L’IA est perçue plus empathique et compréhensive que les psychologues, selon une étude

Dans 68 % des cas, les réponses de l’IA ont été perçues comme plus compatissantes que celles des humains.

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Récemment, Alibaba a dévoilé R1-Omni, un modèle d’intelligence artificielle avancé capable d’analyser les émotions humaines. Cette présentation laisse entrevoir un futur où l’IA pourrait faire preuve d’empathie. Et si c’était déjà une réalité ? Une étude menée par une équipe de chercheurs canadiens révèle que 16 % des réponses générées par certains algorithmes sont perçues comme plus empathiques et compréhensives que celles formulées par des humains. Ces résultats soulèvent une question importante : les professionnels de la santé mentale, tels que les psychologues, sont-ils encore à l’abri de l’IA ?

L’intelligence artificielle progresse à un rythme effréné. Le mois dernier, le modèle multimodal ESM3 a contribué à des avancées dans la compréhension des superbactéries en seulement deux jours. Plus récemment, une recherche assistée par IA a permis d’identifier des structures potentiellement liées à une ancienne civilisation sous le désert de Dubaï.

Longtemps perçue comme un simple outil d’assistance dénué d’émotion, l’intelligence artificielle se révèle pourtant capable d’imiter certaines formes d’empathie, selon une étude menée par des chercheurs de l’Université de Toronto à Scarborough.

« Elle peut formuler des réponses perçues comme empathiques et cohérentes, sans être influencée par la fatigue ou les émotions humaines », a déclaré dans un communiqué Dariya Ovsyannikova, responsable du laboratoire du professeur Michael Inzlicht et auteure principale de l’étude.

Pour mener à bien ces travaux, l’équipe a conduit quatre séries d’expériences impliquant 556 participants. Ceux-ci ont été invités à évaluer le degré de compassion, une composante clé de l’empathie, dans des réponses écrites à divers scénarios – positifs et négatifs – générées soit par une IA, soit par des individus lambda, soit par des professionnels.

Les résultats, publiés dans la revue Communications Psychology, montrent que les réponses produites par l’IA ont souvent été jugées plus compatissantes et réactives que celles des humains. D’après les chercheurs, les réponses issues de l’IA ont été perçues comme étant 16 % plus empathiques et ont été préférées dans 68 % des cas.

Ces tendances se vérifiaient aussi bien chez les participants qui ignoraient l’origine des réponses que chez ceux qui savaient lesquelles avaient été générées par une intelligence artificielle ou un humain. Selon les auteurs de l’étude, ces résultats montrent que l’IA pourrait trouver sa place dans des contextes nécessitant une interaction empathique et répondre à un besoin croissant de soutien émotionnel.

IA : un succès qui repose sur sa capacité d’analyse et son objectivité

Selon le Dr Michael Inzlicht, professeur de psychologie à l’Université de Toronto et co-auteur de l’étude, si des chatbots comme ChatGPT commencent à rivaliser avec les professionnels de la santé mentale dans certains aspects de l’interaction empathique, c’est en grande partie parce qu’ils consacrent un soin particulier à la formulation de leurs réponses.

L’IA est conçue pour analyser attentivement les propos de ses interlocuteurs et simuler une réponse adaptée. Cette analyse est partagée par Eleanor Watson, ingénieure en éthique de l’IA et professeure à la Singularity University. Elle explique à LiveScience : « L’IA peut assurément modéliser des réponses de soutien avec une cohérence remarquable et une empathie apparente, là où les humains, soumis à la fatigue et aux biais cognitifs, peinent parfois à maintenir cette constance ».

« Les praticiens humains sont limités par leur expérience clinique et leurs capacités cognitives. À l’inverse, l’IA traite un volume de données considérable, ce qui influence les approches du soutien thérapeutique. Elle peut également offrir aux patients des voies de traitement inédites, échappant aux formations traditionnelles des psychologues », ajoute Watson.

Toutefois, le Dr Inzlicht met en garde sur le risque de dépendance aux IA dans le domaine du soutien psychologique. Selon lui, si l’IA venait à devenir la principale source d’écoute et de compassion, cela pourrait renforcer certains phénomènes comme l’isolement social. « L’IA peut combler certaines lacunes, mais elle ne doit jamais se substituer entièrement au contact humain », conclut-il.

Source : Communications Psychology

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