En réponse à l’appel au déremboursement des soins homéopathiques par un collectif de médecins, le président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), Carles Bentz, a publié cette semaine une tribune dans Le Figaro, pour défendre sa discipline. Il s’en prend avec vigueur aux signataires de l’appel, et rappelle qu’un tel déremboursement aurait l’effet inverse de celui promu par les signataires : une augmentation du coût des soins pour la sécurité sociale.
Dans cette tribune publiée sur Le Figaro Santé le 26 octobre, le spécialiste annonce que son organisation compte porter plainte contre les signataires de l’appel. Il considère que le document manque profondément de respect aux millions de personnes qui font confiance à l’homéopathie pour soigner leurs maux avec des médicaments selon lui moins agressifs pour leur organisme.
Il estime également qu’il s’agit d’une insulte envers les professionnels qui pratiquent cette forme de médecine (qualifiés de « charlatans »). Il juge, enfin, que leur prise de position constitue un grave manquement envers leur serment d’Hippocrate, puisqu’il s’agit d’une attaque idéologique de médecins envers d’autres médecins.
Charles Bentz défend également la médecine homéopathique sur le fond, en répondant aux critiques des signataires quant à son inefficacité. Selon lui, « l’homéopathie est un champ de recherche à part entière, dans lequel sont effectués des travaux rigoureux, qui répondent aux plus hauts standards. Ce sont ces travaux, notamment en recherche fondamentale, qui ont permis de démontrer à plusieurs reprises que des hautes dilutions ont bien une activité propre ». Et le médecin de citer le programme de recherche EPI3, « supervisé par un comité scientifique strictement indépendant et réalisé auprès de 825 médecins et 8559 patients sur un an, (qui) a fait l’objet de 12 publications dans des revues scientifiques de référence entre 2011 et 2016 ».
Pour conclure, le professeur revient sur l’objectif affiché par les signataires pour demander le déremboursement de l’homéopathie : les coûts que cette dernière fait porter à l’assurance maladie. Là encore, il fait part de son désaccord, en précisant d’une part que l’homéopathie « a représenté seulement 0,29% des remboursements de médicaments en 2016. Ce coût est minime et démontre à lui seul que l’argument financier de ceux qui s’attaquent aveuglément à l’homéopathie ne tient pas ».
D’autre part, il estime que « ceux qui espèrent que le déremboursement permettra de faire des économies et de « rationaliser » les dépenses poussent au contraire vers des effets inverses, vus les reports de prescriptions inévitables vers des traitements plus chers… et plus risqués ».