L’acide folique, le fer, le calcium, le magnésium, l’iode, la choline, les fibres, les oméga-3 et la vitamine D sont essentiels au bon déroulement de la croissance fœtale. Le calcium, par exemple, se révèle indispensable à l’édification des os et des dents, ce qui justifie une augmentation de 30 % des besoins en calcium pendant la grossesse. Quant à la vitamine D, elle joue un rôle clé dans la régulation du calcium et du phosphate. Une étude récente suggère que la consommation de vitamine D par la mère durant la grossesse favorise l’amélioration de la densité minérale osseuse du nourrisson, un bénéfice qui perdurerait jusqu’au milieu de l’enfance.
Bien que certains aliments tels que le saumon, les œufs ou le lait de vache soient riches en vitamine D, le rayonnement solaire (UVB) demeure le facteur de synthèse principal, ce qui lui vaut le surnom de « vitamine du soleil ». Durant la grossesse, la prise de suppléments de vitamine D est souvent recommandée, non seulement pour la santé de la mère, mais aussi pour celle de l’enfant. En effet, certaines études suggèrent que cet apport pourrait réduire le risque de pré-éclampsie et de diabète gestationnel. Toutefois, les bienfaits de cette précieuse vitamine ne s’arrêtent pas là.
En 2009, l’étude MAVIDOS, orchestrée par des chercheurs de l’Université de Southampton et de l’hôpital universitaire de Southampton Fondation Trust (UHSFT) au Royaume-Uni, s’est penchée sur l’impact de l’apport maternel en vitamine D. Cette recherche a impliqué 965 femmes enceintes de Southampton, Oxford et Sheffield, réparties en deux groupes. Le premier groupe a reçu une dose quotidienne de 1 000 UI de suppléments de vitamine D jusqu’à l’accouchement, tandis que l’autre groupe s’est vu administrer un placebo.
Vitamine D : des effets bénéfiques durables
Sur les 965 grossesses, 723 bébés ont vu le jour à terme, et 477 d’entre eux ont subi une absorptiométrie à rayons X en double énergie (DXA) à l’âge de quatre ans pour évaluer leur densité minérale osseuse. Les résultats ont montré que les enfants ayant bénéficié d’un apport supplémentaire en vitamine D in utero présentaient une densité osseuse supérieure à ceux du groupe placebo. Une étude distincte a alors cherché à déterminer si cette amélioration persistait jusqu’à la fin de l’enfance.
« Cette intervention précoce constitue une stratégie de santé publique importante. Elle fortifie les os des enfants et réduit le risque de maladies telles que l’ostéoporose et les fractures à l’âge adulte », a déclaré la Dr Rebecca Moon, maître de conférences en santé infantile au NIHR de l’Université de Southampton, dans un communiqué.
Dans une autre étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, Moon et ses collègues ont réalisé une seconde DXA sur 454 des 477 enfants de l’étude MAVIDOS. À ce moment, les enfants avaient entre six et sept ans. Les résultats ont montré que la densité osseuse restait aussi élevée qu’à l’âge de quatre ans.
« Nos résultats montrent que les bienfaits de la supplémentation en vitamine D durant la grossesse se prolongent jusqu’au milieu de l’enfance », a affirmé Moon. Elle a ajouté : « Au Royaume-Uni, il est désormais systématiquement recommandé aux femmes enceintes de prendre des suppléments de vitamine D ». Des recherches menées en 2022 par l’équipe du Dr Moon suggèrent également que l’administration de suppléments de vitamine D pendant la grossesse pourrait réduire le risque d’eczéma atopique chez les nourrissons.