Il est évident que l’une des plus grandes inquiétudes de cette pandémie n’est autre que l’économie et son avenir, notamment la façon dont nous faisons face aux difficultés engendrées par cette dernière, qui sera décisive pour de nombreux secteurs — surtout pour les PME, les petits commerçants et les indépendants, qui sont déjà à bout de souffle. La COVID-19 a remis en question toutes les facettes des activités humaines et, sept mois plus tard, les effets économiques se font particulièrement ressentir. Un groupe d’universitaires dirigé par le WMG de l’université de Warwick, a analysé comment le monde pourrait tirer parti des effets positifs et négatifs de la COVID-19 pour construire une nouvelle économie plus résistante et à faible émission de carbone.
Selon le groupe constituer principalement d’économistes, un modèle plus durable basé sur l’économie circulaire (EC) pourrait aider le monde à se remettre financièrement de la COVID-19, tout en facilitant la réalisation des « objectifs zéro carbone ». L’économie mondiale ressent les effets de la pandémie de COVID-19 et de nombreuses industries sont menacées.
Le groupe de chercheurs — du Royaume-Uni, de Malaisie, du Nigeria, des Émirats arabes unis et du Japon —, dirigé par le WMG de l’université de Warwick, a conclu que l’adoption de stratégies d’économie circulaire serait le meilleur moyen pour l’économie mondiale de se redresser, tout en permettant la transition vers une économie à faible émission de carbone.
Depuis mars 2020, les chaînes d’approvisionnement mondiales sont gravement perturbées et mises à rude épreuve, et le marché financier est déstabilisé, entraînant une catastrophe économique transfrontalière. Les fermetures de frontières ont brisé les piliers fondamentaux des économies mondiales modernes, et le choc économique dû à ces mesures continue de peser sur l’ensemble du globe.
L’adoption d’un cadre d’économie circulaire dans tous les secteurs
Dans le document intitulé « A critical analysis of the impacts of COVID-19 on the global economy and ecosystems and opportunities for circular economy strategies », publié dans la revue Resources, Conservation & Recycling, le groupe de chercheurs a analysé de manière critique les impacts négatifs et positifs de la pandémie. Pour rendre le monde résilient après la COVID-19, l’adoption d’un cadre d’économie circulaire est recommandée pour tous les secteurs.
La pandémie a eu de nombreux effets sur la vie de chacun, dont le confinement, ainsi que la crainte d’être infecté et éventuellement hospitalisé, ou de perdre un être cher. Elle a mis à rude épreuve les entreprises, et nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi, et/ou la santé mentale. Sur le plan économique, les effets se font sentir partout en raison des pertes financières colossales, tant au niveau macro qu’au niveau micro de l’économie, y compris les chaînes d’approvisionnement mondiales et le commerce international, le tourisme, l’aviation, et de nombreux autres secteurs, ce qui entrave la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies.
Toutefois, la pandémie a provoqué certains changements naturels de comportement et d’attitude, qui ont eu des effets positifs sur la santé humaine et la planète, notamment :
- L’amélioration de la qualité de l’air. Au Royaume-Uni notamment, on pense que la réduction des polluants atmosphériques a permis de sauver plus de vies que le nombre de personnes décédées de la COVID-19 en Chine, par exemple.
- La réduction du bruit ambiant et des embouteillages a entraîné une augmentation du nombre de personnes faisant de l’exercice à l’extérieur pour profiter de l’atmosphère.
- Moins de tourisme induit par la pandémie, ce qui a entraîné une moindre exploitation des plages, d’où une plus grande propreté.
- Une diminution de la consommation mondiale d’énergie primaire. Par exemple, la consommation de charbon a diminué de 8%, celle de pétrole de 60% et celle d’électricité de 20% par rapport au premier trimestre 2019, ce qui a permis d’atteindre un niveau record (bas) d’émissions de CO2 dans le monde.
- Cela a déclenché le besoin de diversification et de circularité
des chaînes d’approvisionnement, et a démontré le pouvoir des
politiques publiques pour faire face aux crises socio-économiques
urgentes.
Les chercheurs ont examiné les impacts de la pandémie et son interaction avec l’économie circulaire, afin d’évaluer comment elle pourrait être adoptée pour reconstruire l’économie mondiale.
« La pandémie a mis en évidence la folie environnementale du modèle économique « extraire, produire, utiliser et déverser des flux de matières et d’énergie », mais les résolutions à court terme pour faire face à la pandémie ne seront pas durables à long terme, car elles ne reflètent pas les améliorations des structures économiques de l’économie mondiale », explique le Dr Taofeeq Ibn-Mohammed, du WMG à l’université de Warwick.
Méthodologie et plan d’action
« Nous proposons donc l’adoption d’une économie circulaire pour toutes les industries, avec des stratégies différentes pour chacune d’entre elles. Par exemple, l’adoption des capacités de transformation des technologies numériques pour la résilience de la chaîne d’approvisionnement en tirant parti de : l’analyse des grandes données pour rationaliser les processus de sélection des fournisseurs ; le cloud computing pour faciliter et gérer les relations avec les fournisseurs ; et l’Internet des objets pour améliorer les processus de logistique et d’expédition », expliquent les chercheurs.
« Les investissements post-COVID-19 nécessaires pour accélérer la transition vers des économies plus résilientes, à faible intensité de carbone et circulaires devraient également être intégrés dans les plans de relance économique promis par les gouvernements, puisque les lacunes du modèle économique linéaire dominant sont désormais reconnues et que les écarts à combler sont connus ».