Une importante épidémie de varicelle est apparue dans une école aux États-Unis, dont la majorité des parents des élèves sont contre la vaccination. L’incident est considéré comme la plus importante épidémie depuis l’apparition du vaccin contre la varicelle il y a environ 20 ans, et pourrait relancer le débat sur la non-obligation de l’immunisation dans certaines régions.
En Caroline du Nord, la majorité des écoles requièrent des parents la vaccination de leurs enfants contre la plupart des maladies importantes, comme la varicelle, le tétanos, la diphtérie, ou encore la coqueluche.
Mais dans certaines écoles privées de l’État, celle-ci est optionnelle dans le cas de raisons religieuses ou par l’avis d’un médecins, comme à l’école Asheville Waldorf, où plus de 110 élèves sur 152 ne sont pas immunisés contre la varicelle. Cependant, ce choix pourrait à présent être remis en question.
Plus de 36 cas d’infections de cette maladie ont été déclarés la semaine dernière dans l’établissement. Causée par un virus, la varicelle provoque des éruptions cutanées ainsi que de fortes démangeaisons sur tout le corps. Elle touche particulièrement les enfants, et est considérée comme bénigne si ces derniers ne présentent pas d’autres complications au niveau de leur santé.
Cependant, elle est beaucoup plus dangereuse si elle touche un adulte, car elle peut causer chez lui l’encéphalite, ainsi que des troubles neurologiques et pulmonaires.
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Hautement transmissible, le virus infecte chaque année 4 millions d’Américains et tue environ 150 personnes dans le pays. Mais jamais il n’y avait eu, en 20 ans d’existence du vaccin, une épidémie dans un établissement public d’une telle importance.
Les communautés américaines décidant de ne pas effectuer de vaccins pour des raisons non-médicales peuvent faire apparaître des zones à risques pour les personnes non-vaccinées, en créant des « régions réservoirs » pour le virus, et ces zones ont des chances de se multiplier dans le pays, car le nombre d’enfants non-vaccinés a quadruplé depuis 2001.
« Il ne s’agit pas que de vous » explique Susan Sullivan, infirmière au ministère de la Santé et des Services sociaux de l’état. « Il s’agit des personnes avec lesquelles vous interagissez : les femmes enceintes, les personnes atteintes du SIDA, celles qui terminent une chimiothérapie. Elles font également partie de notre communauté et nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger tout le monde ».
Il est important de rappeler que ce n’est pas uniquement le vaccin contre la varicelle qui n’est pas obligatoire dans cette communauté. Les épidémies causées par d’autres maladies plus graves, comme la diphtérie, seraient plus conséquentes. Le taux d’exemption à au moins un des vaccins requis en Caroline du Nord était presque de 100% dans cette école.
« Nous voulons être clairs : la vaccination est la meilleure protection contre la varicelle », a déclaré la directrice médicale du comté, la docteure Jennifer Mullendore. « Deux doses de vaccin contre la varicelle peuvent offrir une protection significative contre cette maladie et contre le zona (maladie causée par le même virus) à l’âge adulte. Lorsque nous voyons un nombre élevé d’enfants et d’adultes non vaccinés, nous savons qu’une maladie comme la varicelle peut facilement se propager à travers la communauté dans nos terrains de jeux, nos épiceries et nos équipes sportives », ajoute-t-elle.
La vaccination contre la varicelle n’est pas obligatoire en France. Cependant, les autres vaccins tels que ceux contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, ou encore la rougeole, le sont.
Bien entendu, dans le cas de la varicelle, l’idéal est que les enfants soient infectés par le virus avant 12-13 ans, afin qu’ils soient immunisés naturellement. Dans le cas contraire, il est recommandé (ou obligatoire dans certains pays) de les faire vacciner, car c’est dès l’adolescence que les symptômes peuvent être plus graves.
Il est donc préférable pour les enfants de ne pas se faire vacciner contre la varicelle ou autres infections présentant peu de chances de complications, mais l’exemple de l’épidémie en Caroline du Nord, où la plupart des vaccins obligatoires en France ne le sont pas partout dans cet État, ainsi que dans certaines autres régions des États-Unis, montre aussi le risque de ne pas être vacciné contre des infections plus dangereuses, qui pourraient également finir par se répandre, mais cette fois avec des effets plus nocifs voire mortels pour les enfants ou les personnes immunodéficientes.