Une étude sur une pilule coupe-faim approuvée à la vente aux États-Unis a montré qu’elle n’augmentait pas les risques d’apparition d’effets secondaires mortels. Un espoir pour les personnes ayant des difficultés à perdre du poids efficacement de manière naturelle.
Il est connu que les suppresseurs d’appétit, appelés médicalement anorexigènes, sont loin d’avoir une bonne réputation. En effet, ils peuvent engendrer de nombreux dégâts cardiovasculaires, qui peuvent conduire au décès. En raison du nombre important de cas, ils ont tous été retirés du marché européen.
Cependant, des scientifiques se sont intéressés à un amaigrissant qui a été autorisé à la vente aux États-Unis en 2012, et qui ne semble pas montrer de risques pour le cœur.
« L’étude a montré pour la première fois d’une manière rigoureuse et randomisée que ce médicament amaigrissant aide les gens à perdre du poids sans causer une augmentation d’effets néfastes sur le système cardiovasculaire, au sein d’une population à haut risque d’attaques cardiaques », déclare Erin Bohula, cardiologue de l’hôpital Brigham and Women à Boston.
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La molécule, nommée « lorcasérine » et commercialisée sous le nom de « Belviq », agit sur un type précis de récepteur sérotoninergique qui, une fois activé par le médicament, provoque une sensation de satiété.
Mais Bohula explique que ce médicament a toujours suscité une certaine méfiance des médecins et des patients, car même s’il a été approuvé aux États-Unis, il n’y a jamais eu de véritables données concernant sa prise sur le long-terme. L’histoire ayant montré qu’avec les anciens suppresseurs d’appétit, de graves effets secondaires pouvaient apparaître après une longue période d’utilisation.
Afin de vérifier si la lorcasérine pouvait présenter des risques similaires à ses prédécesseurs, Bohula et son équipe ont réalisé, sur plusieurs années, des tests cliniques sur plus de 12’000 volontaires obèses avec un âge médian de 64 ans. Les chercheurs leur administraient de manière randomisée, deux doses de médicament par jour ou un placebo. Les volontaires étaient surveillés sur une période médiane de 3,3 ans.
À la fin du test, les volontaires ayant pris la lorcasérine avaient bien évidemment perdu plusieurs kilos (en moyenne deux fois plus que ceux sous placebo), mais ce qui intéressait les chercheurs était de découvrir une éventuelle hausse du risque de développer des problèmes cardiovasculaires.
Ils avaient constaté durant l’étude que 6.1% du groupe ayant pris la lorcasérine avaient eu des problèmes cardiovasculaires importants, un pourcentage semblable au groupe placebo qui était de 6.2%, ce qui démontre le faible risque (voire nul), de la prise du médicament.
Il est important de préciser que durant le test, les patients ayant pris la lorcasérine avaient montré d’autres effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête ou encore des vertiges. D’autres scientifiques suggèrent même qu’il serait judicieux d’effectuer à nouveau la recherche sur une plus longue période (ou du moins le suivi), car pour eux, il y a toujours un risque que les effets sur le cœur n’apparaissent qu’une dizaine d’années plus tard.
Mais pour l’instant (car il y aura toujours des sceptiques), le Belviq peut être considéré comme étant moins dangereux que ses prédécesseurs, et pourrait donc être le médicament tant attendu par les personnes ayant des difficultés à perdre du poids.
En attendant son approbation en Europe, un mode de vie sain (nutrition, activité physique), reste et restera toujours le moyen le plus efficace et le plus sûr (bien que le plus dur psychologiquement) pour maigrir efficacement, et le cœur ne pourra se porter que mieux !