Hélicoptères : l’atterrissage automatisé en cas de panne est désormais possible grâce au système d’autorotation de Skyryse

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| Skyryse
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Rien qu’aux États-Unis, plus de 400 personnes par an décèdent dans des accidents aéronautiques. Ce chiffre souligne l’urgence d’améliorer les technologies de sécurité du secteur. En réponse à cette nécessité, l’entreprise Skyryse a conçu un système d’automatisation de l’autorotation, permettant aux hélicoptères d’effectuer un atterrissage d’urgence automatisé en cas de défaillance du moteur. L’autorotation est une procédure vitale en cas de panne. Complexe et donc difficile à effectuer, elle doit généralement être maîtrisée par tout pilote d’hélicoptère monomoteur, qui ne dispose que de quelques secondes pour l’entamer, avant la catastrophe.

Pour la toute première fois de l’histoire de l’aviation, des pilotes ont testé avec succès un système d’autorotation automatisée. L’autorotation est une manœuvre d’atterrissage d’urgence, engagée en cas de panne moteur. L’exploit a été réalisé à Los Angeles dans le cadre d’un essai mené par Skyryse, une entreprise californienne spécialisée dans le développement de technologies aéronautiques.

La société a fièrement partagé le compte rendu il y a quelques jours, bien que l’essai ait eu lieu en toute discrétion — en juillet 2023. Skyryse avait équipé un hélicoptère Robinson R66 de sa nouvelle technologie d’autorotation automatisée. Aux commandes, deux pilotes d’essai : Jason Trask et Eliot Seguin.

Le système peut être intégré à différents types d’aéronefs. Il a été conçu pour améliorer la sécurité en réduisant, voire éliminant, le risque de choc mortel en cas de défaillance moteur. « L’autorotation entièrement automatisée n’est qu’un exemple de la manière dont notre technologie apportera un niveau de sécurité commercial et au-delà à l’aviation générale », affirme le PDG de l’entreprise.

Une procédure d’atterrissage plus sécurisée

L’autorotation est engagée lorsqu’un hélicoptère perd la puissance de son moteur. Cette technique permet au pilote de poser l’engin au sol en toute sécurité en exploitant l’énergie potentielle (d’altitude), la vitesse de l’hélicoptère (énergie cinétique) et celle du rotor principal. L’ensemble de cette énergie est utilisée avec minutie pour contrôler la descente, évitant ainsi un crash.

Cependant, l’autorotation est constituée d’une série de procédures manuelles complexes. Elle inclut plusieurs étapes à réaliser à quelques secondes d’intervalle et nécessite habileté et précision de la part du pilote. D’ailleurs, les accidents résultant de cette pratique (à des fins d’entraînement) seraient plus fréquents que ceux causés par de réelles pannes moteur, soulignant la complexité de la manœuvre, même pour un pilote expérimenté.

Le nouveau système proposé par Skyryse constitue donc une solution longuement attendue. Ce dernier automatise toutes les tâches en vue d’assurer un atterrissage sécurisé. Vantant sa technologie, l’entreprise affirme qu’aucun hélicoptère actuellement sur le marché n’intègre de système d’automatisation de l’autorotation.

Fonctionnement et commercialisation

Le système est muni d’un ensemble de capteurs pour surveiller divers paramètres et conditions de vol. Il est ainsi capable de détecter rapidement des anomalies. En cas de défaillance majeure du moteur, la technologie entame automatiquement la procédure d’autorotation. Le système montre une vitesse et une précision d’exécution surpassant largement celles d’un pilote expérimenté, selon Skyryse.

autorotation etapes
Les étapes de la procédure d’autorotation. 1) Suite à une défaillance moteur, le pilote n’a que quelques secondes pour abaisser le pas collectif pour entamer la descente. 2) Le pilote oriente ensuite l’hélicoptère face au vent pour une meilleure maîtrise durant la descente. 3) Il contrôle et stabilise l’angle et la vitesse de descente avec le pas cyclique, en veillant à maintenir les tours du rotor dans la plage optimale (zone verte), en ajustant le pas collectif si nécessaire. 4) Il effectue l’arrondi pour diminuer la vitesse de translation et la forte vitesse verticale, puis positionne l’hélicoptère à l’horizontale, proche du vol stationnaire, en tirant le pas collectif vers le haut, jusqu’au contact avec le sol, avant une diminution brusque de la rotation du rotor. © FAA

Une fois l’autorotation initiée, le système aide à conserver un régime élevé du rotor principal, nécessaire pour stocker le maximum d’énergie cinétique au niveau du rotor. Par suite, le pilote choisit un site d’atterrissage approprié et dirige l’engin vers ce dernier. Il peut, après avoir fait ce choix, remettre le contrôle au système automatisé en appuyant sur un bouton. La technologie gère alors les dernières étapes de l’atterrissage d’urgence, y compris le maintien de la stabilité de l’hélicoptère pendant la descente, la réalisation de l’arrondi — lorsque l’aéronef passe d’une phase de descente au vol horizontal — et l’atterrissage à l’endroit prévu.

Suite à cette réussite, Skyryse prévoit de dévoiler, en début 2024, le premier hélicoptère commercial équipé de cette nouvelle technologie.

Dans cette vidéo, revivez l’essai (réussi) du mois de juillet 2023 (YouTube/Skyryse) :

 

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