La réduction des coûts de production des panneaux solaires est au centre des défis pour la mise en place de solutions de production d’énergie renouvelable viables. Dans cet objectif, la startup Maana Electric est sur le point de tester sa TerraBox, une « mini-usine » entièrement automatisée qui produit des panneaux photovoltaïques à partir de sable qu’elle récolte.
Le processus de production des panneaux photovoltaïques (PV) traditionnels génère des quantités importantes de gaz à effet de serre. Si les panneaux solaires d’aujourd’hui sont plus propres que notre mix énergétique actuel, leur processus de production génère plus de CO2 par kWh — 72 g/kWh — que ce que nous devrions atteindre d’ici 2040 — 50 g/kWh — pour limiter le réchauffement climatique.
Maana Electric, basée au Luxembourg, a aujourd’hui pour objectif d’envoyer plusieurs dispositifs expérimentaux dans plusieurs déserts afin de prouver qu’ils peuvent être une solution à ce problème. De la taille de quelques conteneurs maritimes, la machine est capable de fabriquer des panneaux solaires en utilisant uniquement de l’électricité et du sable comme intrants (du moins, c’est ce que l’entreprise prétend), afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique. Le processus de production est 100% propre — 0 g/kWh.
Réduire la dépendance des opérateurs d’énergies renouvelables
Si tout se déroule comme prévu, cette technologie pourrait également être utilisée sur la Lune, sur Mars et au-delà, afin d’aider les futures colonies spatiales à répondre à leurs besoins énergétiques. La TerraBox s’adapte aux conteneurs d’expédition, ce qui permet de transporter facilement les mini-usines dans les déserts du monde entier et de produire une énergie propre et renouvelable.
En plus de contribuer à la lutte contre le changement climatique, ce dispositif potentiellement révolutionnaire pourrait également aider à réduire la dépendance des opérateurs d’énergie renouvelable vis-à-vis de la Chine, qui fabrique la majorité des panneaux solaires photovoltaïques du monde.
Les premières utilisations pilotes de la TerraBox commenceront ici sur Terre en 2022, et la société travaille déjà sur une version lunaire adaptée de sa TerraBox, conçue pour convertir le régolithe lunaire en silicium de haute pureté. Cette quantité est théoriquement suffisante pour produire un mégawatt d’énergie par an. Le processus de fabrication des panneaux solaires libère également de l’oxygène comme sous-produit, qui pourrait être utilisé par les futurs explorateurs pour créer des environnements respirables.
Une production 100% propre
La TerraBox spatiale de Maana Electric est conçue pour être plus légère afin de pouvoir être facilement mise en orbite. La TerraBox terrestre et la version spatiale partagent environ 60% de la même technologie, selon le site web de l’entreprise.
Selon l’entreprise, les panneaux solaires d’aujourd’hui sont plus propres que notre « mix énergétique » (ou bouquet énergétique) actuel, mais leur processus de production produit plus de CO2 par kWh que ce que nous devons atteindre d’ici 2040 pour stopper le réchauffement climatique. Elle affirme que ses panneaux sont 100% propres dès leur production, et jusqu’à la fin de leur vie. Cependant, elle ne donne pas de détails sur le fonctionnement du dispositif, ce qui laisse dubitatif sur les chiffres présentés.
Les missions Artemis et Lunar Gateway de la NASA devant établir une présence humaine sur la Lune à partir de 2024, la technologie de Maana Electric pourrait donc contribuer à cela de façon durable, pour la Lune et d’autres astres.