En permettant à des tétraplégiques d’utiliser leur imagination pour écrire, des chercheurs ont presque doublé la vitesse à laquelle ils peuvent communiquer avec le monde extérieur.
En général, les personnes devenues tétraplégiques suite à un accident vasculaire cérébral ou une maladie neurologique, ont énormément de mal à communiquer, même lorsqu’il s’agit d’émettre une seule phrase.
Dans le but de les aider à communiquer plus rapidement, des chercheurs ont récemment mis au point un dispositif permettant d’écrire (type d’écriture manuscrite) avec la pensée.
Dans le cadre d’études précédentes, des électrodes implantées dans une zone spécifique du cerveau impliquée dans le contrôle du mouvement, avaient déjà permis à certains patients paralysés de déplacer un curseur sur un écran afin de sélectionner des lettres avec leur pensée. Les volontaires avaient réussi à taper jusqu’à 39 caractères par minute, mais cela restait environ trois fois plus lent que l’écriture manuscrite naturelle.
Un modèle basé sur l’écriture manuscrite
Dans le cadre de cette nouvelle étude, pour écrire, un volontaire tétraplégique imaginait plutôt bouger le bras pour former chaque lettre de l’alphabet. L’activité cérébrale provoquée par cet exercice a permis de former un modèle informatique appelé réseau de neurones, pour interpréter au mieux les « commandes d’écriture » par la suite. Le patient s’imaginait tracer la trajectoire prévue avec la pointe de son stylo imaginaire pour former des lettres, et le système intelligent se chargeait du reste (voir image de titre).
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Finalement, l’intelligence artificielle (réseau de neurones) développée au fur et à mesure a été capable d’interpréter les phrases écrites par les volontaire avec une précision d’environ 95%, à une vitesse d’environ 66 caractères par minute, a rapporté l’équipe de recherche cette semaine lors de la réunion annuelle de la Society for Neuroscience.
Maintenant, les chercheurs s’attendent à ce que la vitesse d’écriture augmente avec la pratique. En affinant leur technologie, le système pourra également exploiter les enregistrements neuronaux pour mieux comprendre comment le cerveau planifie et orchestre les mouvements moteurs fins.