Les nuages de Neptune, observés depuis des décennies, s’évaporent mystérieusement. Des chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley ont lié ce phénomène à l’activité solaire. En étudiant les cycles solaires et l’atmosphère de Neptune, ils ont découvert une corrélation entre les deux. Les résultats offrent de nouvelles perspectives sur les dynamiques atmosphériques interplanétaires.
Neptune, lointaine géante glacée, présente un phénomène étonnant : ses nuages, autrefois constants, disparaissent progressivement. Les raisons de cette évaporation demeurent un mystère pour les astronomes, malgré des années d’observation attentive.
Récemment, des scientifiques de l’Université de Californie (UC) à Berkeley, dans le cadre d’une nouvelle étude, attribuent ce phénomène à l’activité solaire. Imke de Pater, professeur émérite d’astronomie à l’UC Berkeley, a exprimé sa surprise face à la rapidité de cette disparition. Cette découverte pourrait non seulement redéfinir la compréhension de l’atmosphère de Neptune, mais aussi élargir notre vision des interactions planétaires au sein de notre système solaire.
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Des observations sur trois décennies
Depuis la fin des années 80, Neptune a offert aux astronomes un spectacle particulier : des formations nuageuses linéaires et éclatantes, évoquant les cirrus que nous observons dans le ciel terrestre. Ces formations, situées en altitude dans l’atmosphère de Neptune, sont principalement constituées au-dessus des vastes concentrations de méthane de la planète. Leur composition unique leur permet de refléter l’ensemble du spectre de la lumière solaire, ce qui leur confère une teinte blanche éclatante.
Toutefois, une évolution notable a été enregistrée il y a quelques années. En 2019, cette couverture nuageuse, qui était une constante dans les observations, a commencé à se raréfier. Si la majorité de ces nuages a disparu, quelques-uns persistent, notamment au-dessus du pôle sud de Neptune, suggérant une dynamique atmosphérique complexe et encore mal comprise.
Le cycle solaire en cause
Au cours des trois dernières décennies, les télescopes Hubble et Keck ont permis d’accumuler une quantité significative de données sur Neptune. L’analyse de ces observations a mis en lumière une synchronicité étonnante entre les variations de la couverture nuageuse de Neptune et le cycle solaire, qui dure environ 11 ans. Ce cycle solaire est caractérisé par des phases d’intensification des taches solaires et des éruptions de grande ampleur, résultant de l’entrelacement progressif des champs magnétiques du Soleil.
Bien que Neptune soit située à une très grande distance de notre étoile, approximativement 4,5 milliards de kilomètres en moyenne, elle n’est pas immunisée contre ses effets. En dépit du fait que la planète ne reçoive qu’une infime fraction de la radiation solaire, seulement 1% de ce que la Terre reçoit, le Soleil exerce une influence notable sur la météorologie de Neptune.
Des cycles de nuages en corrélation avec le soleil
L’analyse approfondie des données recueillies sur Neptune a donc révélé un modèle qui lie les variations saisonnières de sa couverture nuageuse au cycle solaire. Durant les phases d’activité intense, le Soleil émet une quantité plus importante de radiations ultraviolettes (UV), saturant ainsi le système solaire de cette énergie.
Les chercheurs ont remarqué qu’environ deux ans après que le Soleil a atteint son pic d’agitation dans le cycle, Neptune présente une augmentation notable de sa couverture nuageuse. Pour suivre l’évolution de l’apparence de Neptune, Chavez et son équipe ont analysé des images prises de 1994 à 2022 à l’aide de la caméra proche infrarouge de deuxième génération (NIRC2) de l’observatoire Keck couplée à son système d’optique adaptative (depuis 2002), ainsi que des observations de l’observatoire Lick (2018-2019) et du télescope spatial Hubble (depuis 1994).
Ces dernières années, les observations de l’observatoire Keck ont été complétées par des images prises dans le cadre du programme d’observation crépusculaire de l’observatoire Keck et par des images du télescope spatial Hubble prises dans le cadre du programme Outer Planet Atmospheres Legacy (OPAL).
Durant ces 29 ans de données, la réflectivité de la planète a augmenté en 2002 (maxima de luminosité), puis s’est atténuée (minima de luminosité) en 2007, est redevenue brillante en 2015, puis s’est assombrie en 2020 au niveau le plus bas jamais observé, c’est-à-dire lorsque la plupart des nuages ont disparu.
Pater explique dans un communiqué : « Nos découvertes soutiennent la théorie selon laquelle les rayons UV du Soleil, lorsqu’ils sont suffisamment puissants, peuvent déclencher une réaction photochimique qui produit les nuages de Neptune ».
Vers une meilleure compréhension des exoplanètes
Les données combinées des télescopes Hubble, Webb, Keck et de l’Observatoire Lick permettront d’approfondir la compréhension de l’apparence dynamique de Neptune. Cela pourrait également aider à mieux comprendre les exoplanètes, car beaucoup d’entre elles sont supposées avoir des qualités semblables à celles de Neptune.
La disparition des nuages de Neptune souligne l’importance de la surveillance continue des planètes de notre système solaire. Bien que Neptune soit la planète majeure la plus éloignée du Soleil, elle n’est pas à l’abri de son influence. Les futures observations pourraient révéler davantage sur les mystères de cette planète glaciale et sur les exoplanètes qui lui ressemblent.
VIDÉO : Les nuages de Neptune disparaissent avec l’activité solaire. © NASA