Apparu en Inde au mois d’avril, le variant Delta du coronavirus fait actuellement rage à travers le monde, devenant rapidement majoritaire dans de nombreux pays. Récemment, le nombre de cas de formes bénignes du variant Delta parmi la population israélienne vaccinée a augmenté, laissant penser que le vaccin Pfizer/BioNTech serait potentiellement moins efficace contre ces formes légères de l’infection. Cependant, il est encore trop tôt pour statuer définitivement sur la question.
L’augmentation des cas de coronavirus en Israël, où la plupart des résidents sont vaccinés avec le vaccin Pfizer/BioNTech, lance une alarme préliminaire concernant le fait que le vaccin pourrait être moins efficace pour prévenir les formes bénignes du variant Delta. Mais Ran Balicer, président du groupe d’experts national israélien sur la COVID-19, a souligné qu’il était « trop tôt pour évaluer avec précision l’efficacité du vaccin contre la variante » identifiée pour la première fois en Inde en avril, actuellement en plein essor à travers le monde.
Cela est en partie dû au faible nombre global de cas parmi les Israéliens entièrement vaccinés, et au fait que l’exposition au virus et la probabilité d’être testé ne sont pas réparties uniformément dans la population, ce qui complique encore les efforts pour tirer des conclusions sur les données. Balicer, également directeur de l’innovation chez Clalit, la plus grande organisation de maintien de la santé (HMO) d’Israël, a déclaré à l’AFP que l’émergence du variant Delta en tant que souche dominante dans le pays a entraîné un changement massif dans la dynamique de transmission.
Le déploiement du vaccin israélien qui a commencé en décembre a été l’un des plus rapides au monde, faisant de l’État une étude de cas étroitement surveillée pour savoir si la vaccination de masse offre une issue à la pandémie. Les vaccinations avaient ramené la transmission à environ cinq nouveaux cas locaux par jour, mais ce chiffre est passé à environ 300 ces derniers jours, le variant Delta faisant rage.
Une baisse potentielle d’efficacité contre les formes bénignes ?
Environ la moitié des cas quotidiens concernent les enfants et la moitié les adultes pour la plupart vaccinés. « Dans une certaine mesure, cela était prévisible puisque 85% des adultes israéliens sont vaccinés. Mais les taux auxquels nous voyons ces cas font croire à certains qu’ils s’étendent au-delà de ce point attendu et suggèrent qu’une certaine diminution de l’efficacité du vaccin contre les formes bénignes — mais pas les formes graves — est probable », déclare Balicer.
Le nombre de cas graves parmi les Israéliens vaccinés est passé ces derniers jours d’environ un tous les deux jours à cinq cas par jour. Balicer affirme qu’il est également trop tôt pour tirer des conclusions sur l’efficacité du vaccin contre les formes graves causées par le variant Delta. Mais, ajoute-t-il, les experts « gardent espoir que l’efficacité du vaccin contre les formes graves restera aussi élevée qu’elle l’était pour la souche alpha », identifiée pour la première fois en Grande-Bretagne en décembre.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a averti dimanche, avant une réunion hebdomadaire du cabinet, « qu’avec le variant Delta qui se déchaîne », Israël pourrait devoir réintroduire certaines restrictions qui ont été levées le mois dernier pour freiner la transmission. Balicer indique qu’il est peu probable qu’Israël puisse contenir l’augmentation des cas sans que de nouvelles restrictions soient réimposées, mais exprime l’espoir qu’ils soient légers et que le nombre de citoyens vaccinés contribue à réduire la propagation. « Il est encourageant de constater que nous maintenons toujours zéro décès au cours des douze derniers jours ».