L’Europe a bien eu le temps d’évaluer les dommages causés par la récente vague de froid sibérienne, surnommée « La Bête de l’est ». L’un de ces dommages a été découvert sur des côtes anglaises : des milliers d’étoiles de mer mortes, ainsi que d’autres créatures marines, ont été retrouvées le long des rives du Kent et de l’East Yorkshire.
Comment un blizzard a-t-il pu causer une telle destruction marine ? Le fait que des étoiles de mer s’échouent sur des plages en masse, n’est pas un phénomène totalement inconnu ou inexplicable. Par exemple, plusieurs millions d’entre elles ont été retrouvées sur la côte du comté de Worcester au Maryland (USA), en 1960. Jusqu’à 10’000 étoiles de mer ont été trouvées le long du rivage sur l’île de Man dans les îles britanniques, en 1999, et 50’000 ont été retrouvées échouées sur des côtes irlandaises en 2009.
Ces événements ne sont pas exclusifs aux étoiles de mer, mais s’appliquent également à d’autres animaux marins qui vivent dans la région, y compris des crabes et des mollusques.
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À l’heure actuelle, nous ne connaissons pas encore les raisons exactes de ces échouages massifs, mais les scientifiques soupçonnent qu’ils soient provoqués par des conditions extrêmes, tel qu’un temps très froid, de violentes tempêtes, ou une combinaison des deux.
La Bête de l’est, était un vortex polaire qui a apporté des températures glaciales ainsi que des rafales de vent élevées, sur la côte est du Royaume-Uni. En effet, des vents violents peuvent perturber les eaux le long de la côte, créant de grandes vagues qui remuent les fonds marins, où vivent de nombreux animaux. De plus, les sédiments situés sur le fond marin sont également perturbés et peuvent étouffer certains de ces animaux. Les animaux affectés et tués par ces perturbations peuvent être déplacés le long de la côte durant les marées hautes, et restent tout simplement échoués à mesure que la marée se retire.
Par une malheureuse coïncidence, les rives du Royaume-Uni ont connu des marées basses durant le pic de la tempête, ce qui a très probablement aggravé les effets néfastes de ces vents violents, sur l’habitat marin.
Et comme si cela ne suffisait pas, la Bête de l’est a amené des températures extrêmement froides qui ont duré plusieurs jours dans certaines zones du pays. De telles températures peuvent avoir des effets dramatiques sur la vie marine : les échouages de masse antérieurs ont été attribués à des températures froides, rendant la vie marine très léthargique. Et une fois échoués, tous les animaux qui seraient encore en vie se retrouveraient en situation de danger critique au vu des températures extrêmes, et potentiellement mortelles.
Dans ce cas précis, il semble très probable que l’échouage de masse survenu après le passage de la Bête de l’est, ait été provoqué par les vents violents, combinés aux marées basses ainsi qu’aux températures extrêmement froides (pour le Royaume-Uni).
Heureusement, l’événement ne devrait pas avoir un impact à long terme sur les populations d’étoiles de mer du Royaume-Uni. En effet, ces animaux sont abondants et largement répandus dans les eaux peu profondes du Royaume-Uni et de l’océan Atlantique. Ce sont des créatures particulièrement résistantes qui vivent dans des habitats très dynamiques. Elles sont capables de régénérer leurs membres, et sont des prédateurs très efficaces.
Par contre, ce qui est plus inquiétant, est que ce genre d’événements météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus communs en raison du changement climatique.