Les résultats du test de la NASA concernant l’énigmatique propulseur électromagnétique EmDrive ont fuité et révèlent que le système de propulsion fonctionne réellement ! De plus, ce propulseur spatial est capable de générer une poussée impressionnante dans le vide. Si le projet se concrétise, ce nouveau système de propulsion permettrait d’explorer le Système Solaire en des temps records.
L’EmDrive a beaucoup fait parler de lui récemment. Ce propulseur spatial sans carburant pourrait nous conduire jusqu’à Mars en seulement 70 jours ! Mais il subsiste un problème majeur : selon les lois de la physique, ce dernier ne devrait pas pouvoir fonctionner.
En effet, le système de propulsion contredit la troisième loi de Newton qui explique que pour qu’un objet se déplace dans un sens, il faut pousser en prenant un appui de l’autre côté. Selon cette loi ainsi que notre compréhension du monde, pour qu’un système puisse être propulsé dans l’espace, il doit être poussé par quelque chose dans le sens inverse (donc dans l’espace, il s’agit habituellement du combustible de la fusée).
Sauf que l’EmDrive fonctionne sans carburant et ne possède pas de propulseurs. Le système fonctionne en faisant rebondir des photons de micro-ondes mis en résonance dans une cavité métallique fermée, en forme de cône. Les photons de micro-ondes se réfléchissent ainsi sur deux faces opposées, une petite et une grande. Ce mouvement permet de provoquer la génération de la poussée et la propulsion dans la direction opposée de l’EmDrive. C’est un fonctionnement révolutionnaire : dans le vide intersidéral, une boîte fermée et alimentée en électricité se déplacerait sans éjecter de matière, littéralement poussée de l’intérieur.
Ce sont les résultats de tests effectués en 2015 par l’Eagleworks Laboratory, financés par la NASA, qui viennent de fuiter. Ils expliquent non seulement que l’EmDrive fonctionne, mais qu’il génère également une poussée impressionnante. Même après une prise en compte des marges d’erreur, une force de 1,2 millinewton par kilowatt dans le vide peut être générée. Il est aussi annoncé que ce test n’a pas été conçu dans le but d’optimiser la poussée de l’EmDrive, mais simplement pour vérifier sa viabilité. Continuer de travailler sur le système pourrait donc le rendre plus efficace et plus puissant encore.
Les scientifiques cherchaient si un signe indiquerait que la poussée pourrait être le résultat d’une anomalie dans le système, mais pour l’instant, ça ne semble pas être le cas. « La campagne de test a inclus un effort de poussée nulle pour identifier toute source banale de poussée impulsive, mais rien de la sorte n’a été identifié. Les données de poussée provenant de l’avant, de l’arrière et des valeurs nulles suggèrent que le système fonctionne de manière constante avec un rapport de poussée/puissance de 1,2 ± 0,1 millinewtons par kilowatt », a conclu l’équipe, dirigée par Harold White, dans le document. L’équipe reconnaît que davantage de recherches sont encore nécessaires pour éliminer toute possibilité que l’expansion thermique pourrait en quelque sorte biaiser les résultats.
Dans tous les cas, il y a maintenant des preuves concrètes que l’EmDrive fonctionne ! La prochaine étape sera surement de commencer à tester le propulseur dans l’espace : cela est déjà prévu dans les prochains mois. En effet, en septembre 2016, des plans pour lancer le premier EmDrive ont été mis en place.
Actuellement, beaucoup de scientifiques envisagent sérieusement la possibilité que nous puissions posséder un jour un moyen de transport à travers l’espace sans carburant. Alors arrivez-vous à imaginer tout ce que l’on pourrait explorer dans notre Système solaire, et même bien au-delà, avec un système de transport spatial utilisant cette technologie ?