En 2014 déjà, les Pays-Bas ont construit la toute première route solaire au monde, une piste cyclable dont la couche supérieure est composée de panneaux photovoltaïques. Depuis, cette dernière fonctionne encore mieux que prévu !
La véritable route solaire des Pays-Bas récolte de l’énergie grâce à des panneaux photovoltaïques revêtus de verre. À présent, les ingénieurs en sont très satisfaits et affirment que le système fonctionne encore mieux que prévu : en six mois, 70 mètres de piste cyclable génèrent 3000 kWh, soit assez d’électricité pour alimenter une petite maison pour une année entière.
« Si nous traduisons cela à un rendement annuel, nous nous attendons à bien plus que 70 kWh par mètre carré et par an », explique Sten de Wit, porte-parole de SolaRoad, l’entreprise derrière le projet.
Les routes solaires possèdent donc un potentiel énorme. Les Pays-Bas sont devenus le premier pays à mettre en pratique ce concept avec l’installation à Krommenie, une ville située au nord d’Amsterdam.
Les panneaux solaires utilisés sur la piste cyclable néerlandaise sont encastrés entre plusieurs couches de verre, de caoutchouc, de silicone et de béton. Ils sont suffisamment solides pour supporter le poids d’un camion de 12 tonnes, sans présenter le moindre dommage. Chaque panneau individuel se connecte à des compteurs intelligents, qui permettent d’optimiser leur rendement, et l’électricité produite alimente directement l’éclairage public, ou la grille au sol.
Des ingénieurs ont passé cinq ans à créer ce système, afin qu’il soit durable : « Si un panneau photovoltaïque est cassé, se retrouve dans l’ombre, ou est sale, ce n’est que ce dernier qui sera éteint et déconnecté du réseau de panneaux », explique Jan-Hendrik Kremer, consultant en systèmes d’énergie renouvelable, chez l’entreprise IMTECH.
Durant la période de test initiale qui a duré six mois, plus de 150’000 cyclistes ont roulé sur les panneaux solaires et les ingénieurs n’avaient alors remarqué qu’un seul problème : une petite section du revêtement, qui a fourni de l’adhérence à la surface, s’est délaminée en raison des fluctuations de température. Suite à cela, l’équipe de SolaRoad a pu concevoir un meilleur revêtement. « Nous avons créé un ensemble de revêtements, qui sont suffisamment robustes pour faire face aux charges du trafic mais aussi pour donner de l’adhérence aux véhicules passants », explique Stan Klerks, un membre du groupe de recherche néerlandais TNO.
De plus, les chercheurs ont conçu les panneaux pour qu’ils puissent non seulement laisser passer autant de lumière que possible, mais également pour fonctionner au moins 20 ans : soit une durée de vie similaire aux panneaux photovoltaïques standards placés sur les toits.
Le potentiel des routes solaires est non négligeable. Non seulement les routes pourraient générer suffisamment d’électricité pour alimenter les ménages locaux, mais elles pourraient également offrir des possibilités d’éclairage incroyables.
SolaRoad travaille actuellement avec les conseils locaux aux Pays-Bas pour tenter de déployer la technologie dans d’autres provinces. Un accord similaire a été signé avec la Californie aux États-Unis. En France, après plusieurs expérimentations sur différents sites, un projet a été inauguré en décembre 2016 à Tourouvre-au-Perche, sur un tronçon d’un kilomètre de long. Ce dernier offre la possibilité d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5000 habitants.