Une mémoire numérique composée d’atomes de chlore est capable de contenir la totalité de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis dans seulement un millimètre cube !
Imaginez-vous un disque dur aux capacités époustouflantes, qui serait aussi petit qu’un timbre-poste, mais qui possèderait un potentiel de stockage permettant d’enregistrer le contenu de tous les livres jamais écrits par l’homme. Est-ce de la science-fiction ? En quelques sortes oui, pour l’instant, mais cela pourrait bientôt devenir réalité grâce à l’œuvre du physicien Sander Otte, de l’Université technique de Delft (Pays-Bas).
Les SSD, ces disques durs si…obsolètes ?
Sander Otte est en effet parvenu à réaliser l’unité de stockage réinscriptible la plus efficace au monde, avec une densité de stockage jusqu’à 3 fois supérieure à celle de la dernière génération de disques durs (les rapides SSD).
Pour parvenir à ce résultat étonnant, Otte et son équipe ont utilisé comme support de stockage les positions des atomes individuels de chlore sur la surface d’une plaque de cuivre.
Chaque bit d’information est représenté par la position de l’atome de chlore dans l’espace : cela permet aux chercheurs de créer des unités de stockage à la capacité théorique de 500 térabits (62 téraoctets) par pouce carré (soit environ 6 cm2) ! Pour vous rendre compte de la capacité de ces petites unités de stockage, sachez que chacune d’elles serait suffisante à archiver tous les livres jamais écrits par le genre humain !
Des atomes, des 0, et des 1…
Le système de stockage mis au point par des chercheurs néerlandais utilise une version « nano-échelle » du code binaire. Chaque atome de chlore peut se déplacer dans deux positions sur la surface du cuivre : une position « haute », qui correspond classiquement à la valeur « 1 » et une position « basse » qui correspond à la valeur « 0 ».
Les informations sont écrites dans les atomes de chlore par une aiguille spéciale qui les déplace dans la position souhaitée. Et étant donné que chaque atome de chlore est entouré par d’autres atomes, la structure reste stable et non soumise à des changements imprévus.
Mise sur le marché ? On en est encore loin.
La technologie développée par Otte est encore loin d’être utilisable dans la pratique. En effet, elle ne fonctionne uniquement qu’à très basse température (-196 °C) et est pour le moment beaucoup plus lente que les supports de stockage auxquels nous sommes habitués, mais les promesses sont encourageantes.
Il est donc trop tôt pour dire si cette technologie sera un jour intégrée à nos appareils, mais ce qui est certain est qu’elle stimulera l’imagination des scientifiques dans la réalisation des prochains objectifs d’innovation dans le domaine.
VIDÉO : pour ceux qui désirent approfondir un peu
Une vidéo explicative de ce concept de stockage atomique (en
anglais), publiée sur la chaîne Youtube de Sander Otte :