L’intelligence générale artificielle… Ce concept aux contours assez flous fascine le commun des mortels et les ingénieurs les plus qualifiés. Cette fois-ci, c’est John Carmack (créateur du jeu vidéo Doom) qui l’a ramené sur le devant de la scène : il affirme travailler de manière indépendante à son avènement.
John Carmack est un ingénieur informatique connu comme le créateur de Doom, ancien directeur technique d’Oculus, et spécialiste de la réalité virtuelle. Après avoir quitté Meta en 2022, il affirme travailler désormais à la création d’une « intelligence générale artificielle » (IGA, ou AGI en anglais). Il s’est longuement entretenu avec le média Dallas Innovate à ce sujet : et il se montre plutôt très optimiste sur la question de l’arrivée de cette fameuse dans un futur proche. « Je pense qu’il est très probable que cela se produise dans les années 2030 », affirme-t-il.
Revenons d’abord sur ce fameux concept d’intelligence générale artificielle. Selon l’ouvrage intitulé Intelligence générale artificielle de Vasil Teigens, il s’agirait de « l’intelligence d’une machine qui peut comprendre ou apprendre n’importe quelle tâche intellectuelle qu’un être humain peut réaliser ». Il s’agit donc d’un concept finalement très général, qui laisse libre cours à tous les fantasmes. L’ouvrage précise d’ailleurs qu’il s’agit « d’un objectif majeur de certaines recherches sur l’intelligence artificielle », mais également « d’un sujet commun dans la science-fiction ».
Le concept de « conscience » fait d’ailleurs partie des éléments souvent évoqués pour décrire l’IGA. C’est aussi ce que met en avant l’ingénieur : « ce que nous n’avons pas encore, c’est en quelque sorte la conscience, la mémoire associative, les choses qui ont une vie, des objectifs et une planification. Je veux dire, sans parler de cerveaux humains, nous n’avons même pas encore quelque chose qui puisse agir comme une souris ou un chat ». L’objectif est posé : réussir à recréer la « conscience » d’un cerveau humain. Rien que ça…
La conscience, un vaste débat
Si l’on parle de conscience, autant dire que les interprétations de ce à quoi cette IGA pourrait ressembler en définitive sont diverses et variées. John Carmack n’apporte d’ailleurs pas vraiment de réponse à cela dans son interview. « Je vois la destination », répond-il lorsqu’on lui demande s’il sait comment s’y prendre pour parvenir à l’IAG. « Je sais qu’elle est là, mais non, c’est sombre et nébuleux entre ici et là. Personne ne sait comment y arriver. Mais je regarde ce chemin en disant que je ne sais pas ce qu’il y a là-dedans, mais je pense que je peux y arriver – ou du moins je pense que quelqu’un le fera ».
S’il est aussi affirmatif malgré toutes ces inconnues, c’est surtout en raison des évolutions récentes dans les recherches sur l’intelligence artificielle. Et il est vrai que ces dernières années, les IA sont parvenues à un niveau impressionnant, commençant même à trouver de nombreuses applications pour le grand public. « Il semble surtout penser que la vitesse d’innovation engendre la vitesse d’innovation », décrypte le média Futurism. « C’est une sorte de : ‘puisque nous sommes arrivés jusqu’ici, alors nous arriverons forcément jusque-là ».
Le pari semble donc plutôt optimiste… Mais pas si risqué, lorsqu’on est déjà riche, souligne John Carmack, visiblement alléché par l’odeur des « billions » (milliards) qui se cachent potentiellement derrière cette IA. « J’ai la chance d’être dans cette position où j’ai mes succès, j’ai mes réalisations, j’ai ma stabilité financière. Je peux donc faire ce pari et prendre ce risque, et c’est extrêmement risqué. Mais comme je ne m’inquiète pas d’être ruiné, je peux me dire : ‘Bon, si je pense que j’ai quelques pour cent de chances de réussir, et que cette réussite vaut potentiellement des milliards, ce n’est pas un mauvais pari’ ». Vu comme ça…