États-Unis : la purge fédérale continue, 168 employés licenciés à la National Science Foundation sous Trump

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La semaine dernière, l’administration Trump a amorcé une vague de licenciements sans précédent au sein de la fonction publique fédérale. Près de 200 000 fonctionnaires en période d’essai sont concernés, et plusieurs ministères ont déjà procédé à des suppressions massives, certains enregistrant plus d’un millier de départs simultanés. Tandis que des agences comme l’Internal Revenue Service s’apprêtent à suivre le mouvement dans les prochains jours, la National Science Foundation – organisme indépendant finançant la recherche scientifique à l’échelle mondiale – a annoncé hier le licenciement de 168 employés. Une décision qui s’inscrit dans la volonté affichée de la Maison-Blanche de réduire drastiquement les effectifs fédéraux au nom de « l’efficacité gouvernementale ».

Depuis sa réélection en novembre 2024, le président Donald Trump a fait de la réduction des dépenses publiques l’une des priorités de son mandat. En février, il a instauré un programme de démission différée visant à inciter les fonctionnaires à quitter volontairement leur poste en échange du maintien de leur salaire jusqu’au 30 septembre.

La Maison-Blanche a annoncé que 75 000 employés avaient accepté cette offre, un chiffre néanmoins inférieur aux attentes du gouvernement. Un juge fédéral a levé la semaine dernière le dernier obstacle juridique à l’application de cette mesure.

Face à des résultats jugés insuffisants, l’administration Trump a franchi une nouvelle étape jeudi dernier en ordonnant aux agences gouvernementales de procéder à des licenciements massifs des employés en période d’essai.

Cette décision marque le début d’une réduction massive des effectifs administratifs, touchant principalement les fonctionnaires en probation, notamment ceux n’ayant pas encore achevé leur première année de service. Près de 200 000 travailleurs sont concernés par ces coupes budgétaires d’envergure.

Plusieurs ministères ont déjà procédé à des licenciements massifs, une tendance qui se poursuit dans diverses agences fédérales. La National Science Foundation, une institution indépendante finançant la recherche scientifique, a ainsi appliqué ces directives. Le mardi 18 février, lors d’une réunion en visioconférence, elle a annoncé le renvoi de près de 170 employés, illustrant l’ampleur des répercussions de cette politique de restriction budgétaire.

Une vague de licenciements qui surprend

Créée en 1950 par le Congrès, la National Science Foundation (NSF) est une agence fédérale indépendante destinée à promouvoir la science et l’ingénierie, soutenir la santé publique et renforcer la défense nationale. Elle joue un rôle central dans le financement de la recherche scientifique à travers des subventions attribuées à des universités et diverses institutions.

Parmi les nombreuses innovations soutenues par la NSF figurent les technologies Internet, les smartphones, les implants médicaux, l’IRM, la chirurgie LASIK, l’impression 3D et les batteries lithium-ion.

En 2024, la NSF disposait d’un budget de 9,06 milliards de dollars (soit environ 8,4 milliards d’euros), représentant environ 23 % des fonds fédéraux alloués à la recherche universitaire. Toutefois, en janvier, un gel du financement a suspendu l’octroi de nouvelles subventions, un blocage levé après une décision judiciaire au début du mois.

Dans un tournant majeur cependant, l’agence a annoncé ce mardi des licenciements massifs, touchant plus de 10 % de son personnel. Près de 168 employés, soit environ 12 % des 1 450 salariés de l’agence, ont perdu leur emploi – après avoir été informés de la possibilité d’accepter une démission volontaire leur garantissant un salaire jusqu’en septembre.

Les principaux concernés sont des gestionnaires de programmes et des experts spécialisés dans l’évaluation des propositions de recherche. Ces employés, chargés de faire correspondre les projets aux programmes appropriés et de sélectionner les évaluateurs, craignent un impact sur l’efficacité de l’agence.

« Il est difficile d’imaginer que cela puisse être accompli avec succès avec des algorithmes automatisés », a déclaré un responsable de programme licencié, cité par le média Wired. « Avec moins de responsables de programme pour diriger le processus d’évaluation, la principale inquiétude est qu’il devienne plus difficile d’identifier et de soutenir les projets transformateurs mais non conventionnels qui pourraient changer la donne en matière de progrès scientifique aux États-Unis ».

Selon Michael England, porte-parole de la NSF, les licenciements visaient principalement des employés en période d’essai. Pourtant, des sources anonymes révèlent que la moitié des suppressions d’emplois ont touché des travailleurs expérimentés dans des domaines variés, allant de l’ingénierie à la biologie, en passant par l’informatique et la chimie.

Cette décision surprend d’autant plus que la politique de l’administration Trump ciblait en priorité les salariés en période d’essai. La NSF a cependant élargi cette mesure, licenciant aussi des employés ayant déjà dépassé leur période probatoire. Les employés recrutés à temps partiel avec un contrat annuel renouvelable en septembre, sont également concernés par ces suppressions.

Malgré la brutalité de cette première vague de licenciements, certains travailleurs encore en période d’essai ont échappé à cette purge. Toutefois, la NSF a averti que cette réduction d’effectifs n’était que le début d’une série de suppressions prévues dans les semaines et mois à venir.

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