisons » les diplômés possédant les compétences qui leur permettront de contribuer dans ce domaine », explique Michael Delage, directeur de la technologie chez General Fusion.
General Fusion est le deuxième plus grand laboratoire de recherche privé dans le domaine de la fusion nucléaire en Amérique du Nord.
Le financement ne serait pas destiné directement et uniquement à General Fusion. Au lieu de cela, l’équipe prévoit de partager l’investissement entre plusieurs groupes de recherche, universités et organisations qui possèdent le même objectif. Une fois que le prototype de la centrale sera prêt, le rapport affirme que c’est à ce moment-là que les entreprises privées entreront en jeu concernant la commercialisation de la technologie.
« La technologie que nous utilisons respecte une approche qui selon nous, présente des avantages inhérents en termes de coûts. Une fois la centrale construite, et qu’elle sera devenue viable commercialement, nous pensons pouvoir être compétitifs avec le réseau », ajoute Delage.
Le futur de la fusion nucléaire ? Cela semble presque trop beau pour être vrai, n’est-ce pas ? Une source d’énergie qui peut être tirée de l’un des éléments les plus abondants sur Terre, qui possède un coût très faible, qui ne nuit pas à l’environnement… Mais à l’époque actuelle, où notre dépendance aux combustibles fossiles est en train de ravager la planète, il serait fort judicieux de nous pencher sur différentes alternatives en investissant dans des solutions plus propres, et plus durables.
Le rapport met en évidence le potentiel de la fusion nucléaire comme étant l’option énergétique la plus précieuse en raison de sa densité énergétique (la plus élevée de toutes), du meilleur taux de récupération énergétique et de l’empreinte carbone la plus faible parmi toutes les sources durables disponibles aujourd’hui. « Cette source d’énergie propre est disponible partout dans le monde – vous pouvez l’extraire de l’eau. C’est quelque chose que nous pouvons construire n’importe où. Il y a tellement de choses qui se passent dans ce domaine à travers le monde. Nous croyons vraiment que d’ici 2030 il y aura des centrales de démonstration en cours de construction. Nous aimerions voir cela au Canada, et nous pourrions y arriver si nous commençons à investir maintenant », explique Delage.
Cependant, il faudra le soutien des entreprises privées ainsi que des organisations gouvernementales afin de pouvoir réaliser cet objectif ambitieux et rendre la technologie disponible à une échelle commerciale, à travers le monde. Alors, la fusion nucléaire pourrait devenir une source d’énergie propre maitrisée, un moyen pour l’humanité d’effectuer la transition définitive entre les carburants fossiles et les énergies renouvelables.