Les femmes psychopathes sont beaucoup plus nombreuses qu’on le pense, selon un expert

Il y aurait 5 fois plus de femmes psychopathes que précédemment estimé.

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Un « expert des psychopathes dans le monde de l’entreprise » avance que le nombre de femmes psychopathes est bien plus élevé qu’on le pense. Si les hommes psychopathes sont généralement considérés comme ouvertement violents et manquant d’empathie, ces traits seraient plus subtils et beaucoup plus difficiles à identifier chez les femmes. Cela peut être particulièrement problématique dans un environnement professionnel, où certains employés peuvent être mis à l’écart, maltraités ou intimidés par ces derniers.

La psychopathie est un trouble de la personnalité caractérisé par un comportement parfois antisocial, un manque d’empathie et de remords et une tendance accrue à la malveillance. Les personnes psychopathes sont généralement de fins stratèges et manipulateurs. Ils ont même dans certains cas recourt à la violence pour obtenir ce qu’elles désirent — et ce sans se soucier des conséquences. Le mensonge pathologique, le narcissisme, la victimisation et la propension à accuser autrui peuvent aussi être des comportements révélateurs de ce trouble.

Alors que les études sur ce trouble sont généralement basées sur les criminels violents, le Dr Clive Boddy (expert des psychopathes en entreprise), de l’Université Anglia Ruskin (en Angleterre), a introduit une vision plus nuancée selon laquelle une autre forme de psychopathie serait fréquemment retrouvée dans les environnements d’entreprise. « Les psychopathes recherchent l’argent, le pouvoir et le contrôle », a-t-il expliqué à The Guardian. Les grandes entreprises, au sein desquelles des enjeux d’évolution de carrière et de profits coexistent, constituent ainsi un milieu idéal pour ce genre d’individus.

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Alors que l’hypothèse des « psychopathes d’entreprise » introduite par Boddy a initialement été controversée, elle est désormais largement acceptée en raison de preuves croissantes. D’anciens grands PDG, tels que Kenneth Lee Lay (de la société Enron), Robert Maxwell (du Mirror Group) et Bernard Madoff, ont par exemple été désignés comme de potentiels psychopathes d’entreprise en raison de leurs actions hautement condamnables et contraires à l’éthique.

D’un autre côté, les traits de psychopathie ont majoritairement été relevés chez les hommes. Cependant, les dernières recherches de Boddy révèlent qu’il y a davantage de psychopathes féminins qu’on le pense. Selon l’expert, les femmes psychopathes sont aussi destructrices que les hommes psychopathes, mais de manière plus subtile et moins ouvertement violente et antisociale.

« Un nombre limité, mais croissant, de preuves décrit les femmes psychopathes comme étant enclines à exprimer leur violence verbalement plutôt que physiquement, la violence étant de nature relationnelle et émotionnelle, plus subtile et moins évidente que celle exprimée par les psychopathes masculins », explique-t-il. Cela peut par exemple se manifester par la propagation de rumeurs et de mensonges néfastes, dans le but d’obtenir un avantage personnel.

Aussi destructrices que les hommes…

La raison pour laquelle les traits de psychopathie sont plus rarement relevés chez les femmes résiderait dans le fait qu’une partie de l’échelle d’évaluation la plus utilisée (échelle de psychopathie d’auto-évaluation de Levenson, ou LSRP) serait orientée vers l’identification du trouble chez les hommes. En effet, la première partie vise à déterminer dans quelle mesure une personne est émotionnellement détachée de ce qui l’entoure, égoïste et manipulatrice. En revanche, la seconde partie se concentre sur la violence et les comportements antisociaux. Or, les mesures de référence quant à cette dernière partie sont majoritairement basées sur des études sur des criminels violents, ce qui n’est pas très adapté à l’identification de la psychopathie féminine.

En utilisant le LSRP standard, certaines évaluations ont suggéré qu’il y a une femme psychopathe pour dix hommes. Cependant, en utilisant uniquement la première partie du LSRP sur des cols blancs, Boddy suggère qu’il y a environ 23 % d’hommes et environ 12 à 13 % de femmes présentant des traits psychopathiques — ce qui est largement supérieur aux précédentes estimations (un rapport femme/homme d’environ 1/2 au lieu de 1/10). À noter que ces personnes ne sont pas nécessairement comparables à des psychopathes criminels, mais présentent suffisamment de traits malveillants pour être susceptibles de nuire à la société.

D’autre part, les études portant sur la psychopathie féminine sont rares, sans compter que certains évaluateurs hésiteraient même à qualifier les femmes de psychopathes. Or, il est important de reconnaître ce trouble autant chez les hommes que chez les femmes, car cela pourrait avoir des impacts non négligeables dans un environnement professionnel. Les impacts sont d’ailleurs encore plus importants si ces personnes sont placées à la tête d’une entreprise.

Une étude sur les PDG psychopathes précédemment menée par Boddy a par exemple révélé que « le leadership avec un score élevé de psychopathie d’entreprise était si médiocre que l’organisation était décrite comme ‘sans leadership’ ou ‘perdue, sans direction’ ». Ce score de psychopathie a été évalué selon le harcèlement subi par les employés, le taux de désengagement de ces derniers, la mise à l’écart des plus efficaces, etc.

Les conséquences sur l’entreprise vont du déclin organisationnel à la baisse des bénéfices, en passant par la baisse de créativité et d’innovation. Cela affecte également l’image de l’entreprise et de tous ceux qui y travaillent. « Ils voient l’avidité, le mensonge et la cruauté de ceux qui sont au sommet et cela porte atteinte à la démocratie et à l’État de droit », explique l’expert.

Afin d’endiguer le problème, Boddy suggère qu’un contrôle (des traits de psychopathie) soit intégré aux systèmes de recrutement ainsi qu’à l’évaluation des employés, afin de garantir un environnement de travail éthique et équitable. « Plus vous montez en matière d’ancienneté – vous avez donc plus de pouvoir et de contrôle –, plus ce type de test de dépistage et psychométrique est nécessaire », conclut-il.

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