L’IA mène paradoxalement de nombreux adoptants au burn-out, révèle une étude

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L’intelligence artificielle est souvent vantée pour sa capacité à alléger les tâches répétitives et à améliorer la productivité. Cependant, une nouvelle étude révèle un aspect moins reluisant et quelque peu paradoxal : souvent, l’IA augmente la charge de travail des employés et des étudiants, exacerbant ainsi les problèmes de santé mentale jusqu’à parfois mener à l’épuisement professionnel. Cette dualité soulève des questions complexes sur l’avenir du travail et de l’éducation dans un monde de plus en plus automatisé.

Selon une étude menée par Upwork, 77 % des travailleurs utilisant l’IA ont déclaré que la technologie augmentait leur charge de travail et contribuait à leur épuisement professionnel. Cette étude, qui a interrogé 2 500 personnes, dont 1 250 cadres (625 employés à plein temps et 625 indépendants), révèle également que 96 % des cadres dirigeants s’attendaient à ce que l’IA soit une solution miracle pour la productivité de leurs employés. Pourtant, seuls 13 % des entreprises avaient des stratégies adéquates pour réaliser ces gains potentiels.

Ces résultats montrent clairement un décalage important entre les attentes des cadres et la réalité vécue par les employés. En outre, 71 % des employés à plein temps interrogés ont déclaré être épuisés, et 65 % ont affirmé avoir du mal à répondre aux exigences de leurs employeurs. Parallèlement, 81 % des cadres reconnaissent avoir augmenté les exigences envers leurs employés au cours de l’année écoulée.

L’impact sur l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle

L’IA peut théoriquement améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle en automatisant les tâches fastidieuses. Une analyse publiée en février 2024 sur ResearchGate montre que l’IA peut optimiser l’allocation des tâches et réduire le stress lié au travail, améliorant ainsi l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. Toutefois, dans la pratique, cette promesse n’est pas toujours tenue…

En effet, l’automatisation des tâches peut parfois créer de nouvelles attentes et pressions pour être constamment disponible et réactif, entre autres. « Les employeurs s’attendent à ce que nous soyons plus souvent disponibles, car l’IA ne dort jamais », confie un rédacteur indépendant anonyme interrogé par Trust My Science. Cette pression constante peut ainsi contribuer à l’épuisement professionnel en affectant négativement l’équilibre entre vie personnelle et professionnelle.

L’éducation et la recherche sous pression ?

Dans le domaine de l’éducation, les enseignants ne sont pas épargnés. En effet, l’IA y est déjà utilisée pour réduire les tâches administratives et personnaliser l’apprentissage. Une étude à ce sujet révèle que bien que ces technologies puissent aider à atténuer l’épuisement des enseignants, leur intégration nécessite une formation adéquate pour éviter une pression accrue, ce qui est parfois problématique.

Par exemple, des outils d’IA peuvent aider à rédiger des plans éducatifs individualisés (PEI) en réduisant le temps consacré à la paperasse, permettant ainsi aux enseignants de se concentrer davantage sur les besoins des élèves. Mais malgré ces avantages, beaucoup d’enseignants ressentent une pression accrue pour intégrer ces technologies dans leur enseignement, souvent sans formation adéquate.

Les chercheurs aussi utilisent de plus en plus des outils d’IA pour analyser de grandes bases de données et synthétiser des informations. Selon un rapport de Georgetown University, ces outils peuvent accélérer la recherche, mais ils nécessitent également une vérification humaine rigoureuse pour éviter les erreurs et les biais.

Par exemple, des outils comme Scite et ResearchRabbit utilisent des algorithmes pour trouver des publications pertinentes et analyser les motifs de citation, aidant ainsi les chercheurs à rester à jour sur les dernières avancées. Cependant, la dépendance excessive à ces outils peut également poser des problèmes, notamment en matière de qualité et de fiabilité des données. En outre, il est probable qu’à l’avenir, des exigences supérieures en matière de vitesse de travail — sous prétexte que l’IA mâche le travail — se fassent ressentir et accentuent le stress sur les chercheurs.

Quant à la santé mentale des étudiants, l’impact de l’IA n’en est pas moins préoccupant. En effet, un article de l’Université du Michigan avance que les étudiants ressentent déjà une pression accrue pour performer dans un environnement où l’IA est omniprésente. Cette pression peut entraîner des niveaux élevés de stress et d’anxiété, affectant négativement leur bien-être général.

La productivité à quel prix ?

L’IA promet d’augmenter la productivité, mais cette promesse a un coût. Une étude de la MIT Sloan School of Management montre que, bien que l’IA puisse améliorer l’efficacité, elle nécessite une culture organisationnelle robuste pour éviter les effets négatifs sur les employés. Sans un soutien adéquat, l’IA peut mener à un environnement de travail hyper-compétitif et stressant.

Le besoin de superviser les décisions prises par les algorithmes peut entraîner une surcharge cognitive et un épuisement physique. « L’IA peut nous faire gagner du temps, mais elle n’est pas infaillible, et nous devons souvent vérifier et corriger son travail », explique à Trust My Science un employé d’une grande entreprise technologique suisse. Cette nécessité de surveillance constante peut rapidement devenir insupportable pour les travailleurs.

L’intégration de l’IA dans le monde du travail et de l’éducation est inévitable. Cependant, pour que cette transition soit bénéfique, des mesures de soutien robustes et des formations adéquates sont indispensables.

Source : Upwork

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