Explosion d’un satellite de communication de Boeing en orbite géostationnaire

intelsat 33e satellite boeing explose orbite geostationnaire couv
| Intelsat
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

En juin dernier, le Starliner de Boeing a pris son envol pour un vol d’essai. Cependant, lors d’une tentative d’amarrage à la Station spatiale internationale (ISS), des complications inattendues ont surgi. Le 6 septembre, la capsule est revenue sur Terre intacte et une analyse approfondie des systèmes de propulsion défaillants par Boeing a eu lieu. Le satellite Intelsat 33E de Boeing, quant à lui, n’a pas bénéficié d’un tel dénouement favorable. Une anomalie survenue le 19 octobre a conduit à son explosion en orbite géostationnaire (GEO), alors qu’il devait assurer des services de communication Internet et téléphoniques à travers l’Europe, l’Afrique et une grande partie de l’Asie-Pacifique. Cette déconvenue constitue un autre revers majeur pour le constructeur, qui avait initialement prévu que l’Intelsat 33E resterait opérationnel jusqu’en 2032.

Le satellite Intelsat 33E est le deuxième de la série EpicNG de nouvelle génération conçue par Boeing. Ces satellites sont réputés pour leur haut débit, avec l’IS-29E comme pionnier de la série. Lancé en août 2016, l’Intelsat 33E devait entrer en service immédiatement. Cependant, une panne de son moteur principal a retardé sa mise en service jusqu’à janvier 2017. À l’origine, Boeing avait estimé sa durée de vie à 15 ans, mais huit mois après son activation, Intelsat a signalé une consommation de carburant supérieure aux attentes. Cette anomalie, couplée à la défaillance initiale du moteur, a écourté sa durée de vie de trois ans et demi.

Malheureusement, comme si ce pronostic ne suffisait pas, l’Intelsat 33E n’aura fonctionné que sept ans. Le 19 octobre, l’entreprise a annoncé l’interruption des services de communication fournis par le satellite. Une anomalie a entraîné une défaillance de l’alimentation électrique de l’ensemble du système. Intelsat avait précisé, en collaboration avec Boeing, qu’il était peu probable que le satellite puisse être réactivé. Deux jours plus tard, le communiqué a été mis à jour, indiquant : « L’anomalie révélée le 19 octobre a entraîné la perte totale du satellite Intelsat 33E ». L’entreprise a ajouté : « Un comité d’examen des défaillances a été convoqué pour mener une analyse complète de la cause de l’anomalie ».

Une invitation à rêver, prête à être portée.

L’US Space Force a confirmé l’incident et suit actuellement une vingtaine de débris de l’Intelsat 33E. À ce stade, elle n’a relevé « aucune menace immédiate ». Cependant, Jonathan McDowell, astronome spécialisé dans la surveillance des satellites, a averti que ces débris, bien que non menaçants à court terme, représentent un risque d’impact à long terme avec d’autres satellites. Douglas Hendrix, PDG d’ExoAnalytic Solutions, a pour sa part identifié 57 autres débris que son entreprise, spécialisée dans la défense spatiale, suit de près.

Les causes de la désintégration de l’Intelsat 33E demeurent incertaines. McDowell a cependant émis l’hypothèse d’une collision avec des débris spatiaux, mais n’exclut pas une défaillance du système de propulsion, semblable à celle du Starliner. Pour pallier les interruptions de services, Intelsat a mentionné que « des plans de migration et de rétablissement des services sont en cours sur l’ensemble de la flotte Intelsat et des satellites tiers ».

Ce n’est pas le premier incident affectant la série EpicNG de Boeing. Le prédécesseur de l’Intelsat 33E, l’IS-29E, a également subi un sort tragique, détruit après seulement trois ans en orbite. À l’époque, Intelsat avait attribué cette désintégration à l’impact d’une météorite ou à un défaut de câblage. Toutefois, l’Intelsat 32E, l’Intelsat 35E et Horizons 3E sont entièrement fonctionnels.

Laisser un commentaire